Chapitre 19: Un sauvetage héroïque

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« -Lâchez-la immédiatement ! rugit-il.

-Voilà qui est fâcheux... je n'avais pas prévu une intervention princière. Je suis désolé, « Votre Altesse Royale », mima le monstre en faisant des courbettes exagérées, mais cela ne va pas être possible. Si vous la voulez, il faudra venir la chercher. Et je ne vous la céderai pas. »

     Sur ce, le kidnappeur brandit son épée. Le prince dégaina sa propre épée et se rapprocha du bandit en murmurant qu'il en soit ainsi. Tout se passa ensuite très vite. L'homme attaqua le prince qui para aussitôt. Les deux hommes se battirent pendant de longues minutes.

    De longues minutes où Victoria était toujours retenue prisonnière par les bras de son kidnappeur, sans pouvoir s'en échapper. Elle se trouvait très proche des épées. Si proche que le bandit, en parant une attaque, lui assena un fort coup d'épée sur l'épaule.

    Victoria poussa un cri de douleur strident qui alerta toute la garde. Cette dernière rappliqua aussitôt. Les gardes encerclèrent l'intrus, le désarmèrent et le firent prisonnier.

     Pendant ce temps, Lady Newcastle s'était effondrée au sol et le prince était agenouillé à ses côtés. Il hurlait qu'on fasse venir un médecin :

« -Votre Altesse, osa un garde, peut-être faut-il ramener Lady Newcastle à sa chambre ? Elle y sera plus à son aise pour recevoir les soins du médecin.

-Je... oui, en effet.

-Un de mes hommes peut l'y ramener.

-Non, je vais le faire, décida le prince en retrouvant ses esprits. Envoyez votre homme chercher le médecin. Et qu'il fasse vite. Il s'agit de la santé de la future princesse. »

     Le prince Anthony prit alors Victoria dans ses bras et la ramena dans son lit. Il resta à son chevet jusqu'à l'arrivée du docteur. Ce dernier sortit les sels et Victoria reprit enfin connaissance :

« -Eh bien Lady Newcastle, vous voilà de retour ! Que s'est-il donc passé ? La blessure n'est pas grave, pourtant.

-Le sang docteur, fit-elle en prenant grand soin de ne pas regarder son épaule blessée. Est-il parti ?

-Oui, j'ai nettoyé la blessure. Dans quelques temps il n'y paraîtra plus rien. Cela ne nous explique pas pour autant votre évanouissement.

-La vue du sang... elle me donne la nausée.

-Je vois... eh bien rassurez-vous, je viendrai chaque jour vérifier votre blessure. Vous n'aurez plus à la voir.

-Merci docteur.

-Je vous laisse vous reposer à présent. Bonne nuit Lady Newcastle. Votre Altesse. »

     Ce n'est qu'à ce moment-là que Victoria remarqua la présence du prince. Il était silencieux et immobile dans un coin de la pièce. Une fois le docteur partit, il s'avança et s'assit sur le lit.

« -Victoria, je... je... je suis tellement désolé de ce qui vous est arrivé. J'aurai dû être là plus tôt. Si vous saviez comme je m'en veux. »

     Voyant que Victoria ne répondait rien, il reprit :

« -Vous êtes encore fâchée par notre dispute ?

-Je vous demanderez de quitter la pièce, Votre Altesse. Comme le docteur l'a dit, j'ai besoin de repos. Un repos que je ne peux trouver tant que vous serez avec moi.

-Lady Newcastle, dit-il en appuyant sur ces mots. Il est hors de question que je passe un jour ou une nuit de plus avec vous aussi en colère contre moi. Alors non, je ne partirai pas. Pas avant d'avoir obtenu une réponse à la question que je viens de vous poser !

-Oui, Votre Altesse, je suis encore furieuse. Vous avez votre réponse, partez maintenant.

-Écoutez Victoria, je suis vraiment désolé. Je n'aurai jamais dû vous parler ainsi, et surtout, je n'aurai pas dû vous tenir dans l'ignorance à propos de Lady Tilney. Il est vrai que nous avons été très proche à une époque mais je n'ai jamais, jamais, aimé Lady Tilney, je vous en fait la promesse. Il est vrai aussi que de savoir que vous aviez écrit à vos parents pour annuler le mariage m'a mis hors de moi. Cette dispute était immature et stupide. Pardonnez-moi. »

    Victoria soupira longuement et s'avoua à elle-même qu'elle n'était plus fâchée contre son prince depuis déjà bien longtemps. Sa fierté l'empêchait de le pardonner sans excuses formelles. Elle lui dit donc :

« -Je suis, moi aussi, désolée de mon comportement. J'ai agit impulsivement. J'aurai dû vous en parler avant de m'inventer tout un scénario. Je suis désolée Votre Altesse.

-Anthony, rappelez-vous. Pour vous, c'est Anthony. »

     Victoria sourit, et tout rentra dans l'ordre.


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