𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Bonus : Le beau brun

Le soleil brûlait haut dans le ciel, sans un nuage à l'horizon pour offrir un peu de répit. Mei et Megumi marchaient depuis un moment déjà sur un chemin de campagne, entourés de champs verdoyants. La chaleur étouffante semblait rendre chaque pas plus difficile, et même les insectes semblaient se faire discrets sous cette canicule. Megumi, fidèle à lui-même, avançait sans se plaindre, mais Mei... elle avait atteint sa limite.

« C'est insupportable ! » s'exclama-t-elle, balançant ses bras avec frustration. « Pourquoi est-ce qu'on doit marcher dans cette chaleur ? Ijichi aurait pu venir nous chercher directement ! »

Megumi, qui avait lui aussi chaud mais qui le supportait stoïquement, jeta un coup d'œil à Mei. « Ijichi est occupé avec une autre mission. On n'a pas vraiment le choix, Mei. »

Mei lui lança un regard noir, ses joues rougies par la chaleur, mais aussi par l'agacement. « Toi, t'es toujours en train de dire des trucs pragmatiques et ennuyeux. Tu ne pourrais pas juste te plaindre un peu comme une personne normale ? »

Megumi haussa les épaules, peu affecté par ses piques. « Ça ne rendrait pas la situation meilleure. Autant économiser notre énergie. »

Ils continuèrent à marcher en silence pendant quelques minutes, jusqu'à ce que Mei s'arrête brusquement, visiblement à bout de force. Elle se laissa tomber sur une murette en pierre le long du chemin, essuyant la sueur de son front d'un geste exaspéré. « C'est bon, je fais une pause. Je ne peux plus marcher. »

Megumi s'arrêta également, la regardant un instant avant de soupirer et de s'asseoir à côté d'elle, laissant un petit espace entre eux. Le silence qui s'installa était lourd, seulement interrompu par le chant lointain des cigales. Mei, encore bouillonnante d'agacement, le regarda du coin de l'œil.

Il ne disait rien, se contentant de regarder droit devant lui, parfaitement calme malgré la chaleur. Cela eut le don d'irriter encore plus Mei, qui cherchait désespérément à briser ce silence gênant.

« Abruti, » lâcha-t-elle soudainement, sans raison apparente, mais plus pour exprimer son propre inconfort qu'autre chose.

Megumi tourna lentement la tête vers elle, un sourcil levé. « Quoi ? Je n'ai rien fait. »

« Justement ! » s'emporta Mei, croisant les bras. « Tu ne fais jamais rien. T'es toujours là à être tout calme et parfait, ça m'énerve ! »

Megumi la regarda, clairement confus par son comportement. « Tu veux que je fasse quoi, exactement ? Crier et me plaindre comme toi ? »

« Peut-être ! » rétorqua Mei, se sentant encore plus ridicule à mesure qu'elle parlait. Mais elle ne pouvait pas s'arrêter. « Je sais pas... Fais quelque chose pour une fois ! »

Megumi soupira doucement, se demandant si elle se rendait compte à quel point elle était incohérente. « Mei, tu sais que ça ne changera rien, » dit-il d'un ton patient. « On va juste attendre ici jusqu'à ce qu'Ijichi vienne nous chercher. Il n'y a rien d'autre à faire. »

Mei grogna, se sentant frustrée et embarrassée en même temps. Elle avait cherché la confrontation, mais Megumi, fidèle à lui-même, ne réagissait pas comme elle l'avait espéré. Elle se recroquevilla légèrement, fixant ses pieds. Le silence revint, plus pesant que jamais.

Après un moment, Megumi brisa le silence, mais de manière inattendue. « Si tu veux, je peux te plaindre. Tu es rouge comme une tomate, tu sais. »

Mei le regarda, bouche bée, avant de se rendre compte qu'il essayait de faire de l'humour, à sa manière. Elle ne put s'empêcher de rire légèrement, malgré elle. « Toi, faire une blague ? C'est la fin du monde ou quoi ? »