Chapitre 22

435 29 0
                                        

J'ai tellement mal aux tempes que j'en gémis de douleur. Je suis dans un lit et en pyjama. J'ai abusé sur l'alcool hier. Je me redresse quand on frappe à ma porte. C'est Anna.

— Bien réveillée la belle au bois dormant ?

Je me recouche en soupirant je ne toucherai plus à l'alcool. J'ai tellement mal au crâne. Je sens Anna s'assoit sur mon lit.

— Je suis où ?
— Chez moi. Ivan a du te porter.

Il a du rentrer avec Laura. Je soupire déçu et détourne le regard.

— C'est encore récent donne lui le temps de digérer la nouvelle.
—Il est rentré avec elle ? Dis moi la vérité Anna.

Elle n'a même pas besoin de parler, ses yeux disent la vérité.

— En fait Erin je voulais te parler de ton absence. Il y'a certaines choses que je ne comprends pas. Je sais que tu ne voulais plus être de ce monde à cause de tes viols et que tu souffrais beaucoup et tu avais honte. Mais quand j'y réfléchis, je me dis que c'est un problème que tu pouvais m'en parler. Es ce que tu as voulu vraiment te suicider ? Qu'est ce qu'il s'est vraiment passé ce jour là ?
— Je ne vois pas de quoi tu veux parler, je t'ai tout raconté...
— Je sais que tu mens. Regarde moi et jure moi que tu ne me mens pas.

Je détourne le regard vers la fenêtre de la chambre. Anna lit en moi comme dans un livre ouvert, j'ai effectivement menti à tout le monde encore plus que ce que j'ai fait.

Six ans plus tôt...

— Ah vous êtes réveillée, je vais informer votre famille.

Comment ça réveiller ? Je ne suis pas morte ? J'ai mal partout, j'ai le cœur qui bat si vite. Je gémis. Soudain la silhouette du père d'Ivan apparaît devant la chambre.

— Je vois que tu es encore en vie. Laissez nous seuls et avant d'annoncer la nouvelle à ma famille, donnez moi une minute avec elle.

Je fronce les sourcils en regardant le père d'Ivan qu'est ce qu'il me veut ? Le médecin demande ma permission, j'hésite mais je finis par hocher la tête.

— Tu sais Erin, je pense toujours ce que j'ai dit sur toi. Ta relation avec mon fils t'emmènera à rien. Tu es une pute qui voudrait de toi comme femme ? Mon fils ne fait qu'à sa tête. Moi la seule chose qui m'intéresse c'est l'honneur de ma famille et ce n'est pas une pute comme toi qui viendra la gâché. Si tu tiens à la vie de ton fils et celui d'Ivan, je te conseille de disparaître à jamais.

Des larmes s'échappent de mes yeux face aux paroles d'Andreï. Pourquoi il fait ça ?

— Ne t'approches pas de mon fils espèce de sale ordure !
— Tu ne sais pas de quoi je suis capable ! Tu crois que qui a éliminé Vladimir ? Je l'ai fait pour Ivan pas pour toi. Je ne veux pas te voir autour de ma famille disparais ou sinon tu auras deux morts sur ta conscience.

Après ses dires, Andreï sort de ma chambre en la claquant. Je sanglote. J'ai voulu mettre fin à mes jours mais si je suis encore en vie c'est pour une bonne raison. Andreï est capable de tellement de chose. J'ai peur pour la vie d'Ivan et mon fils. Le corps de Vladimir n'a jamais été retrouvé. Je me dois de protéger Ivan et Dimitri. Le médecin entre dans ma chambre j'essuie mes larmes en reniflant. J'ai pris ma décision.

— Ne leur dites rien. Je vous donnerai ce que vous voulez mais faites-leur croire que je n'ai pas survécu.
— Mais...
— Je vous en prie ! Je ne veux pas y retourner.

Il fronce les sourcils puis il finit par accepter et il sort. Je pleure, j'ai mal, mal de faire de la peine à Anna, à mon bébé, à Ivan mais je le dois, je veux être égoïste. Je préfère les sauver eux. Le médecin revient.

— C'était vraiment triste de voir leurs souffrances mademoiselle, je ne comprends pas forcément votre choix mais je ne vais pas vous jugez non plus. Es ce que c'est l'homme qui vient de sortir de votre chambre qui vous y a forcé ?

Je ne dis rien et j'évite de le regarder.

— Très bien c'est comme vous voulez. Ils veulent voir le corps, je leur ai dit qu'il était impossible pour des raisons d'enquêtes sur votre suicide mais qu'il pouvait vous voir à travers la vitre. On va vous changer de chambre, j'ai une patiente qui vient de décéder, vous allez juste faire échange.

Je secoue simplement la tête.

— Quel salaud cet homme ! Je savais qu'il y avait anguille sous roche.

Anna tourne en rond sur elle même en hurlant. Je lui ai tout raconté à propos de mon chantage.

— Erin tu es beaucoup trop naïve, tu aurais du l'envoyer se faire voir. Tu avais la chance d'être de nouveau avec ta famille.
— C'est maintenant que je me rends compte, il a profité de mon moment de faiblesse pour me manipuler. Je m'en veux terriblement...

Je sanglote. J'ai honte de moi. Anna a tellement raison. J'ai été très naïve. Elle vient me prendre dans ses bras. Quelques instants après je me calme. Anna me propose de rester chez elle quelques jours, ce que j'accepte avec un grand plaisir.

*

Je me fais à manger en évitant au maximum Youri. Il ne me porte pas dans son cœur mais par respect pour sa compagne il ne dit rien. Youri me fait un bref signe de la main et sort de la maison. Ça fait des semaines que je vies avec eux. La sonnette de la porte me fait sursauter. Je vais ouvrir. À ma grande surprise c'est Ivan et Dimitri dans ses bras. Le petit garçon est endormi.

— Je viens pour le confier à Anna j'ai une grosse réunion.

Je reste là un instant surpassé par son charisme et sa voix. Depuis la nuit en boîte, on ne s'est plus revu.

— Anna s'est rendu à l'hôpital car Sienna ne se sentait pas bien mais elle sera de retour bientôt. Tu peux me le confier je prendrai soin de lui.

Il ne me regarde même pas. Il rentre dans la maison et dépose Dimitri sur le fauteuil.

—Voici ses affaires.
— Ivan ? Es ce qu'au moins on peut...
— Je dois m'en aller.

Sans me laisser le temps de parler il s'en va, il s'enfuit. Je soupire déçue. Quelques minutes après Dimitri se réveille. Je m'assoie à ses côtés en le prenant dans mes bras.

— Coucou mon trésor.
— Maman...

Je n'ai jamais été aussi contente de toute ma vie je ne peux pas m'empêcher de pleurer.

— Oui mon petit cœur.
— Papa m'a dit que tu ne t'en n'iras plus jamais c'est vrai ?
-   Oui.

Je reste ébahie. Ivan a dit ça à notre fils ? Il ne m'a peut-être pas pardonner mais au moins il me donne une chance d'être avec mon fils et ça c'est la plus belle chose qu'il m'offre. Je soupire et serre Dimitri contre ma poitrine.

— Je te promets que je ne te laisserai plus jamais.
— Jamais jamais jamais ?
— Oui fais un gros câlin à maman.

Il saute dans mes bras et je lui fais plein de baiser, il rit en voulant s'écharper.

— Nooooon.

Il soupire le sourire aux lèvres.

— Qu'est ce que tu veux manger ?
— La glace !
— Non, non. Les matins c'est céréales, lait et jus. Aller viens.

THE REAL BITCH I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant