Tant que tu vis - Tome 2

Chapitre 50 : La cabane hurlante

Le vent froid soufflant sur son visage ne fit qu'accentuer la douleur des sillons de ses larmes qui avaient coulé le long de ses joues et dont l'hiver les avait rendues douloureuses.

On ne pouvait presque pas distinguer le paysage au loin, effacé par ce brouillard de neige qui commençait à tomber en abondance en ce jour de janvier.

Cet air si glacial lui avait permis de calmer toute cette tension que son corps contenait, enfermée afin qu'elle n'explose pas devant lui. Elle l'aimait, c'était indubitablement certain mais elle le haïssait également à ce moment précis alors elle était sortie du château et avait marché jusque-là où tout avait commencé. Jusqu'à l'endroit où il était mort plus d'une fois sous ses yeux. À l'endroit précis où gisait sa mare de sang, ou du moins, allait gésir.

Elle s'assit sur le parquet froid, s'adossa au mur et se laissa envahir par toutes ses émotions. Elle était fatiguée, épuisée de chercher une potion qu'elle n'arrivait pas à créer, épuisée d'élaborer un plan qui ne semblait jamais être parfait, épuisée de garder tous ces sentiments en elle, épuisée qu'il la repousse sans cesse, épuisée d'être encore et encore reléguée au rang de simple élève.

Assise dans cette pièce de la cabane hurlante, seul le vent sifflait entre les vitres cassées et les planches en bois rongées par les rongeurs. Le bois craquait, la faisant sursauter par moment ou bien étaient-ce les pas de son professeur sur le plancher ?

Elle détourna le regard lorsqu'il pénétra dans la pièce et passa le bord de sa manche sous ses yeux afin d'effacer toute trace de ses larmes qui avaient coulé.

Ce n'est qu'après de longues minutes qu'elle décida de rompre ce silence qui la pesait.

- Comment saviez-vous que j'étais ici ?

- Vos pas dans la neige, répondit-il d'une voix profonde.

- Évidemment, répondit-elle sarcastiquement en s'en voulant de ne pas y avoir pensé plus tôt.

- N'ayez crainte, j'ai pris soin d'effacer nos traces mais vous devriez être plus prudente à l'avenir.

Sentant sa colère remonter à la surface, elle se leva aussitôt mais elle se rendit bien vite compte qu'elle devrait passer devant lui si elle voulait partir et il semblait faire barrage devant l'encadrement de la porte.

- Excusez-moi, dit-elle tout en essayant de passer.

Il ne bougea pas d'un pouce, ce qui l'obligea à réitérer sa demande sans plus de succès.

- Puisque nous sommes ici, il serait préférable de mettre vos apprentissages en pratique Miss Granger.

Qu'elle détestait quand il l'appelait comme ça, elle ne le supportait plus et elle ne supporterait pas non plus un cours avec lui en ce moment.

- Veuillez m'excuser, mais je ne pense pas que cela soit le bon moment, rétorqua-t-elle tout en le fixant du regard afin qu'il perçoive toute sa douleur dans ses yeux.

Contre toute attente, il afficha un rire narquois sur le visage, ce qui énerva un peu plus Hermione qui ne tenait plus en place, elle voulait passer et partir le plus loin possible de lui.

- Justement, répondit-il toujours avec ce sourire, c'est exactement le bon moment.

Il dégaina alors sa baguette et lança un sortilège qui heurta Hermione de plein fouet. Cette dernière fit un vol plané et atterrit quelques mètres plus loin sur son bras. Une douleur s'empara de son poignet et, péniblement, elle se redressa tout en pointant sa baguette vers lui. Comment avait-il osé l'attaquer sans qu'elle soit prête ? Comment avait-il osé la blesser ?