Chapitre 32 Appelle-moi princesse...

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Lundi

Grey

Au sommet du grand immeuble de la prison de Chicago, habillé de ma tenue orange de prisonnier que je porte à moitié, ayant enroulé les bras de la combinaison au tour de ma taille, je discute avec Dereck. Une dizaine d'autres prisonniers se tiennent à côté de nous, nous encerclant pour privatiser la conversation. Je viens à peine d'intégrer le centre pénitentiaire, mais j'ai déjà une poignée d'hommes à mon service. De toute façon, notre séjour dans cette boîte métallique d'une centaine de mètres de haut ne sera pas long, nos avocats ont réussi à négocier une sortie sous caution d'un million de dollars pour chacun d'entre nous et il s'avère que nous allons être libérés le demain. Alors qu'on parle du possible rachat d'une start-up de technologie par notre compagnie, je repère un groupe de cinq prisonniers passe non loin de nous. Nos vis-à-vis nous lancent des regards dédaigneux et empli d'une curiosité malsaine. Ils doivent se demandent qui sont ces deux nouveaux gars qui bénéficient d'une telle protection. Je les ai déjà vus roder au tour de nous, et j'ai eu des échos de certaines de leurs conversations à notre sujet. Ils veulent attendre que l'un de nous se retrouve seuls pour nous confronter. Ils ne savent pas qu'on sort demain et nous sommes pratiquement sûrs de ne plus revenir ici. Enfin, je ne veux pas jouer avec le destin, mais j'ai toujours des projets en cours et ce n'est pas la prison qui va m'arrêter.

Quand vient l'heure du déjeuner, n'étant pas friand à l'idée de manger la nourriture dégueulasse qu'ils servent à la cantine, je me rends dans le bureau du directeur de la prison avec qui j'ai négocié un arrangement pour pouvoir utiliser son téléphone et son ordinateur. J'ai al chance d'avoir le bras long et le directeur n'a pu résister à toutes les offres que je lui ai faites.

Malheureusement, sur le chemin, je croise trois des hommes du groupe de prisonniers qui m'épiait. J'ai entendu d'un de mes gars qu'ils attendaient le bon moment pour lui faire un guet-apens et selon eux, ça l'est surement.

—  Tu es toute seule princesse ? Il n'y a plus tes nounous pour te protéger ? commence l'un d'entre eux dans un rire rauque.

Le prisonnier aux origines latino-américaines esquisse un sourire face à la pique bien trouvée selon lui de son compagnon de cellule. Le troisième, néanmoins, reste de marbre, il essaye de déceler mon état d'esprit, me déchiffrer, il prend le temps d'analyser la situation. Il semble être le moi con de la bande. Mais je ne me laisserai pas intimider par ces débiles.

—  Alors, tu ne sais pas parler ? ajoute le prisonnier à la peau blanche.

—  On t'a posé une question, répond ! s'énerve le prisonnier qui venait d'Amérique du Sud.

Je lâche un soupir d'exaspération à cause de ces trois guignols qui n'en finissent pas de se ridiculiser.

—  J'espère pour vous que vous n'avez pas d'idée stupide en tête, je dis enfin.

—  Ah ! Mais c'est qu'elle parle notre princesse !

Je m'irrite une nouvelle fois à cause de l'appellation que l'imbécile a utilisée pour me désigner. J'ai laissé passer une fois, mais pas deux. J'avance doucement vers eux, tâchant de rester de marbre et de ne pas montrer mes émotions bien qu'ils m'emmerdent. J'espère leur faire douter de leur choix de me confronter.

—  Appelle-moi princesse encore une fois...

—  Tu vas faire quoi ? demande l'homme blanc, dont la bouche s'étire en un sourire carnassier. Princesse...

Je n'hésite pas et attrape le prisonnier par le col et le soulève du sol sous le regard ébahi de celi que je pense moins bête. Le Latino-Américain en revanche, pris de rage, tente de me donner un coup de poing. Mais étant plus rapide et vraisemblablement plus fort, d'un revers de la main, je le frappe en le propulsant contre le mur. Le bruit de son dos claquant contre la paroi en acier résonne à travers le couloir vide.

The Cube - Tome 1 et 2 TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant