K.J
Tôt ce matin, nous avons atterri à Washington, la capitale, puis le temps d'un battement de cils, je suis transporté dans une voiture et je me suis retrouvée ici, chez Grey. La maison se trouve à la sortie de Washington. Un somptueux manoir caché des regards indiscrets, par ses hauts arbres l'entourant et de sa position éloignée de la ville.
Je descends de la voiture au même moment que Grey sort de celle qu'il a apparemment conduite. J'échange un bref regard avec lui, avant qu'il n'interrompe l'échange et s'avance en direction du manoir.
Quand je repense à ce que j'ai fait la veille, une gêne immense m'envahit. Que m'a-t-il pris de faire ça ?
Grey a pensé que j'étais encore sous l'effet de la drogue, mais j'étais lucide à ce moment, enfin... je pensais l'être.
— Tu vas bien ? Besoin d'un coup de pouce pour marcher ? propose Aaron qui vient derrière moi.
Il s'est faufilé dans mon dos sans que je l'entende et affiche un sourire jovial.
— Non, non, je peux marcher. Merci, Aaron.
Il me sourit avant de me contourner et de prendre la direction de la porte d'entrée.
Décidée, j'avance et passe le pas de la porte. Je n'ai pas le temps d'admirer la décoration victorienne que Lexi m'attrape par le bras et me mène à l'étage.
— Je sais que tu es en colère, mais je ne peux pas te laisser dans cet état.
— Quel état ? je demande, soucieuse.
— Tu as pris une douche, chérie ?
— Oui, il n'y a pas longtemps.
— Je vois... C'est ton apparence le problème alors.
Elle me pousse à l'intérieur d'une pièce dont elle referme la porte derrière elle.
— Franchement, Lexi au point où j'en suis, mon apparence, c'est le cadet de mes soucis.
— Je peux le comprendre et c'est pour ça que je suis là.
— Tu fais ce que tu veux, je dis dans un soupir.
Un sourire satisfait sur le visage, Lexi me mène à la salle de bain pour me débarbouiller, puis sort de la pièce. De longues minutes plus tard, elle revient avec des vêtements propres, que je porte sans poser de question. Puis, une fois mes cheveux coiffés, elle me confie que je peux me promener dans le manoir, car je ne suis pas prisonnière de cette pièce. Ce n'est pas en rajoutant des pièces que ça me rend ma liberté. Mais, soit.
Je fais le tour de la propriété, essayant d'observer les environs pour peut-être détecter une échappatoire. Après une rapide promenade, je ne trouve rien de concluant. Je ne peux pas m'échapper, il y a des hommes armés à chaque grande entrée, et plusieurs autres font des rondes dans toute l'enceinte de la propriété.
Je ne trouve rien d'intéressant à faire et je regrette mon téléphone portable abandonné trop tôt. Si j'avais su que le Cube me trouverait aussi vite, je n'aurais rien fait.
— Tu devrais regarder où tu marches.
Je relève la tête et croise le grand brun, à la tête du Cube qui se trouve être à quelques centimètres de moi. S'il ne m'avait pas prévenu, il y aurait eu une collision.
— Désolé.
— Ok.
Sans un mot de plus, il bifurque dans le couloir.
— Grey.
Il s'arrête, mais reste dos à moi, attendant que je poursuive.
— Hier... je ne savais pas ce que je faisais, tu devrais oublier.
Il fait volte-face et revient sur ses pas.
— Qu'est-ce que je devrais oublier ?
Sa question me prend de court. Confuse, je regarde partout sauf dans ses yeux, cherchant une issue.
— Euh... tu sais, ce que j'ai fait quand j'étais sous l'effet de la drogue.
— Si tu étais sous l'effet de la drogue, peut-être que ta mémoire te joue des tours.
— Quoi ? Non, je...
Je m'interromps dans ma phrase, quand je comprends la perche qu'il me tend. Si je continue à prétendre que je n'avais pas toutes mes facultés hier après ce que j'ai fait, alors on pourrait juste passer à autre chose.
— Ouais, tu as raison. C'est ça, ma mémoire me joue des tours. Du coup, je vais voir ailleurs si j'y suis, je lâche nerveusement avant de tourner les talons et de galoper aussi loin que possible.
— K.J.
C'est à son tour de m'appeler. Je m'arrête dans ma course, n'ayant fait que quelques mètres et reviens sur mes pas.
— Prends une veste et retrouve-moi au garage.
Je n'ai pas le temps de demander la raison, qu'il est déjà parti. Je retourne dans la chambre, je prends une veste et je cherche le garage, tout cela dans l'appréhension.
Je demande à une jeune femme dont le beau visage est marqué par une petite cicatrice sur la joue gauche. Elle n'est pas plus vieille que moi, mais plus petite, où se trouve le garage, alors que je suis passé trois fois dans le même couloir.
Elle me désigne des escaliers, et s'en va.
Court et efficace.
Je prends les escaliers et me retrouve dans un très grand espace, une rangée de voitures toutes plus belles les unes que les autres y sont garées. Je ne donne pas plus d'importance que ça aux voitures et tout ce qui tourne autour, mais je dois reconnaître que j'aime beaucoup la vue de ces belles œuvres.
Je trouve Grey adossé à un bolide noir, une voiture deux places qui peut rouler si vite qu'on ne voit plus le paysage défiler. Quand je m'avance vers lui, il fait tourner des clés entre ses doigts, l'air impatient.
— Tu as pris tout ton temps.
— Oui, désolé. Je me suis perdue, j'avoue, honteuse.
— Monte, dit-il alors que le portail du garage se relève.
J'ai gagné un tour en voiture pour mon bon comportement, ou, a-t-il prévu quelque chose de plus drastique ? Par exemple, me jeter sur le bord d'une route déserte et me pousser à balancer le code, alors que je serais en sang et en pleurs.
Non, il est préférable de chasser ces idées noires de mon cerveau. S'il avait voulu faire une chose pareille, ne l'aurait-il pas déjà fait ?
Dans la voiture, j'ai à peine attaché ma ceinture que Grey démarre au quart de tour. Le moteur de la machine vrombi sous ses accélérations sans modération.
Nous passons le portail du manoir en quelques secondes, car il est ouvert. Sur le chemin, dans la voiture, je cherche un endroit pour me tenir tant il va vite.
Je le savais, il a prévu de me tuer. Mais de cette façon, ce serait vu comme l'acte d'un kamikaze.
— Grey ?
Je l'appelle une première fois, mais il ne répond pas. Je réitère une deuxième fois, puis une troisième, et c'est à ce moment qu'il arrête brusquement la voiture sur le bas-côté de cette route déserte de forêt.
— Descends.
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The Cube - Tome 1 et 2 Terminée
Romans"- Je sais exactement où tu es. ... - Tu peux essayer de me fuir, mais je te traquerai sans relâche. Tu n'iras pas loin." Dans un monde où la criminalité est omniprésente, une organisation règne en maître dans ce domaine : le Cube, des cybercriminel...