𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Chapitre 10 : Blessure

Dans le silence oppressant de la nuit, Mei se tenait immobile, le regard fixé sur une silhouette familière devant elle. La lune brillait faiblement à travers les arbres noueux, projetant des ombres torturées sur le sol. Elle pouvait sentir une froideur inhabituelle dans l'air, une tension qui faisait frissonner sa peau. Ses mains tremblaient légèrement, son souffle se raccourcissant alors qu'elle reconnaissait la personne qui se tenait à quelques mètres d'elle.

Satoru.

Il se tenait là, immobile, ses yeux d'un bleu perçant visibles même dans la pénombre. Son regard était glacial, indifférent, presque inhumain. Il ne portait pas son bandeau habituel, et le pouvoir de son Sixième Œil semblait briller intensément, projetant une lumière surnaturelle qui accentuait encore plus les ombres environnantes. Des filaments noirs flottaient autour de Mei, comme des tentacules d'ombre qui s'enroulaient et se déroulaient, cherchant à l'attraper. Elle pouvait sentir la malédiction qui émanait d'eux, une énergie sombre et étouffante qui pesait lourdement sur son corps.

Son cœur battait à tout rompre, un mélange de peur et d'incompréhension. "Satoru..." murmura-t-elle, sa voix tremblante, presque inaudible dans l'obscurité. "Pourquoi... ?"

Mais il ne répondit pas. Son expression restait figée, impassible, froide comme la mort. Les filaments noirs se rapprochaient, se resserrant autour d'elle. Mei tenta de lever une main, de repousser ces ombres oppressantes, mais ses mouvements étaient lents, entravés par une force invisible. Elle pouvait sentir la malédiction atteindre un niveau critique, se nourrissant de sa peur et de son désespoir.

Satoru leva une main, et sans un mot, un éclat d'énergie jaillit de ses doigts, tranchant l'air comme une lame de glace. Mei sentit une douleur brûlante à travers sa poitrine, un cri silencieux s'échappant de ses lèvres alors qu'elle tombait à genoux, les filaments noirs s'enroulant plus étroitement autour d'elle, étouffant toute résistance.

"Pourquoi... ?!" s'écria-t-elle, les larmes coulant sur ses joues, se mélangeant au sang qui coulait de la blessure. Mais Satoru restait silencieux, son regard fixé sur elle avec une froideur déconcertante, comme s'il ne voyait en elle qu'une menace à éliminer.

Elle se sentait mourir, la vie s'échappant lentement de son corps, les ombres la tirant dans l'abîme. Son dernier regard se posa sur Satoru, son mentor, celui qu'elle avait aimé et craint. Et puis tout devint noir.

Mei se réveilla en sursaut, son corps couvert de sueur froide. Elle haletait, ses yeux cherchant frénétiquement des repères dans la pénombre de la pièce. Son cœur battait encore la chamade, et elle mit quelques instants à se rappeler où elle était. La réalité commençait à revenir lentement, dissipant les brumes du cauchemar.

Elle cligna des yeux, ses mains tremblantes, et sentit le tissu doux de la veste de Satoru sur ses épaules. La chaleur rassurante de ce vêtement familier apaisa légèrement son esprit. Elle leva la tête et le vit, assis à son bureau, plongé dans des papiers, une boîte de bonbons ouverte à côté de lui. Il picorait distraitement, une expression concentrée sur son visage tandis qu'il travaillait. Le contraste entre la froideur de son rêve et la scène actuelle était saisissant.

Un petit sourire étira les lèvres de Mei, malgré elle. Le tournoi l'avait épuisée, mais voir Satoru travailler comme si de rien n'était, mordillant des bonbons avec une nonchalance déconcertante, la fit se sentir un peu mieux.

Elle se leva doucement, la veste glissant légèrement de ses épaules, et se dirigea vers lui avec un sourire timide. Ses pas étaient lents, presque hésitants, mais son regard ne quittait pas son mentor. Satoru la remarqua approcher, et avec un sourire amusé, il recula sa chaise roulante, faisant de la place pour elle sur ses genoux.