𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

•• Chapitre 23 : Le sacrifice ultime

Le soleil s'était levé, mais pour Satoru Gojo, le monde était plongé dans une obscurité absolue. Il se tenait là, au milieu des décombres, serrant Mei contre lui, son corps sans vie appuyé contre sa poitrine. Ses yeux étaient fermés, son visage apaisé dans la mort, mais pour Satoru, c'était une vision insupportable, un cauchemar éveillé dont il ne pouvait s'échapper.

Il la berçait doucement, ses bras enroulés autour d'elle avec une possessivité presque désespérée, comme un enfant agrippant sa peluche la plus précieuse, refusant de la laisser partir. Ses larmes, silencieuses, continuaient de couler, traçant des sillons salés le long de ses joues, se mêlant aux cheveux de Mei, les imbibant de sa douleur.

"Mei... Mei..." murmurait-il, encore et encore, sa voix brisée et désespérée, comme s'il essayait de la réveiller par la simple force de son amour, de sa dévotion. "Je suis là... Je suis là pour toi... Tu ne peux pas partir, tu ne peux pas me laisser..."

Ses doigts, tremblants, caressaient doucement son visage, glissant sur sa peau froide, essayant de raviver une chaleur qui l'avait quittée à jamais. Il embrassait ses paupières fermées, ses lèvres, son front, chaque contact empli d'une vénération douloureuse, presque sacrée, mais aussi teintée d'une folie naissante.

"Tu es à moi, Mei," continuait-il, sa voix devenant plus rauque, plus intense, alors qu'il resserrait son étreinte autour d'elle, au point de lui faire mal. "Tu l'as toujours été... tu l'es encore... et tu le seras toujours. Tu m'appartiens... et je ne te laisserai jamais partir."

Il la berçait, son corps oscillant doucement, de manière presque mécanique, tandis que son esprit se fracturait sous le poids de la perte. Il répétait sans cesse ces mots, comme une litanie, une prière désespérée à une divinité absente.

"Je t'aime, Mei... Je t'aime tant... Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi as-tu voulu me quitter ?" Sa voix se fissurait à chaque syllabe, oscillant entre la douceur et la rage, entre la tendresse et la douleur.

Il pressa son front contre le sien, ses larmes coulant encore plus fort, mouillant la peau froide de Mei. "Je suis là, Mei... Je suis ici... et je ne partirai pas. Je ne te laisserai pas seule. Tu n'as plus à te battre... c'est fini. C'est fini."

Mais au fond de lui, Satoru savait que rien n'était fini. Quelque chose en lui s'était brisé de manière irréparable. Il était Satoru Gojo, l'homme le plus puissant, celui que rien ni personne ne pouvait vaincre. Mais ici, dans ses bras, se trouvait la preuve vivante qu'il n'avait pas réussi, qu'il avait échoué de la manière la plus tragique qui soit.

Son esprit, déjà si habitué à la solitude imposée par son pouvoir, commençait à s'effondrer sous le poids de cette réalité. Mei était tout ce qu'il avait, tout ce qui lui donnait un semblant d'humanité, de connexion avec le monde. Et maintenant, elle n'était plus là, mais il continuait de la tenir, refusant d'accepter cette vérité.

"Tu ne partiras pas," murmura-t-il encore, ses doigts s'enfonçant dans ses cheveux, tirant doucement, comme s'il essayait de la réveiller de ce sommeil éternel. "Tu es à moi... et je suis à toi. Nous sommes ensemble, pour toujours, tu comprends ?"

Il l'embrassa à nouveau, cette fois avec une intensité presque dérangeante, ses lèvres pressées contre les siennes froides et inertes. Il voulait sentir sa réponse, son souffle, son amour, mais tout ce qu'il rencontrait était le vide. Pourtant, il continuait, perdu dans cette illusion qu'il pouvait la ramener, qu'il pouvait inverser l'inévitable.

Sa main glissa sous la nuque de Mei, la soutenant avec une douceur incongrue, tandis qu'il la regardait, son regard fouillant son visage à la recherche d'un signe, d'un miracle. "Je t'aime... Je t'aime tellement... Pourquoi ne me réponds-tu pas ? Dis quelque chose, Mei... Je t'en supplie..."