•• Chapitre 3 : Le drame de Shibuya (1)

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Shibuya brûlait.

Les flammes dévoraient les bâtiments autrefois imposants, projetant des ombres dansantes sur les rues pavées de débris. Les vitres éclatées laissaient passer des langues de feu qui léchaient les murs, tandis que des fléaux grotesques se dandinaient sur les façades et les fenêtres, leurs formes distordues et inhumaines se reflétant dans les flammes. Ils grimpaient avec une agilité morbide, leurs ricanements résonnant parmi les cris agonisants des civils piégés dans ce cauchemar. Les rues, autrefois pleines de vie, n'étaient plus que des couloirs de terreur, où chaque coin pouvait cacher une mort atroce.

Les cris des victimes se mêlaient au grondement des flammes, créant une symphonie d'horreur qui semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Le souffle chaud de l'incendie, chargé de cendres et de l'odeur de chair brûlée, balayait tout sur son passage. Les cadavres jonchaient le sol, certains écrasés par les décombres, d'autres mutilés par les fléaux qui s'attardaient encore, se nourrissant de la peur et de la désolation.

Au milieu de ce chaos, Mei gisait inconsciente, son corps frêle enveloppé dans la poussière et le sang. À côté d'elle, son talkie-walkie émettait des grésillements désespérés. La voix d'Ijichi, paniquée, se faisait entendre à travers l'appareil, tentant en vain de la joindre.

"Mei... Mei, tu me reçois ? Réponds, je t'en prie... Mei !" La voix était pleine d'inquiétude, mais aucune réponse ne venait. "Nous avons besoin de toi ! Si tu es en vie, réponds !"

Le talkie-walkie grésillait, hurlant dans le vide, seul témoin de la détresse de ceux qui cherchaient à retrouver Mei. Mais celle-ci restait immobile, son souffle à peine perceptible, perdue dans un monde où la conscience l'avait abandonnée.

Alors que le silence pesait de plus en plus lourd, entrecoupé par les appels désespérés de l'appareil, des pas résonnèrent sur le sol jonché de débris. Lents, mesurés, presque méprisants, ces pas semblaient se jouer du chaos qui les entourait. Les flammes elles-mêmes semblaient se retirer devant cette présence, créant une ombre froide dans la chaleur infernale.

Une silhouette s'approcha lentement du corps inerte de Mei, ses pas écrasant les fragments de verre et de béton sous ses pieds. Il était grand, imposant, avec une aura qui transcendait celle des simples humains. Sa présence seule faisait taire les fléaux qui osaient encore rôder, les forçant à se replier dans les ténèbres.

Sukuna.

Le Roi des Fléaux s'arrêta près de Mei, la dominant de toute sa hauteur. Ses yeux rougeoyants, empreints d'une malveillance millénaire, la fixèrent avec une curiosité nonchalante. Il s'agenouilla lentement, sa présence écrasante enveloppant Mei comme une vague d'énergie ténébreuse.

"Petite humaine..." murmura-t-il d'une voix douce, presque moqueuse. "Réveille-toi."

Il tendit une main, effleurant le visage de Mei du bout des doigts, un sourire dédaigneux se dessinant sur ses lèvres. "Tu es si fragile, si pitoyable... Et pourtant, quelque chose en toi m'intrigue. Réveille-toi, avant que je ne décide de mettre fin à ton existence ici et maintenant."

Mais Mei ne réagit pas, son corps encore en proie à l'épuisement et aux blessures. Sukuna, visiblement amusé par cette résistance inconsciente, la contempla en silence, son esprit calculant déjà les diverses manières dont il pourrait exploiter cette faiblesse.

"Tu as de la chance que quelque chose m'amuse chez toi," murmura-t-il en se penchant encore plus près, ses lèvres presque contre son oreille. "Je pourrais te détruire ici, maintenant, mais où serait le plaisir dans cela ?"

Les flammes continuaient de danser autour d'eux, projetant des ombres sur le visage de Mei. Le chaos de Shibuya brûlant semblait s'incliner devant cette rencontre, comme si la ville elle-même reconnaissait la présence de son véritable maître.

𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant