𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Chapitre 3 : Le crépuscule

Les semaines passèrent à l'école de Jujutsu, et Mei commença à en apprendre beaucoup plus sur Satoru Gojo. Au-delà de son arrogance évidente et de ses manières excentriques, elle découvrit qu'il était bien plus que le mentor insaisissable et moqueur qu'elle avait d'abord imaginé. Le grand Satoru Gojo, disait-on, était le plus puissant des exorcistes, doté du légendaire Sixième Œil, un pouvoir unique qui le rendait pratiquement invincible. Il était l'actuel chef de sa famille, un rôle qui portait un certain poids et une responsabilité que Mei commençait seulement à comprendre.

Elle avait entendu les murmures des autres élèves, des histoires sur ses exploits et sa force incomparable. Et puis, il y avait ses succès auprès des femmes, une réputation qui le précédait partout où il allait. Mais, curieusement, Shoko Ieiri, l'infirmière de l'école, semblait totalement imperméable à son charme. Un jour, pendant une pause à l'infirmerie, alors qu'elle observait Shoko rire d'une blague de Gojo, Mei avait osé poser la question.

"Il est pourtant doué pour séduire les femmes," avait-elle dit à Shoko, curieuse de savoir pourquoi elle semblait si différente des autres.

Shoko avait simplement haussé les épaules, un sourire amusé aux lèvres. "L'enfer pourrait geler avant que je ne tombe amoureuse de celui-là," avait-elle répondu d'un ton sec, ce qui avait fait rire Mei pour la première fois de la journée.

Ce soir-là, Satoru et Mei se retrouvèrent dans la pénombre d'une salle de cinéma, une parenthèse inattendue dans leur routine quotidienne d'entraînement et de cours. Ils étaient assis au centre de la salle, devant un écran gigantesque qui projetait des ombres inquiétantes tout autour d'eux. La salle était presque vide, à l'exception de quelques spectateurs dispersés ça et là, plongés dans l'obscurité.

Mei se tenait raide sur son siège, ses yeux fixés sur l'écran alors que le film d'horreur commençait. Le choix avait été simple. Il n'y avait que deux options : un film d'horreur bien gore, rempli de monstres et de massacres sanglants, ou un film érotique cliché sur une relation entre un patron et son assistante. Mei n'avait pas hésité une seconde et avait choisi le film d'horreur, préférant de loin l'adrénaline du suspense à l'idée d'assister à une romance maladroite à l'écran. Satoru, bien sûr, avait ri de son choix, mais avait suivi sans objection.

Le film commença, les premières scènes plantant le décor d'une maison abandonnée, sinistre et lugubre. Les bruits inquiétants, les murmures dans l'ombre, tout était conçu pour faire frissonner les spectateurs. Mei se pencha légèrement en avant, essayant de se concentrer sur l'histoire, mais à chaque moment tendu, Satoru se penchait vers elle.

"Il va se faire décapiter dans trois... deux... un..." murmurait-il, juste avant que la scène sanglante ne se déroule exactement comme il l'avait prédit.

Mei grogna, agacée. "Comment tu sais tout ça ? Tu l'as déjà vu ou quoi ?" chuchota-t-elle, essayant de ne pas trop lever la voix.

Satoru sourit, s'étirant paresseusement dans son siège. "Non, j'ai juste lu les critiques sur internet," répondit-il nonchalamment. "Je voulais être sûr que ce ne soit pas complètement nul."

Mei roula des yeux, essayant de l'ignorer et de se concentrer à nouveau sur le film. Mais chaque fois qu'une nouvelle scène de suspense montait, il la devançait encore. "Elle va trébucher là... Oh, et maintenant, il va surgir du placard..."

Mei serra les dents, frustrée. "Satoru, tu peux la fermer ?" grogna-t-elle. "Je veux voir le film, pas écouter ton résumé."

Satoru rit doucement, levant les mains en signe de paix. "D'accord, d'accord, je me tais," dit-il avec un sourire amusé. Mais quelques minutes plus tard, il se mit à nouveau à murmurer. "Je parie que celui-là meurt dans cinq secondes..."