Chapitre 9 : Festivités

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Les étudiants de Première année se tenaient devant le grand portail en fer à l'entrée, revêtus de leurs plus beaux habits. Ils étaient impatients d'aller à l'école elfique, surtout que leurs aînés s'y trouvaient déjà. Effectivement, pour éviter les attroupements, les élèves de Seconde et de Troisième année étaient partis avant eux. Une dizaine de carrioles tirées par des licornes arrivèrent enfin, les élèves montèrent, fascinés par les créatures enchantées.

Après avoir traversé de long en large Terphea, ils franchirent un pont de pierre et arrivèrent sur les terres d'Ysnor, où l'école Nymphea était nichée. A peine avaient-ils posé un pied qu'ils remarquèrent immédiatement la différence entre la terre elfique et celle appartenant aux mages : la végétation ici était beaucoup plus fleurie et se développait partout – même à travers une vieille chapelle.

Un renard couleur feuillage leur passa sous le nez et se dirigea vers un immense arbre dans lequel se trouvaient des tours blanches : les murs du château étaient directement liés au tronc, si bien que l'on pouvait croire que l'arbre avait poussé avec le bâtiment. Une cascade ruisselante faisait briller les rayons du soleil couchant avant de s'écouler dans le lac.

Devant l'émerveillement des élèves, le proviseur leur rappela :

— Comme vous l'avez appris en cours d'histoire, les elfes ont une liaison très étroite avec la nature car elle renforce leur mana.

Puis M. Domwise fit traverser ses élèves sous une grande arche en marbre. Une elfe les attendait de l'autre côté, sa beauté se démarquait par des petites oreilles pointues cachées par ses longs cheveux bleus tressés.

— Bonsoir à vous et bienvenue à Nymphea. Vous êtes tous et toutes ravissants et ravissantes dans vos tenues de bal ! Je me présente, je suis la directrice Mme Enetari et je vais vous faire un petit tour de notre établissement avant de commencer cette soirée.

— Il faudrait mieux dire un palace ! s'exclama Malia les yeux ébahis.

Les étudiants grimpèrent les marches de cette immense école, excités. Les couloirs vides indiquaient aux élèves que les elfes et leurs aînés devaient sûrement être déjà dans la salle de bal. Mme Enetari invita les mages à rejoindre une vaste salle au quatrième étage que tous pensaient comme étant la salle de réception, mais qui n'en était pas du tout une.

— AHHH ! Qu'est-ce que c'est que ça ?!

Ils regardèrent tous dans la direction que Malia pointait et eurent un frisson devant le portrait ensanglanté accroché au mur. Le tableau représentait un elfe à la peau verte et aux cheveux écarlates assorties aux tâches de sang qui recouvraient son visage. Enetari n'eut aucune réaction hormis un petit sourire en coin quand les élèves s'en éloignèrent de plusieurs mètres. Jeanne eut un haut le cœur et tourna vivement la tête.

— Il s'appelle Anarr. C'est le fondateur de cette école, il était un vaillant guerrier qui a combattu le Mal jusqu'à sa mort, à 623 ans. C'est un emblème pour notre communauté, expliqua la directrice.

Rayan, courageux – ou inconscient, s'approcha du tableau en riant.

— Ce n'est rien de plus que de la peinture ! Pas la peine de-

Il s'interrompit en sentant une goutte sur son front. Il y porta la main et crut reconnaître l'odeur métallique de l'hémoglobine. Son sang ne fit qu'un tour et il cria en prenant la fuite sous les éclats de rire de ses amis et de Mme Enetari.

— Ce n'est que la salle des portraits, il n'y a pas à avoir peur, mon garçon, lui dit-elle.

Mais il ne l'entendit pas et poursuivit sa course en se frottant rigoureusement le front.

Les Gardiens de Dralyr - I - MalédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant