Chapitre 20: Offense

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      Peu de temps après leur réconciliation, le roi Theodore convoqua son fils. Il devait lui parler « d'une affaire de la plus haute importance », selon ses termes. Aussi, quand le prince Anthony entra dans le bureau de son père, ce dernier commença sans préambule :

« -Puisque tu vas l'épouser, je vais faire vérifier qu'elle est bien vierge. Nous serons fixés demain.

-C'est hors de question, dit fermement Anthony, bien que quelque peu déstabilisé par cette approche dépourvue de tout tact.

-Pardon ?

-Vous m'avez bien entendu ! Il est hors de question que quelqu'un l'observe ... à cet endroit là. Je serai le seul à le faire. De plus, Victoria m'a juré qu'elle l'était. Sa parole est largement suffisante.

-Tu ne sais pas ce que tu dis. Un médecin vérifiera.

-Pas temps que je serai là.

-Tu ne sais pas combien de femmes ont essayé de prétendre au mariage alors qu'elles étaient impures !

-Victoria n'est pas une de ces femmes ! Et puis, le mariage même est une alliance construite sur la confiance. Je crois ce qu'elle me dit.

-Tu as perdu la tête, mon fils ! Tu m'offres une fois de plus la preuve que cette fille t'as retourné le cerveau !

-Sachez, Père, que l'offense faite à ma fiancée, et donc à moi, le prince de ce royaume, votre héritier, seul héritier, ne sera pas oublié. Je saurai m'en souvenir, croyez-moi. Pour ce qui est de votre soi-disant examen médical, il n'en a rien d'un et c'est toujours non. Si j'apprends qu'il a été fait contre ma volonté... les choses iront plus loin ! »

     Sur ce, le prince Anthony quitta la pièce en claquant la porte, ne laissant pas le temps à son père de répliquer.

      Anthony était furieux après cette conversation des plus déplaisantes. Il en voulait profondément à son père pour les propos qu'il avait tenu. Mais au-delà de tout cela, il se rendait aussi compte que la colère qu'il ressentait à cet instant n'était pas l'habituelle. Elle était mêlée de jalousie. Son père avait touché un point sensible en s'attaquant à Victoria.

    Le prince sortit dans les jardins prendre l'air afin de calmer sa colère. Pour son plus grand bonheur, il ne croisa personne. Il n'aurait pas eu la force de tenir une conversation aimable avec un des membres de sa cour. Pas aujourd'hui. Une fois calmé, il savait exactement ce qui lui restait à faire.

     En retournant à ses appartements, son secrétaire lui indiqua que le chef de la garde l'attendait dans son bureau ; Anthony s'y précipita, curieux de savoir ce que ce dernier avait a lui annoncer. Il devinait déjà que cela avait un rapport avec la tentative d'enlèvement de Victoria, mais il voulait savoir de quoi il en retournait.

    Une fois installé devant la chef de la garde, Mr. Reed, il lui fit signe de commencer :

« -Votre Altesse, nous avons longuement interrogé le ravisseur de Lady Newcastle. Comme vous l'aviez suggéré, il n'agissait pas pour un motif personnel. Il a été payé pour kidnapper votre fiancée.

-Très bien Reed. Avez-vous pu lui soutirer le nom du commanditaire ?

-Oui, Votre Altesse. Et vous serez bien surpris d'apprendre qu'il s'agit de Lady Tilney. »

     Le prince resta muet devant cette révélation, avant de reprendre :

« -Avez-vous d'autres preuves que la parole de ce bandit ? Il faut qu'elle soit condamné, ainsi que lui, pour tentative d'attenter à la vie d'autrui, ainsi que non-respect d'un décret royal.

-Oui, Votre Altesse. Le bandit, qui par ailleurs dit s'appeler Mr. Turner, nous a indiqué l'emplacement des lettres envoyées par Lady Tilney. Mes hommes ont aussitôt été les chercher, et il semblerait que Lady Tilney aie cruellement manqué de prudence.

-Vous m'apporterez ces lettres demain. Je me chargerai personnellement de faire respecter la sentence de ces deux traîtres. Vous avez fait un excellent travail Reed. C'est tout pour ce soir.

-Merci Votre Altesse. Au revoir Votre Altesse »


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