Chapitre 27 : Le Jugement

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Le soleil était en train de se coucher, offrant un ciel orangé fragmenté par les éclairs de Malia. Celle-ci était tombée à genoux, les yeux encore rouges. Jeanne était à ses côtés et lui tenait la main, tout en laissant couler des larmes sur ses joues. En remarquant le geste de Jeanne, Carla esquissa un petit sourire, Jeanne détestait le contact physique, tenir la main de Malia voulait en dire beaucoup, tout comme son câlin à Diego.

« Jeanne ne doit pas être à l'aise avec moi, alors... » pensa-t-elle alors, l'air attristé.

Cependant, l'esprit de Jeanne était occupé par d'autres pensées. Elle s'en voulait terriblement, car c'était à cause de sa gemme que Diego avait dû se sacrifier à cette voix inconnue. Tout cela était à cause de son incompétence. Si seulement quelqu'un de meilleur qu'elle avait été choisi en tant qu'élémentaire, Diego aurait sûrement été toujours avec eux. La Française regrettait cette responsabilité. Elle aurait même préféré ne jamais connaître ce monde, car tous ses problèmes étaient à cause de Dralyr et de son rôle.

Tu mens, lui chuchota une petite voix dans sa tête.

Effectivement, avec du recul, ses problèmes avaient commencé bien avant Dralyr... Elle se rappelait encore de la nuit qui avait basculé sa vie et sa façon de penser drastiquement. Alors qu'elle n'avait que 13 ans, un traumatisme avait été créé, en même temps que sa haine et son dégoût envers les hommes. Mais personne ne savait ce qu'il s'était passé cette nuit-là, car il n'y avait pas de témoin. Son cerveau essayait de supprimer ce dur souvenir, même si c'était impossible. Et comme si sa misère ne suffisait pas, à peine deux ans plus tard, son père avait quitté leur maison en France et n'était jamais revenu depuis. Elle vivait avec sa sœur et sa mère, dans l'angoisse de voir cette dernière boire de nouveau. Leur grand-mère passait les voir régulièrement en France, mais à Dralyr c'était difficile... Actuellement, Jeanne se sentait mal d'avoir elle aussi abandonné sa sœur seule avec leur mère. Elle espérait que Marie ait pu retourner à l'école avant la fin des vacances.

Alors que de nouvelles larmes s'écoulaient sur ses joues déjà bien humides, elle entendit des voix s'élever et jeta un regard dans leur direction. Alexeï accusait agressivement leur nouvelle alliée.

— T'es en ange, non ? Tu ne pouvais pas empêcher ça ?!

— Je suis terriblement navrée mais je suis arrivée trop tard, le maléfice avait déjà été lancé... Mais rassurez-vous, votre ami n'est pas mort, il-

— Son âme a été vendue aux démons ! Il ne pourra jamais revenir parmi nous !

— Comment tu sais que ce sont les démons ? demanda Carla, suspicieuse.

— Qui d'autres ?! répondit-il brutalement.

Alexeï hurlait à s'en casser la voix, ce qui brisait le cœur de Laury car elle ne l'avait jamais vu dans un état pareil. Diego comptait beaucoup pour lui. 

— Il y a peut-être un moyen de renégocier le marché ? hasarda-t-elle, oubliant son objectif. 

« Pourquoi est-ce que je veux sauver Diego ? Sans lui, Alexeï est sans ami, sans défense... La situation est à mon avantage, non ? »

Laury ne voulait pas se l'avouer, car malgré ses efforts pour le cacher, elle s'était finalement attachée au jeune Péruvien. Elle ne voulait pas non plus voir Alexeï souffrir autant. 

« Ugh, pourquoi est-ce que je pense bizarrement aujourd'hui ? »

La jeune fille secoua la tête de droite à gauche pour se remettre les idées en place. Elle jeta à nouveau un regard vers Alexeï.

Les yeux du jeune Russe brûlaient d'une rage sourde et les jointures de ses mains blanchissaient. Il s'apprêtait à frapper Angelica quand Mme Elwing intercepta son poing au dernier moment.

Les Gardiens de Dralyr - I - MalédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant