Ice & Destiny

Prologue

Luna

D'aussi loin que remontent mes souvenirs, ma mère a sculpté mon destin sur la glace, forgeant mes mouvements et tissant mes rêves. Chaque pirouette, chaque saut, était un pas de plus vers la gloire éphémère qu'elle désirait ardemment pour moi. Mais derrière les sourires forcés et les applaudissements polis, se cachait un vide insatiable, une absence de chaleur maternelle qui gelait mon cœur.

Dès mon plus jeune âge, elle m'a chaussé de patins, à cinq ou six ans à peine. Au début, j'adorais patiner. J'attendais avec impatience chaque séance sur la glace, avide de montrer au monde ce que je savais faire, de la rendre fière. Pourtant, les seules choses auxquelles j'avais le droit étaient des critiques incessantes sur mon maintien, ma technique jamais assez parfaite, et des avertissements de ne jamais me satisfaire de mes victoires. Gagner n'était jamais suffisant pour elle; il en fallait toujours plus. Jamais un mot de fierté, malgré mes trophées et mes médailles. J'étais pourtant l'incarnation du cauchemar pour toutes les autres filles. Elles me haïssaient autant qu'elles m'enviaient.

À chaque saut, chaque pirouette, l'adrénaline devenait de plus en plus intense. Entre les applaudissements étouffés et le crissement de mes patins sur la glace, j'étais inarrêtable. Chaque élément de mon programme, chaque mouvement était exécuté à la perfection, car l'erreur ne m'était pas permise. À chaque compétition, je sentais déjà le regard réprobateur de ma mère, plein de mépris et de reproches si je ne remportais pas l'or. L'argent ou le bronze n'étaient jamais une option; seul l'or comptait. J'avais travaillé trop dur pour chaque compétition, chaque championnat.

Puis est venu ce jour fatidique où tout s'est effondré. J'ai tout perdu : l'estime déjà fragile de ma mère, ma dignité, ma carrière de patineuse, et une part de mon âme. Cette chute impitoyable a tout brisé en moi. Je revois encore l'impact de mon corps sur la glace, les cris de stupeur du public. Mais ce que je n'oublierai jamais, c'est le regard du médecin m'annonçant que patiner de nouveau pourrait me coûter l'usage de mes jambes. Ce jour-là, j'ai cessé d'exister aux yeux de Célia Smith. Elle a décidé que sa fille unique de 17 ans, Luna Maria Cruz, était morte, me laissant me noyer dans mon chagrin, mon désespoir et ma tristesse. Ce que je ne savais pas alors, c'est que ce n'était que le début d'une longue et douloureuse descente aux enfers.

Ma mère, PDG d'une grande entreprise et ancienne patineuse accomplie, m'a élevée seule, sans un père pour l'aider. Ma naissance avait mis fin à ses rêves de carrière dans le patinage artistique, et mon père était parti sans un regard en arrière. Nous étions seules toutes les deux, J'étais le reflet de ses rêves, et non sa fille. Je l'ai compris trop tard. Et un soir comme un autre, elle est venue, huit mois après ce jour maudit, m'annoncer une nouvelle à laquelle je n'étais pas préparée. Elle a fait irruption dans ma chambre, furieuse, et m'a lancé avec froideur et condescendance.

-Fais tes bagages, tu pars vivre chez ton père.

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Hey hey, alors ce prologue qu'en avez-vous penser ?