Chapitre 46 : petite groupie

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K.J

La panique prend possession de tout mon être, comme si un danger encore plus grand que celui de la bombe m'attend. Je me sens défaillir, perdre toutes mes forces vitales, et cela n'a rien à voir avec un accident, mais plutôt un choc émotionnel.

— K.J !

C'est le dernier mot que j'entends.

Le réveil est plus doux que je l'imaginais, aucun mot de tête, aucun syndrome désagréable, un simple sentiment de fatigue due à la sieste improvisée et ce léger picotement à mon bras droit. Ma vision est encore un peu brumeuse, mais je m'habitue peu à peu à la lumière. Je m'aperçois que Conan n'est plus là, il a dû partir quand je me suis évanouie. Je sors du lit pour me dégourdir les jambes dans ma cellule, tant que je le peux encore. Soudain, l'autre côté de la paroi vitré s'illumine et en face se tient l'Asiatique qui se fait appeler Pyro.

— Enfin réveillée la belle au bois dormant. Tu ressens encore les effets de la drogue ?

Je m'avance lentement vers la vitre, pose mes mains dessus sous le regard interloqué de l'allié de Grey. Je le fixe un court instant et je finis par reculer.

— Ouais, tu es encore complètement dingue, affirme-t-il.

— Non, je vais parfaitement bien, je réponds. Je voulais juste vérifier que tu es bien l'homme que j'ai croisé l'autre soir au club Herrera.

— Ouais, oui c'est moi. Tu étais... avec ton amie, comment elle s'appelle, déjà ?

— Riley. Mais je ne pense pas qu'on soit encore amie.

— Quoi ? Pourquoi ? Elle t'a blessé ? Je peux en parler à Grey, il va régler ça. Attends, je rentre, tu vas tout m'expliquer, dit-il d'une traite ne me laissant pas la possibilité d'en placer une.

— Non, ne rentre pas.

Il revient sur ses pas, et se remet devant la vitre, l'air confus.

— Pourquoi ? Tu as des gaz et tu ne veux pas que je rentre pour ne pas m'asphyxier ?

Je m'offusque, alors que ce garçon s'est pris dans un léger rire, une mélodie assez contagieuse puisque je me surprends à sourire face à sa bêtise.

— Ce n'est pas du tout ce que tu crois.

— Je sais, je voulais juste détendre un peu l'atmosphère, car tu semblais un peu tendue.

— Je... Ouais ça va aller, merci euh... Pyro ?

— Aaron, ça me va aussi.

Finalement, je le laisse entrer, il a été assez poli pour me laisser le droit de refuser et ne pas envahir le peu d'espace qu'on m'a attribué. Nous avons entamé la discussion assez facilement, sans gêne apparente ni animosité. C'est comme si nous nous connaissions depuis longtemps, il a pris la peine de s'intéresser à ma vie, et j'en ai fait de même. Il est né à Shanghai, mais il avait perdu ses deux parents très jeunes. Grey, Dereck et lui se sont rencontrés dans un orphelinat à Hong-Kong, puis l'oncle de Grey les a recueillis. Ils ont eu tous les trois un entraînement aux arts martiaux, et à de nombreuses techniques de combat très tôt. Ils se sont mutuellement protégés et aidés, leur relation les a fait grandir et leur passé les a forgés. Aaron affirme que Grey les a sauvés d'où leur loyauté pour le criminel.

Ils sont non seulement des alliés, mais également des amis inséparables. Si les confessions d'Aaron au sujet de Grey ont pour but d'adoucir mon cœur et de faire changer un tant soit peu mes impressions à son sujet, eh bien, il a réussi. Néanmoins, je n'en reste pas moins hostile à l'idée de dévoiler quoi que ce soit aux cybercriminels. La confiance n'est pas quelque chose qui peut se gagner par une histoire touchante et deux, trois rires. J'aime peut-être discuter avec Aaron, et ressens une vague, et ambiguë attirance pour Grey, mais je reste prudente, et non stupide. On parle d'une bombe, bon sang, qui sait ce qu'ils ont prévu de faire, et qui, ils ont prévu de blesser, je ne veux pas être la cause d'un terrible drame.

The Cube - Tome 1 et 2 TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant