𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Chapitre 19 : Toxique

Le café était animé, une douce ambiance de fin d'après-midi emplissant l'espace. Des couples discutaient à voix basse, des amis riaient autour de tasses de café fumant, et des étudiants tapotaient sur leurs claviers, absorbés par leurs travaux. Mei et Satoru étaient installés à une petite table près de la fenêtre, une brise légère soufflant de l'extérieur, apportant une odeur de pluie fraîchement tombée. La lumière du soleil passait à travers les rideaux en lin blanc, projetant des ombres douces sur leur table en bois.

Satoru portait une chemise bleue parfaitement ajustée, les manches légèrement retroussées, révélant ses avant-bras musclés. Un pantalon noir complétait sa tenue élégante, et une paire de lunettes de soleil carrées dissimulait ses yeux perçants, ajoutant une touche de mystère à son allure habituelle. Mei, quant à elle, arborait un short décontracté et un débardeur simple, ses converses habituelles aux pieds. Sur sa tête, une paire de lunettes de soleil rondes, un peu trop grandes pour son visage fin, lui donnaient un air légèrement décalé. Les lunettes étaient de première qualité, mais Mei les avait achetées bon marché, trouvant amusant de porter quelque chose d'aussi peu raffiné par rapport aux accessoires luxueux de Satoru.

Elle porta son cappuccino à ses lèvres, sirotant le liquide mousseux avec une grimace de dégoût. "Putain, c'est dégueulasse," grogna-t-elle, reposant la tasse sur la table avec un bruit sourd. "Y'a même pas assez de sucre là-dedans." Elle fouilla dans le sucrier devant elle, attrapant deux sachets de sucre supplémentaires et les vidant dans sa tasse avec des gestes rapides et un peu brusques.

Satoru l'observa en silence, un sourire narquois jouant sur ses lèvres. "Tu prends mes mauvaises habitudes, Mei," murmura-t-il, sa voix douce mais teintée d'une moquerie amusée.

Elle haussa les épaules, remuant énergiquement son café avec sa petite cuillère, le liquide crémeux tourbillonnant sous ses mouvements. "Ouais, ben, faut bien que je te suive quelque part," rétorqua-t-elle avec un sourire en coin. "J'ai pas encore trouvé d'autres manières de t'échapper."

Satoru rit doucement, son sourire s'élargissant. "Toujours aussi crue," murmura-t-il, mais il y avait un plaisir évident dans sa voix, comme s'il appréciait ses remarques. "Mais tu devrais te détendre un peu. On n'est pas surveillés."

Mei haussa un sourcil, sa cuillère s'arrêtant dans sa tasse. "Pas surveillés ?" répéta-t-elle, un mélange de surprise et de méfiance dans sa voix. "Je croyais que le Conseil avait des yeux partout. Tu sais, pour nous fliquer. Pour t'assurer que tu joues bien les gentils garçons."

Satoru fit tourner sa tasse de café entre ses doigts, un sourire mystérieux sur les lèvres. "Disons que j'ai fait un peu de nettoyage," répondit-il calmement, son ton décontracté, presque nonchalant.

Mei fronça les sourcils, l'interrogeant du regard. "Nettoyage ? Genre... un compromis ?" demanda-t-elle, ses yeux cherchant à lire les intentions de Satoru derrière ses lunettes de soleil.

Satoru hocha lentement la tête, son sourire se faisant plus sombre. "On peut appeler ça comme ça," dit-il. "Disons que j'ai proposé un accord au Conseil. Tant que ça reste secret entre nous, ils me laissent tranquille."

Mei sentit son cœur s'accélérer légèrement, son instinct lui disant que quelque chose n'allait pas. "Et si on brise cet accord ?" demanda-t-elle prudemment.

Satoru s'inclina légèrement vers elle, ses lèvres se courbant en un sourire sadique. "J'ai dit que je détruirais tout le Japon," murmura-t-il, sa voix basse, mais chaque mot résonnant avec une menace claire. "Rien que ça."

Mei sentit un frisson parcourir son échine, un mélange de crainte et d'excitation. Il était si... imprévisible. Si dangereux. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, sa petite cuillère glissa de sa main et tomba sous la table. Elle grogna, se penchant pour la récupérer.