Dans l'infirmerie, une lumière blafarde s'infiltrait à travers les stores partiellement fermés, projetant des ombres inquiétantes sur les murs. L'air était lourd, imprégné de l'odeur âcre des antiseptiques et de quelque chose de plus ancien, presque rance. Un silence pesant régnait, seulement troublé par le tic-tac d'une horloge murale, chaque seconde résonnant comme un coup de marteau dans l'atmosphère oppressante.
Mei, assise sur le bord du lit, semblait étrangement insouciante. Elle sirotait un verre d'eau avec nonchalance, grignotant des bonbons qu'elle sortait d'un petit sachet coloré. Ses jambes se balançaient légèrement, comme si elle se trouvait dans un lieu bien plus joyeux que cette infirmerie lugubre. Son expression était légère, presque enfantine, un contraste frappant avec la gravité de la situation.
Shoko, debout près de la porte, observait la scène avec une expression sérieuse, presque sinistre. Son regard se posa sur Mei, puis sur Satoru, qui se tenait un peu en retrait, les bras croisés, le visage masqué par son bandeau habituel. Mais malgré cette apparence calme, un léger tremblement dans sa posture trahissait son inquiétude.
Shoko prit une profonde inspiration avant de briser le silence, sa voix basse résonnant dans la pièce. « Mei... il est temps que tu saches quelque chose d'important. La malédiction qui t'habite... elle est bien plus dangereuse que ce que tu imagines. »
Mei haussa un sourcil, jetant un coup d'œil rapide à Satoru avant de répondre avec désinvolture. « Satoru m'a déjà parlé de ça, Shoko. Pas la peine de dramatiser, je suis plus forte que j'en ai l'air, tu sais. »
Shoko serra les lèvres, son regard se durcissant. « Ce n'est pas une question de force, Mei. » Elle fit une pause, choisissant ses mots avec soin. « Quand les symptômes se manifesteront pleinement... les nœuds de la malédiction commenceront à se resserrer autour de ton énergie. »
Mei continua de boire son eau, visiblement peu affectée par les paroles de Shoko. « Et alors ? Ça veut dire quoi, exactement ? »
Shoko échangea un regard lourd de sens avec Satoru avant de continuer, sa voix devenant plus grave. « Ça veut dire que, pour apaiser ces nœuds, pour empêcher la malédiction de te dévorer de l'intérieur, Satoru devra te faire mal... »
Un silence glacial s'abattit sur la pièce, l'atmosphère déjà sombre devenant encore plus oppressante. Mei arrêta de mâcher ses bonbons, son regard se fixant sur Shoko avec une curiosité mêlée de surprise. « Me faire mal ? Tu veux dire... vraiment mal ? »
Satoru, toujours silencieux, détourna légèrement la tête, ses poings se serrant imperceptiblement. Shoko hocha la tête, l'ombre d'une tristesse passant dans ses yeux. « Oui, Mei. Les nœuds de la malédiction sont trop enracinés, trop puissants. Pour les relâcher, il faudra une douleur physique intense... »
Mei resta silencieuse un instant, l'information semblant finalement s'enfoncer dans son esprit. Puis, contre toute attente, elle haussa simplement les épaules, son insouciance refaisant surface. « Si c'est ce qu'il faut faire, alors je suppose qu'on n'a pas le choix. »
Elle jeta un regard espiègle à Satoru, un sourire en coin. « Mais tu feras attention à ne pas trop y prendre goût, hein, gros dégueulasse ? »
Satoru, malgré la lourdeur de la situation, ne put s'empêcher de sourire légèrement à sa remarque, son esprit taquin refaisant surface, même dans ces circonstances. « Ne t'inquiète pas, Mei. Je serai... délicat. »
Shoko, bien que légèrement soulagée par la légèreté apparente de Mei, garda un air grave. « Ce ne sera pas facile, pour aucun de vous deux. Mais c'est nécessaire. »
Mei, terminant son verre d'eau, se leva du lit avec l'énergie retrouvée. « Alors, on fait ça quand ? Parce que si c'est pour éviter que je finisse en monstre maudit, autant y aller tout de suite. »
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𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)
FanfictionDans un monde où les malédictions et les ténèbres règnent en maître, 𝕊𝕒𝕥𝕠𝕣𝕦 𝔾𝕠𝕛𝕠, le plus puissant des exorcistes, doit protéger un secret terrifiant : son apprentie, Mei, porte en elle une malédiction d'une puissance incommensurable. Pour...