Les Gardiens de Dralyr - I - Malédiction

Chapitre 29 : Faiblesse

/!\ TW : Attouchements, torture physique, sang, meurtre /!\

Le Diable avait conduit tout le monde à l'extérieur des cachots pour rejoindre son antre. Trois personnes se tenaient à côté du trône vide recouvert d'os. La première était un démon avec des traits jeunes et des cheveux de jais, il fixait le vide et ne réagit même pas quand le groupe de démons entra bruyamment, trainant un Alexeï muet par les pieds. Ce dernier retenait ses émotions au fond de lui, pour éviter de donner l'opportunité aux démons de le détruire encore plus. La deuxième personne portait une longue cape noire et restait immobile, tandis que la troisième tournait autour d'elle en la caressant de ses longs doigts crochus.

— Eh bien ! Vous avez loupé une scène très amusante en bas !

— L'amour fait des ravages comme on dit, hein Bélial, hein ?

— L'amour c'est futile. Ça finit toujours mal.

Le sourire de Naamah disparut et elle détourna la tête vers le trône. Elle vit les mains baladeuses de son collègue sur la silhouette immobile qui tremblait de peur, et elle ne put se retenir.

— Gros pervers, va mettre tes mains ailleurs !

Le démon aux cheveux gras l'ignora.

— Seule Reine Lilith peut me donner des ordres. Je n'écoute pas une simple succube comme toi.

— Je reste tout de même une Reines des Enfers ! Quand j'aurais la permission de Dame Lilith, je t'en ferais baver ! 

Tout à coup, un cri strident retentit contre les parois de la caverne. La fille encapuchonnée regardait dans la direction du trône et les deux démons se retournèrent pour voir Satan les fixer d'un regard noir.

— Vous êtes bruyants. Je ne l'entends pas me supplier.

Il désigna du menton Alexeï qui était toujours au sol, mais qui gesticulait dans tous les sens maintenant. Le sceptre de Satan était pointé vers lui. Les cinq démons le regardaient se tordre de douleur, mais sans prononcer un son. Alexeï ne voulait pas donner ce plaisir au Diable. Effectivement, ce dernier fronça les sourcils, mécontent d'un tel manque de réaction. Il voulait montrer à son héritier Samael le visage décomposé et les hurlements de douleur d'un homme qui avait tout perdu, l'amitié et la volonté de se battre. Seulement, Alexeï ne voulait pas participer à sa démonstration...

Samael jeta un regard désintéressé à la scène pitoyable tandis que Satan jetait un crâne humain sur le Russe qui ne dit rien. Ses yeux gris regardaient dans le vide, malgré ce que pensait le Diable, il gardait tout de même une certaine détermination qui le faisait encaisser les coups, sous les cris de sa sœur. La jeune fille avait fait tomber sa cape et s'était précipitée à ses côtés pour vérifier son état, mais le démon pervers la tira en arrière, pour l'empêcher de gâcher le spectacle, non bien amusant ce jour-là.

— Il a peut-être perdu la voix en voyant son petit-ami mourir par sa faute. D'ailleurs pourquoi l'avez-vous tué, Sire ?

— Je te pensais plus perspicace que ça, Bélial. J'ai évidemment tué ce garçon pour qu'Alexeï n'ait plus rien qui le raccroche à ces vulgaires mages, et qu'il m'obéisse entièrement. D'après mes informations, ou plutôt celle de notre chère espionne... dit-il en louchant sur Iriana. Il se laissait trop aller dans sa comédie et s'attachait presque à eux.

— Je suis désolée Al, vraiment désolée.

La fillette pleurait dans les bras du démon pervers, et son frère lui fit un petit sourire de loin pour montrer qu'il la pardonnait. Les jumeaux étaient en froid ces dernières années, mais il fallait qu'ils se rendent compte qu'ils étaient seuls et qu'ils ne pouvaient plus compter que sur eux-mêmes. Ils devaient absolument se soutenir.