The Cube - Tome 1 et 2 Terminée

Chapitre 26 Au revoir, Grey

K.J

Je me suis empressée de monter avec lui dans sa voiture, malheureusement Grey est devenu bien silencieux, alors qu'il y a à peine quelques minutes, il m'accusait encore de tous les torts au sujet de l'affaire Chloé-Natalia. Selon lui, j'aurais pu sortir de ce problème par mes propres moyens et Nate encore mieux, car nous sommes de futurs espions. Il a été déçu de nous trouver dans cette situation, parce qu'il nous a laissé le temps de nous sortir de là, avant que le Cube n'intervienne. Nous avions trop compté sur leur secours, au lieu de nous débrouiller entièrement seuls.

Dans tous les cas, même si Grey n'était pas venu nous aider, nous aurions trouvé une solution pour nous échapper. Natalia est une lunatique, qui nous a envoyé notre voisin pour m'éliminer, et des menaces de mort, mais je n'ai jamais réellement eu peur de ce qui allait m'arriver. Pourquoi, d'ailleurs ? Je ne saurais pas le dire, mais depuis quelque temps, la peur de perdre ma vie, c'est juste... Envolée ? Enfin, je ne me sens pas de risquer ma vie à la roulette russe. Néanmoins, à force, avec tout ce que j'ai subi depuis l'an passé, je me dis que la vie est courte, et qu'elle peut s'achever n'importe quand, et n'importe comment. Alors, autant la vivre à fond et profiter du temps qu'on a. Et du temps, j'en ai un peu avec Grey, donc autant en profiter.

— Tu comptes m'ignorer encore longtemps ?

— Je ne t'ignore pas.

— Alors, qu'est-ce que tu fais ?

— Ça ne t'arrive jamais de réfléchir ? J'imagine que non, au vu des événements récents.

Mécontente, je lui balance une tape sur l'épaule ce qui me vaut un regard en coin avant qu'il attrape mon visage en coupe dans sa main et le serre entre ses doigts.

— Je ne suis pas ton putain de pote, K.J. Ne pense pas que c'est acceptable que tu poses la main sur moi.

— Alors qu'est-ce qui est acceptable ? Je demande, irritée. Tu fais tellement de mystère autour de toi, ce que je peux ou ne pas faire, ou...

— Tu n'as aucun droit. Je pensais que c'était clair. Tu travailles pour moi et je décide de ce que je fais de toi, explique-t-il, avant de relâcher la pression qu'il faisait sur moi.

Je ne savais pas ce que j'attendais en lui posant cette question. C'est Grey après tout, il ne va tout simplement pas me dire ce que je veux entendre. Mais je persiste, je veux savoir, je dois savoir, il en va de ma santé mentale. Je n'arrête pas de penser à lui, de penser à nous, des rares moments intimes que nous avons vécus, qui ne sont peut-être que des choses anodines pour lui, mais au moins, je dois en avoir le cœur net, pour passer à autre chose et arrêter de me faire des illusions. Alors, je tente le tout pour le tout.

— C'est vrai, tu as raison. Ma vie dépend de toi. Tu peux me remettre aux autorités. Mais tout ça, ce ne sont que des paroles en l'air et des menaces. Si je meurs aujourd'hui, tu m'oublieras et passeras à autre chose, n'est-ce pas ? Avant de répondre, j'aimerais savoir pourquoi tu prends la peine de me secourir à chaque fois que je suis dans la merde. Ne me dis pas que c'est pour ce que je fais à la confrérie parce que Nate peut très bien se débrouiller seul. Donc, qu'est-ce que je représente pour toi ?

Il se tourne vers moi et plante ses pupilles glaciales dans les miennes, l'air impassible, froid, dur et distant. Mon cœur se serre et mon estomac se noue dans l'appréhension de sa réponse.

— Rien.

J'ai l'impression qu'on enfonce des couteaux dans ma poitrine, sans s'arrêter, un bruit sourd envahit mon esprit et mon estomac se tord à m'en donner la nausée. Pourquoi je réagis de la sorte ? Même si je m'attendais à une réponse similaire, l'entendre de vive voix n'a fait que renforcer la frustration et la colère qui grandissaient dans mon estomac. J'ai eu beau avoir de multiples preuves de son désintérêt, il arrivait parfois qu'il me montre une facette de sa personnalité qui aurait pu me laisser penser que je l'intéressais, même un peu. Néanmoins, à chaque fois, il me disait que ce n'était pas le cas, qu'il dise la vérité ou non, je ne veux plus jamais entendre cela. C'est horrible et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même pour avoir cru ne serait qu'une seconde que je pourrais avoir un intérêt partagé avec cette personne, ce maitre chanteur, ce génie de la manipulation, mon bourreau et mon fantasme malsain.