𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Chapitre 15.5 : Le confident

La ruelle sombre était éclairée par quelques rares lampadaires, leur lumière vacillante projetant des ombres inquiétantes sur les murs de briques humides. Mei en sortit, serrant son manteau contre elle pour se protéger de la pluie battante. Elle se dirigea vers l'arrêt de bus, où elle comptait attendre pour rentrer dans son studio, un endroit qu'elle n'utilisait que très rarement. La plupart de ses affaires étaient encore chez Satoru, mais après ce qui s'était passé, elle ne pouvait plus y retourner.

Elle se tenait seule sous l'abri de bus, le bruit des gouttes de pluie frappant le toit en métal amplifiant le silence pesant qui l'entourait. Ses pensées tourbillonnaient, mêlant souvenirs douloureux et regrets amers. Elle se sentait vide, perdue sans la présence de Satoru.

Soudain, une silhouette familière apparut au bout de la ruelle. Nanami Kento, toujours impeccable même sous la pluie, s'avançait vers elle, tenant un parapluie au-dessus de sa tête. Il fut surpris de voir Mei, seule et vulnérable, dans cette ruelle sombre.

Il s'approcha d'elle, ses yeux se plissant légèrement de préoccupation. Sans un mot, il tendit le parapluie pour couvrir Mei, la protégeant de la pluie. Ils restèrent ainsi, côte à côte, sans échanger un mot, juste deux âmes perdues sous un même parapluie.

Le silence était lourd, chargé de tout ce qui n'était pas dit. Mei sentait la chaleur du corps de Nanami à côté d'elle, un réconfort silencieux dans le froid de la nuit. Elle appréciait sa présence, même sans paroles. C'était un rappel qu'elle n'était pas complètement seule.

Nanami regarda brièvement Mei, voyant la douleur et la tristesse dans ses yeux. Il savait ce qu'elle traversait, du moins en partie. Il avait toujours respecté la relation entre Satoru et Mei, même s'il ne l'avait jamais comprise complètement. Maintenant, en la voyant ainsi, il ressentait un profond chagrin pour elle.

"Le bus ne devrait pas tarder," dit finalement Nanami, sa voix douce mais ferme.

Mei hocha la tête, incapable de répondre. Les mots semblaient inutiles dans ce moment de partage silencieux. La pluie continuait de tomber, chaque goutte résonnant comme un écho de leur tristesse commune.

Quand le bus arriva enfin, Nanami se tourna vers Mei, lui tendant doucement le parapluie. "Prends-le. Tu en as plus besoin que moi."

Mei le regarda, les yeux brillants de reconnaissance, et prit le parapluie. "Merci," murmura-t-elle finalement, sa voix presque inaudible.

Nanami hocha la tête et la regarda monter dans le bus. Alors que les portes se fermaient et que le bus s'éloignait, il resta là, sous la pluie, regardant la silhouette de Mei disparaître dans la nuit. Le silence de la ruelle revint, lourd et oppressant, mais Nanami savait qu'il avait fait ce qu'il pouvait. Parfois, les gestes les plus simples étaient ceux qui comptaient le plus.

Le lendemain matin, Mei se tenait devant un bâtiment en ruine, ses yeux cernés trahissant une nuit sans sommeil. Son visage, habituellement impeccable, portait les marques de la fatigue et de la douleur émotionnelle. Elle était là en mission, mais ses pensées étaient ailleurs, perdues dans les événements récents.