Chapitre 1: Désespoir

54 3 0
                                    

« -C'est hors de question, entendit-elle sa mère s'exclamer. »

    Victoria avait toujours eu la mauvaise habitude d'écouter aux portes. Bien sur, elle défendait ardemment que cela n'était que bénéfique, compte tenu de tout ce qu'elle apprenait.

    Mais, ce matin-là, elle était plus intriguée qu'elle ne l'avait jamais été. À l'aube, un visiteur arriva. Aucun membre du personnel n'était au courant, ni même sa propre mère. Le visiteur s'était entretenu une heure durant avec son père, mais Victoria n'avait pas pu s'approcher : un soldat gardait la porte. Sa mère, Lady Newcastle, faisait les cent pas dans le salon, désespérant d'apprendre ce qui se tramait dans le bureau de son mari.

     Lorsqu'ils sortirent enfin, l'inconnu dit qu'il partait attendre dans son carrosse. Lady Newcastle put alors entrer en trombe dans la pièce pour exiger des explications décantes.

     Dès que la porte se fut refermée, une fois de plus, Victoria se précipita pour écouter. À son horreur la plus totale, elle était le sujet de la conversation.

« -Tu as vendu notre fille !? s'écria sa mère.

-Non, bien sur, que non ! As-tu perdu l'esprit ! Jamais je ne ferai une telle chose, enfin Carolyn !

-Comment appelles-tu donc le fait de promettre Ora en mariage au prince, en échange d'argent et de territoire ? Je suis bien curieuse d'entendre ce que tu proposes Henry.

-J'ai simplement arrangé un mariage ! C'est loin d'être un crime !

-Cela le devrait ! Et que fais-tu de ce que nous nous étions promis ? De la laisser choisir l'homme qu'elle voudrait, qu'elle aimerait ?

-Dans les circonstances actuelles, on ne peut pas se le permettre Carolyn. Nous n'avons plus un sou.

-Mais... rien ne la destinait à devenir reine, un jour, souffla-t-elle, au bord des larmes. Pourquoi a-t-il fallut que tu interfères là-dedans? Cette pauvre enfant n'a même pas le choix de savoir quelle vie elle aurait souhaité vivre.

-Je le sais, ma chère, mais je n'ai pas pu faire autrement pour notre famille.

-Quand comptais-tu me le dire ? Le jour du mariage ? La veille peut-être ? Quelle chance j'aurai eu de le savoir l'avant-veille !

-Je ne sais pas... j'aurai bien fini par le faire, mais... je redoutais ta réaction.

-Tu avais bien raison ! J'imagine que l'apprendre quand le roi en personne se trouve chez nous est un bon moment... Oh... ma pauvre enfant... »

     S'en fut trop pour Victoria. Elle partit en courant se réfugier dans sa cabane d'antan. Là où personne ne pourrait la trouver. Après les horribles nouvelles qu'elle venait d'apprendre, elle ne voulait surtout pas voir une personne, quelle qu'elle soit. Elle se doutais bien que ses parents la chercheraient en voulant lui expliquer le pourquoi du comment. Mais elle ne voulait rien entendre. Elle était figée, pétrifiée par sa triste réalité.

     Et Dieu sait qu'elle n'était pas au bout de ses peines.


A Royal Love StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant