•• Chapitre 18 : Mon doux pêché

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L'atmosphère dans l'usine désaffectée était empreinte d'un silence lourd, seulement brisé par le crépitement des quelques bougies qui éclairaient faiblement l'endroit. L'air y était épais, chargé de l'odeur de la cire fondue et d'un parfum indéfinissable de fer, mêlé à la sueur de leur union récente.

Mei se tenait devant l'une des anciennes machines, ses mains tremblant légèrement alors qu'elle tentait de reboutonner son chemisier. Mais malgré ses efforts, elle n'arrivait pas à aligner les boutons, comme si son esprit refusait de se concentrer sur cette tâche simple. Ses doigts glissaient sur le tissu, encore marqué par la chaleur du corps de Suguru.

Derrière elle, Suguru s'habillait lentement, son regard fixé sur la silhouette fragile de Mei. Il termina de boucler sa ceinture, puis s'avança vers elle, ses pas résonnant doucement sur le sol en béton craquelé. "Ne retourne pas le voir," murmura-t-il, sa voix rauque et emplie d'une douceur teintée de menace.

Mei ferma les yeux, les larmes commençant à perler malgré elle. "Suguru... tu sais très bien que je dois rentrer maintenant. On ne peut plus continuer comme ça... On ne peut plus se voir." Sa voix se brisait sous l'émotion, sa résolution vacillant entre le désir et la culpabilité.

Suguru se rapprocha, ses bras s'enroulant autour d'elle dans une étreinte possessive, le dos de Mei se retrouvant fermement appuyé contre son torse. Elle pouvait sentir la chaleur de son corps à travers la fine chemise qu'elle n'avait pas réussi à fermer. "Tu n'as pas à retourner vers lui, Mei," susurra-t-il, sa voix pleine de promesses et de regrets. "Reste avec moi. Il ne comprend pas ce que tu es... ce que tu ressens vraiment."

Les mains de Suguru glissèrent le long de ses bras avant de se poser sur son ventre, la retenant fermement contre lui. Elle sentit le poids de son pantalon à peine ajusté contre ses hanches, une présence qui la ramenait inévitablement à leur moment partagé, mais cette fois-ci, elle ne ressentait qu'un tourment grandissant.

"Ce n'est pas possible, Suguru," murmura Mei, ses larmes commençant à couler librement. "Je dois vraiment rentrer... Je dois le faire." Sa voix était pleine de désespoir, comme si elle luttait contre elle-même autant que contre lui.

Suguru, sentant son trouble, desserra légèrement son emprise, mais seulement pour pouvoir tendre la main et essuyer ses larmes avec son pouce. "Ne pleure pas, Mei. Je suis ici... Je te protégerai de tout, même de toi-même." Ses mots, pourtant pleins d'une fausse tendresse, étaient empreints d'une intensité morbide, une dévotion qui franchissait la ligne entre l'amour et l'obsession.

À cet instant, le silence de l'usine fut brisé par un léger grincement de métal. La lumière des bougies vacilla, projetant des ombres dansantes sur les murs délabrés. Mei et Suguru se figèrent, leurs regards se tournant simultanément vers l'entrée.

Satoru se tenait là, figé, ses yeux bleus perçants traversant la pénombre, se posant immédiatement sur la scène devant lui. Sa protégée, Mei, à moitié déshabillée, ses larmes encore fraîches sur ses joues, enveloppée dans les bras possessifs de son ancien meilleur ami. La réalité de la situation s'abattit sur lui avec la force d'une gifle.

Le silence qui s'ensuivit était lourd de non-dits, de ressentiments anciens et de trahisons silencieuses. Mei, sentant le regard de Satoru sur elle, ne put que murmurer son nom, "Satoru..." sa voix brisée par la honte et la confusion.

Suguru ne bougea pas, ses mains toujours fermement posées sur Mei, son regard défiant celui de Satoru. Il savait qu'à cet instant, tout venait de changer, et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de savourer cette morsure de triomphe sombre, cette satisfaction perverse de montrer à Satoru ce qu'il avait pris.

Mei se tenait entre les deux hommes, son corps tremblant, incapable de soutenir le regard glacial de Satoru. Elle savait qu'elle avait franchi une ligne, qu'elle avait trahi la confiance de son maître, même si une part d'elle refusait de voir cela comme une trahison. Pourtant, les mots lui échappèrent malgré elle. "Satoru... je suis désolée..." murmura-t-elle, sa voix brisée par l'émotion.

𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant