J'ai l'impression qu'on m'asphyxie, j'ai du mal à ouvrir les yeux, je me force à les ouvrir mais je vois un mur de façon flou. Tout à l'air si calme. J'ai du mal à bouger. Je gémis de douleur sentant une aiguille dans mon bras.
— Doucement.
Ivan ? Mais qu'est-ce que... ?
— Tu t'es évanouie.
La noirceur de ses yeux me fait vibrer, je détourne vite le regard. Je ne peux pas tomber sous son charme pas après l'humiliation que j'ai eue de sa part.
— Il faut que je te dise quelque chose Erin.
Je tourne mon visage vers lui, il a l'air bouleversé, sa mâchoire se serre, il soupire en baissant la tête.
— Tu...
— Oh ! Je vois que vous êtes réveillée.Un médecin surgit de nulle part et coupe la parole à Ivan. Il vérifie mes constantes en hochant la tête.
— Bonjour madame Antonovitch, je suis le docteur Ramond.
Madame quoi ? J'ai failli exploser de rire. Je finis par froncer les sourcils quand il persiste avec ce nom. Il me sourit comme si c'était normal que je me sente perdue.
— Votre tension est encore basse, si vous le permettez monsieur Antonovitch, elle restera encore cette nuit, nous devons la surveiller de près, elle risque de faire une fausse couche.
Je crois que je viens de me faire pousser depuis une falaise. De faire quoi ? Je regarde Ivan. J'éclate de rire.
— Erin...
— Tu as entendu toi aussi non ? Il a dit une fausse couche comme si j'étais enceinte. D'abord tu lui dis que je suis ta femme ensuite que nous allons avoir un bébé ? Tu es fou ou quoi ?Je continue de rire. La situation est tellement surréaliste qu'elle est drôle.
— Tu es enceinte.
Je cesse tout de suite de rire. Pardon ? Je suis quoi ?
— Vous êtes enceinte d'un mois.
J'entends l'information mais elle ne monte pas à mon cerveau. Je porte une vie en moi que je ne veux surtout pas ! J'aurai dû faire attention avec Ivan. Les larmes me montent, c'est hors de question que je le garde. Je ne mettrai pas au monde un enfant qui aura honte du passé de sa mère, je préfère mourir sans enfant !
— Je veux l'avorter.
Je regarde le médecin dans les yeux, il me regarde, étonné.
— Mais...
— Je ne veux pas de ce fœtus !
— Tu n'as pas le droit de décider cela, c'est aussi mon enfant.Je souris en observant Ivan. Je n'ai pas le droit ? Il se fout de moi, rassurez-moi.
— C'est mon corps et je fais ce que je veux.
— Et moi mon sang.
— Tu es vachement dérangé. Je ne suis pas une mère porteuse, tu as assez de sperme pour te faire un gosse avec une autre femme non ?Je refuse d'être une simple mère pour son enfant s'il me considère comme une pute.
— Tu garderas cette grossesse.
— Oui c'est vrai, je n'ai pas mon mot à dire. Je n'en ai jamais eu. Il suffit qu'on se dise tient j'ai envie de violer Erin et on le fait, j'ai envie de la garder près de moi et s'est fait.Ivan me lance un regard de colère. Il bouscule Anna et sort de la pièce. Elle s'approche vers moi et me caresse les cheveux.
— Es ce que ça en vaut la peine de vous déchirer de la sorte ? Je le détestais au début c'est vrai mais depuis que tu t'es évanouie, je ne l'avais jamais vu aussi inquiet, il tient à toi Erin.
— Oui à ma chatte. Il veut son gosse, il a été assez clair non ? Alors arrête de me dire qu'il tient à moi.
— Erin...Je tourne la tête pour ne plus la voir. J'ai fait deux jours à l'hôpital et ça été les journées les plus épuisantes de toute ma vie. Je sors de la chambre avec Anna à mes trousses. Je me stoppe net quand je remarque Youri et deux hommes. Je les ignore et continue ma route.
— La voiture est garée devant l'hôpital.
Me lance Youri.
— Je n'irai pas avec vous, je monte dans la voiture d'Anna.
Il me bloque le passage.
— Ordre du patron.
— Mais je n'en ai rien à foutre !
— Erin s'il te plaît ce n'est pas un drame. De toutes les façons, je n'ai pas envoyé ma voiture. Je suis aussi sous protection à cause de Ryan. Fais l'effort.Je soupire resignée. Anna me raccompagne jusqu'à ma porte, elle se stoppe et me prend les mains.
— Réfléchir bien ce soir Erin, tu n'es plus toute seule.
Merde ! J'ai des frissons face à cette phrase. Elle se fait accompagner par Youri. Dès que je rentre chez moi, je retire mes chaussures. Mon regard tombe sur un Ivan avec un verre en main.
— Je suis désolé de ne pas être passé te prendre. J'avais une réunion importante.
— Je ne t'ai rien demandé.
— Comment tu te sens ? La grossesse est sans risque maintenant ?Là s'en est trop pour moi, je ne sais pas pourquoi je panique à chaque qu'on me parle de l'enfant que je porte.
— De quelle grossesse tu parles ? Laisses moi tranquille !
— Je ne te laisserai pas tranquille tant que tu porteras mon enfant.
— Qu'est ce qui prouve qu'il est à toi ? Je suis une pute tu as oublié déjà ? Je couchais avec pas mal de gens, je parie qu'ils vont tous venir réclamer la grossesse.
— Ne sois pas ridicule. Tu garderas cet enfant même s'il n'est pas de moi.
— Pourquoi diable tu veux le garder ?! Je n'en veux pas ! Pourquoi tu forces les choses ?!!— PARCE QUE...
Il se lève en colère, ses yeux noirs fouillent les miens, il recule puis il cligne des yeux comme s'il a été absent une fraction de seconde.
— Parce que je veux juste qu'il ait une chance d'exister.
Je recule comme si on me poussait, à aucun moment Ivan ne pense à moi, il me parle que de bébé, moi je suis juste la mère porteuse.
Tu croyais vraiment qu'il allait te dire parce que je t'aime, avoue-le !
Une larme m'échappe à cette pensée parce que oui c'est ce que j'ai cru.Huit mois plus tard...
J'écoute Anna d'une oreille, elle cherche le nom de mon garçon mais moi je m'en fiche.
— Je vais te faire une photo, tu as l'air de vouloir exploser avec ton ventre mais tu es super belle, ne bouges surtout.
Elle me bombarde de photos et fait des positions chelous ce qui me fait éclater de rire. Ça fait longtemps que je n'avais pas rire de la sorte. Ivan apparaît, j'efface vite mon sourire.
— Oh salut futur papa. Tiens la photo de cette belle demoiselle.
Ivan met la photo dans sa veste sans la regarder. Depuis notre dispute, on se parle que quand c'est nécessaire.
— Tu as toujours mal au dos Erin ?
— Non ça va mieux merci.Je réponds sans le regarder.
— Bon je dois y aller, j'ai des courses à faire. À plus !
— Comment ça ? Tu viens à peine d'arriver.Anna me sourit avec un clin d'œil puis elle sort. Je sais à quoi elle joue. Je secoue la tête. Ivan vide son verre et s'en ressert un autre. Il a l'air triste et seul. On est devenu distant, il vient chez moi pour prendre des nouvelles et après il s'en va. Je dois avouer qu'il est devenu très calme et gentil. Il n'a jamais touché mon ventre, il n'a jamais senti son bébé bougé et je me sens coupable. Je m'approche vers lui et soulève mon pull.
— Touche ton garçon, il me donne des coups de pieds.
Doucement, Ivan pose sa main sur mon ventre. Sa chaleur m'enveloppe, je frissonne à son touché, sa bouche embrasse mon ventre. Il ferme les yeux et soupire.
— Je t'aime tellement mon bébé. J'ai hâte que tu sois avec moi.
J'aurai aimé que ses mots me soient destinés. Je me sens soudain triste, je me retiens de me dégager de lui. C'est assez clair maintenant, je ne fais pas partie de la vie d'Ivan.

VOUS LISEZ
THE REAL BITCH I
RomanceElle s'appelle Erin Byrne. Jeune Irlandaise, rousse, terriblement sexy, avec des yeux verts envoûtants. Mais surtout, Erin est une pute. Pas une pute ordinaire-une escorte de luxe. Pourquoi aurait-elle honte ? C'est son corps, son choix, ses règles...