Ça doit bien faire cinq minutes que nous nous fixons en silence. Elle attend surement que je m'explique ne voulant pas me brusquer. Aimilia est donc parfaitement installée sur son lit et moi, je suis toujours debout devant l'entrée de sa chambre. Comme si je cherchais un filet de sécurité pour fuir. Pourtant, c'est bien moi qui est choisie d'être ici personne ne m'y à forcer. Je prends une profonde inspiration et mon courage à deux mains pour me lancer.
Je m'avance vers son lit -là où elle se trouve- et lui demande poliment si je peux la rejoindre.
- Je peux? Dis-je en pointant le lit du doigt
- Oui bien sur, installe toi. Dit-elle en tapotant la place à côtéUn autre silence s'installe pendant que je me place confortablement.
- Te sens pas obligé de tout me dire.
Je tourne ma tête vers elle et la détaille du regard. Aimilia est une belle fille et c'est peu de le dire. Une bombe rousse au yeux verts pétillants.
Je souffle avant de m'allonger à demi et d'accoter ma tête sur ses jambes.Le regard rivé au plafond, je me lance enfin.
- Tu savais que les garçons étaient partis en Grèce ?
- Oui... Dit-elle dans un souffle
- Ne sois pas gêné, je me doutais que c'était le cas. Lui dis-je en tournant mon regard vers elle
- Moi je ne le savais pas jusqu'à ce matin, quand Markos m'a demandé de l'accompagner l'après-midi chercher les garçons à l'aéroport.Mes yeux se reposent sur le plafond et je continue.
- Pour je ne sais quelles raisons, j'ai accepté.
Je fais une pause avant d'avouer dans un chuchotement comme pour avouer un secret.
- Je crois que j'avais envie de les revoir.
- Tu nous as pourtant évité pendant une semaine. Et j'imagine que c'était surement pour les éviter eux. Dit-elle sur un ton qui me prouve qu'elle est blessée par mes actesJe la fixe, médusée par la vérité qui sort de sa bouche.
- Je m'excuse Aimilia et je m'en veux. Je ne sais plus comment agir, ils me rendent folle. Je ne suis pas stupide je vois bien que tout le monde me cache quelque chose.
En disant la fin de ma phrase j'ancre mes yeux dans les siens. Et c'est sans surprise qu'elle les fuit.
- Tu vois. Même toi tu sais des choses que je ne sais pas.
- Qu'est-ce qu'il c'est passé aujourd'hui ? Me demande-t-elle
- À l'aéroport ils m'ont ignoré et devant Markos. Pas même un bonjour ni un regard. Dans la voiture pareil ils ne voulaient même pas s'asseoir à mes côtés et tout le trajet ils communiquaient entre eux par message.Je me mets à rire légèrement me rappelant de la suite.
- Une fois arrivée à la maison j'apprends que Dimos va vivre avec nous maintenant.
Je la regarde pour analyser sa réaction et c'est bien ce qu'il me semblait. Je ne lui apprends rien, elle le savait déjà.
- Quel vie de merde. Dis-je en passant ma main dans mes cheveux
- Ils m'ont ignoré toute la soirée, même à table pendant le souper. J'étais assise en bout de table à l'écart comme si j'avais la peste. Ils étaient tous là entrain de discuter entre eux et de rire.
- Et moi? Moi... j'ai réalisé que je n'étais pas chez moi. Ce n'est pas ma famille. Non...je n'ai plus de famille. Je ne suis pas à ma place ici. D'ailleurs je ne crois être à ma place nul part...
VOUS LISEZ
Burned
Short StoryEntre amour, amitié, deuil et trahison. Dans la peau de Calliope, jeune lycéenne de 17 ans, vous découvrirez son histoire. ** Il se laisse tomber en arrière et se décide enfin à parler. - Tu sais Call, avant ton arrivée tout était plus simp...