• Bonus : Le baiser

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L'arrière de l'ancienne église délabrée était un lieu sombre et presque oublié, un endroit où le temps semblait s'être arrêté. Les murs étaient fissurés, recouverts de mousse et de lierre rampant, témoins silencieux des années passées sans entretien. Le ciel au-dessus était d'un gris menaçant, lourd de nuages sombres prêts à éclater à tout moment, ajoutant une ambiance lourde et oppressante à l'endroit. Les quelques arbres décharnés entourant l'église semblaient pencher sous le poids du ciel, leurs branches craquant faiblement dans le vent qui se levait.

Mei s'était recroquevillée à genoux derrière l'église, les bras autour de ses jambes, son visage enfoui contre ses genoux comme pour se protéger du monde. Cela faisait déjà une petite heure qu'elle était là, perdue dans ses pensées, se laissant envahir par la tristesse, la colère, et le désespoir qui la dévoraient de l'intérieur. Le silence était seulement brisé par le souffle du vent et le bruissement des feuilles mortes sur le sol.

Soudain, elle sentit une présence, cette énergie familière qui l'avait toujours entourée d'une manière ou d'une autre. Elle releva doucement la tête, et ses yeux rencontrèrent la silhouette imposante de Satoru, se tenant devant elle. Il la regardait, ses yeux perçant à travers le gris du ciel, presque comme une lumière dans l'obscurité.

Mei se leva lentement, les jambes encore tremblantes, et essuya rapidement ses yeux humides avec le revers de sa manche, comme pour chasser les traces de ses émotions. Mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, Satoru s'approcha, fermant l'espace entre eux avec une détermination silencieuse.

Il posa ses mains de chaque côté de sa tête, ses paumes plaquées contre le mur délabré derrière elle, la piégeant sans lui laisser d'échappatoire. Son regard, intense et brûlant, se plongea dans celui de Mei, qui rougit instantanément, sentant son cœur battre à toute vitesse.

Elle tenta de parler, de dire quelque chose pour briser cette tension, mais les mots se coinçaient dans sa gorge. « Sa-Satoru, je... » balbutia-t-elle, incapable de formuler une phrase cohérente sous le poids de son regard.

Satoru, un sourire à la fois taquin et obscène sur les lèvres, se pencha légèrement, rapprochant son visage du sien. « Tu fuis toujours, Mei, » murmura-t-il, sa voix basse et pleine de sous-entendus. « Tu me provoques, tu joues avec le feu, mais quand il s'agit de vraiment affronter ce que tu ressens, tu te dérobes. » Son ton était à la fois moqueur et provocant, comme s'il jouait avec elle, la poussant à ses limites.

Mei baissa les yeux, incapable de soutenir son regard, le rouge montant à ses joues. « Ce... c'est pas ça... » tenta-t-elle de répondre, mais sa voix se perdit dans un souffle, à peine audible.

Satoru, remarquant son embarras, glissa l'une de ses mains dans ses cheveux, jouant doucement avec une mèche humide. « Regarde-moi, Mei, » ordonna-t-il doucement mais fermement. Lorsqu'elle hésita, il continua, son ton devenant plus provocateur. « Tu ne te défiles pas quand tu envoies des messages crades à Kenji, mais quand c'est moi, tu te transformes en petite chose effrayée ? Tu sais que je te préfère quand tu es honnête, même si tu dois être une peste pour ça. »

Mei serra les poings, le cœur battant la chamade. Elle leva lentement les yeux vers lui, rencontrant son regard perçant qui la fixait avec une intensité qui la faisait presque vaciller. « Je... je sais pas... » balbutia-t-elle encore, ses mots s'échappant maladroitement.

Satoru la coupa, rapprochant son visage du sien jusqu'à ce que leurs lèvres soient presque en contact. « Mei, » murmura-t-il, sa voix à peine plus qu'un souffle contre ses lèvres. « Tu veux jouer à la grande fille ? Alors assume ce que tu ressens vraiment. Parce que là, je te vois trembler comme une feuille... et franchement, ça me donne envie de t'arracher cette façade que tu essaies de te coller. »

𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant