Un jour, alors que Victoria profitait de son temps libre pour explorer la bibliothèque, elle rentra en collision avec quelque chose de dur. Ne comprenant pas ce qui venait de se passer, elle leva la tête, choquée. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle se rendit compte que ce qu'elle venait de heurter, était en réalité le prince.
« -Oh mon Dieu, murmura-t-elle. Je suis vraiment désolée ! Tout est de ma faute, ajouta-t-elle en voyant que son livre était tombé au sol. Je ne regardais pas où j'allais ! Attendez, fit-elle en se penchant pour le ramasser.
-Laissez, l'interrompit-il sèchement. Laissez, je m'en charge, reprit-il en se radoucissant.
-Je suis sincèrement navrée Votre Altesse... dit-elle en trahissant son embarras.
-Ce n'est rien Lady Newcastle. Veuillez m'excuser. »
Et il partit sans ajouter un mot.
Quelques jours plus tard, Victoria reçut une lettre. De la part du prince. Il la conviait à le rejoindre dans la bibliothèque dès qu'elle le pourrait. Victoria était à la fois stressée et impatiente de cet entretien. Elle ne savait pas à quoi s'attendre. Une fois habillée, elle se rendit avertir Lady Knightley de son absence aux cours du matin. Cette dernière lui répliqua sèchement:
« -Et quel est donc le motif de cette absence ? Vous me paraissez en très bonne santé, Miss Newcastle.
-Madame, Son Altesse Royale, le prince me demande dans la bibliothèque. Voici le motif.
-Et vous comptez vous y rendre vêtue ainsi ? Suivez-moi miss. »
Victoria jeta un œil à sa tenue. Elle ne voyait pas en quoi cette dernière était inadaptée. Lady Knightley mit une heure à trouver la robe qui ferait l'affaire.
Elle était terriblement embarrassée à l'idée de devoir expliquer au prince la raison de son retard.
« -Ah ! Lady Newcastle ! Vous savez vous faire désirer. J'ai cru un moment que vous ne viendriez pas.
-Je suis navrée Votre Altesse. Lady Knightley a jugé que la tenue que je portais précédemment n'était pas adaptée.
-Je vois... Elle vous a causé du tord ? reprit-il après un long silence.
-Qui ça ?
-Lady Knightley.
-Je dois avouer que je pense qu'elle prend un malin plaisir à vouloir m'en causer, oui.
-Je comprend. Vous voyez, c'est son mari qui était en charge de mon éducation, lorsque j'étais plus jeune. Il n'est guère moins redoutable. »
Victoria rit à l'évocation de ce souvenir. Étonnement, le prince se joignit à elle. Quand ils retrouvèrent enfin leur sérieux, il lui demanda :
« -Avez-vous l'habitude de lire beaucoup, Lady Newcastle ?
-Oh oui, Votre Altesse. Chez moi... enfin, dans mon ancienne demeure, tout mon temps était partagé entre la lecture et les promenades.
-Comment était-ce ? Chez vous? fit-il soudainement. »
Victoria était très étonnée de ce revirement de personnalité et de cet intérêt nouveau pour sa personne. Mais elle choisit de lui répondre tout de même.
« -Eh bien, c'était un grand manoir avec des rosiers qui courraient sur les murs. Il y avait un grand lac derrière la maison. Et une cour devant. Une immense foret entourait le lac. Quand j'étais petite, j'y avais construit une cabane. On pouvait aller à pied au village. C'était juste magnifique, décrit-elle nostalgiquement. Mais c'est fini. Je n'y retournerai plus.
-J'adorerai voir cela. Vous le décrivez si amoureusement. Vous savez, je n'ai eu que très peu d'occasions de sortir du palais. Mais je suis sûr que j'adorerai voyager. C'est peut-être ce que j'aurai fait, si je n'étais pas prince, d'ailleurs. Voyager. Explorer. Bien évidement, ce ne sont que des rêves en l'air.
-Parfois, quand j'étais plus jeune, je prenais des livres sur une contrée lointaine dans la bibliothèque de mon père. Je lisais tout ce qu'il y avait à lire sur le sujet. Puis je m'imaginai y voyager. Ma cabane était pleine de croquis et de dessins de pays imaginaires qui ressemblaient à comment je m'imaginait la France ou l'Afrique du Sud. »
Le prince rit doucement à l'évocation de ces souvenirs. Elle s'autorisa pour la première fois à le regarder dans les yeux. Ses yeux étaient d'un bleu lumineux, et son visage s'éclairait quand il riait. Victoria se surprit à le trouver plutôt beau. Cela la rassurait quelque part : son futur mari ne ressemblait pas à un ogre ni à un monstre.
Quelques minutes passèrent sans que ni l'un ni l'autre ne dise un mot. Enfin, le prince reprit la parole :
« -Vous avez dit aimer les promenades. Quel type de promenades préférez-vous ?
-Euh... fit Victoria interloquée. Je ne suis pas sûre de bien comprendre votre question Votre Altesse.
-Préférez-vous les promenades à pied, à cheval, en carrosse...
-Oh ! Je suis une adepte des promenades à pied, même si j'apprécie aussi celles à cheval. Quant aux promenades en carrosse, comme vous les nommez, je ne peux me résoudre à les qualifier ainsi.
-Que voulez-vous dire ?
-Et bien, il me semble qu'une promenade est une activité où nous sommes en mouvement. Ce n'est évidement pas le cas du carrosse. Je ne qualifierai donc pas cela de promenade.
-Je vois là où vous venez en venir. Comment appelleriez-vous ceci, dans ce cas ?
-Je... je n'ai jamais vraiment réfléchis à la question. »
Cette réponse sembla contenter le prince, qui sourit. Mais son sourire fut de courte durée. Il s'efface brusquement lorsqu'un homme à la mine affolée entra précipitamment dans la bibliothèque. Il fit une rapide révérence devant le prince, et devant Victoria, et murmura quelques mots à l'oreille de Son Altesse.
Le prince s'excusa et partit aussi vite que la personne était arrivée. Victoria ne put s'empêcher d'être déçue. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle appréciait le prince, mais sa compagnie était loin d'être désagréable.
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A Royal Love Story
RomanceHello, Voici ma deuxième histoire publiée. De la même manière que pour la première, j'essaierai de publier régulièrement, mais je ne garantie rien! Cette histoire parle d'un mariage arrangé entre deux jeunes gens qui ne se connaissaient pas du tout...