•• Chapitre 16 : Terreur nocturne

10 2 0
                                    

La maison de Satoru Gojo, située dans un quartier calme de Tokyo, était une parfaite représentation de son propriétaire : luxueuse mais sans ostentation, spacieuse mais toujours marquée par une touche de nonchalance. La chambre de Satoru, située à l'étage supérieur, était un sanctuaire de confort. Un grand lit trônait au centre de la pièce, avec des draps en lin d'une douceur incroyable, dans des tons sobres de gris et de blanc. Les murs étaient décorés de quelques œuvres d'art contemporaines, et une large baie vitrée donnait sur la ville endormie, offrant une vue imprenable sur le panorama urbain.

Mei était allongée dans le lit, enveloppée dans l'une des chemises de Satoru. Le tissu, trop grand pour elle, recouvrait son corps frêle, lui apportant un sentiment de sécurité bien que son sommeil soit tout sauf paisible. Elle se tortillait sous les draps, son visage marqué par une profonde angoisse. Son sommeil était agité, perturbé par des gémissements de douleur et une sueur froide qui perlait sur son front.

Dans son cauchemar, Mei se trouvait dans une pièce sombre, obscure, où la seule lumière provenait d'une petite lampe vacillante, projetant des ombres inquiétantes sur les murs délavés. À ses pieds, un bébé ensanglanté gisait, ses petites mains tremblantes tendues vers elle, ses pleurs déchirant le silence oppressant. Le sang semblait suinter du corps frêle de l'enfant, formant une mare écarlate autour de lui, se mêlant à la crasse du sol. Mei tenta de le ramasser, mais ses mains passaient à travers le corps, comme s'il n'était qu'un spectre. Le désespoir s'empara d'elle, son cœur se serrant d'une douleur intense.

Soudain, une ombre apparut dans un coin de la pièce, une silhouette noire et indistincte qui semblait se détacher des ténèbres elles-mêmes. Elle se mouvait silencieusement, glissant sur le sol, son visage caché dans l'obscurité. "Petite humaine..." murmura l'ombre, sa voix un sifflement froid, presque moqueur. Elle se rapprocha de Mei, ses contours devenant plus clairs à mesure qu'elle avançait. "Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi souffres-tu ainsi ?"

Mei recula, terrifiée, mais ses pieds semblaient cloués au sol. Elle essaya de parler, de crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche. L'ombre tendit une main griffue vers elle, ses doigts longs et déformés par une étrange malédiction. "Tu ne peux rien faire... Rien n'y changera..."

L'ombre s'approcha encore, jusqu'à ce que son souffle glacial effleure le visage de Mei. "Tu es seule... et tu le sais."

Le bébé à ses pieds cessa soudain de pleurer, ses yeux se fermant dans un dernier soupir. Le silence qui suivit fut encore plus oppressant, laissant Mei dans une terreur muette. Elle voulut crier, se débattre, mais son corps ne lui obéissait plus.

Et puis, soudainement, elle se réveilla en sursaut, son cœur battant à tout rompre. Elle haleta, cherchant à retrouver son souffle, son regard se posant immédiatement sur le réveil à côté du lit. Les chiffres lumineux indiquaient minuit, une heure où les ombres semblaient encore plus menaçantes.

Mei alluma son téléphone, cherchant une distraction pour calmer les tremblements de ses mains. Un message de Satoru l'attendait : Je ne rentrerai que demain matin. Prends soin de toi, petite peste. Je te retrouve bientôt.

Le ton léger et affectueux du message parvint à apaiser légèrement son cœur affolé, mais le cauchemar persistait dans son esprit, comme une brume noire refusant de se dissiper. Elle se leva du lit, les pieds nus sur le parquet froid, et sortit de la chambre. Sa démarche était déterminée, mais empreinte d'une certaine urgence.

Elle se dirigea vers la chambre de Megumi, située à l'autre bout du couloir. Sans trop de cérémonie, elle poussa la porte, la faisant grincer légèrement. Megumi était en train de dormir, son visage calme et paisible, contrastant avec l'agitation qui régnait dans l'esprit de Mei. Elle s'approcha de lui, son expression encore marquée par les horreurs de son rêve, et le secoua doucement mais fermement pour le réveiller.

𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant