𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Bonus : Nuit d'orage (Satoru version)

Lemon dans ce chapitre

La nuit était noire comme de l'encre, agitée par un orage d'une intensité rare. La pluie battait violemment les fenêtres, et le grondement du tonnerre semblait faire trembler les murs du grand bâtiment qui servait d'hôtel aux exorcistes. Des éclairs déchiraient le ciel, illuminant sporadiquement l'intérieur sombre et inquiétant de l'édifice.

Au rez-de-chaussée, Ijitchi et les autres assistants travaillaient d'arrache-pied pour barricader les portes et les fenêtres. Chaque coup de marteau sur les planches de bois se mêlait au fracas de la tempête, ajoutant à l'atmosphère tendue. Les visages étaient concentrés, les gestes précis mais rapides. "Faites vite, on ne sait pas combien de temps on a avant que ça n'empire," ordonna Ijitchi, la voix tendue mais ferme.

Mei, à l'étage, se déplaçait silencieusement dans le noir, pieds nus et vêtue de son uniforme. Chaque pas était mesuré, chaque respiration contrôlée pour ne faire aucun bruit. Elle longeait les murs, ses doigts effleurant la surface froide et rugueuse. Les éclairs qui filtraient à travers les fenêtres des couloirs offraient de brèves éclats de lumière, projetant des ombres inquiétantes sur les murs.

Elle avançait avec prudence, chaque coup de tonnerre résonnant dans son cœur comme un rappel de l'urgence de sa mission. Ses pensées tourbillonnaient alors qu'elle se dirigeait vers la chambre de son mentor, Satoru. Ses sentiments étaient un mélange complexe de respect, d'admiration et de quelque chose de plus profond qu'elle n'osait pas encore nommer.

Lorsqu'elle arriva à la porte de la chambre de Satoru, elle entendit des voix à l'intérieur. Fronçant les sourcils, elle se plaqua contre le mur et écouta attentivement. La voix de Satoru, douce et charmeuse, résonnait à travers la porte. "Tu sais, tu es vraiment exceptionnelle. Il n'y a pas beaucoup de personnes comme toi dans ce domaine."

Mei se mordit la lèvre, le cœur lourd. Elle risqua un coup d'œil par l'entrebâillement de la porte. À l'intérieur, Satoru était assis sur le lit, proche d'une femme de son âge. Elle était belle, élégante, et semblait totalement captivée par ses paroles. Satoru, avec son sourire habituel, la regardait avec une intensité que Mei connaissait bien.

Elle recula dans l'ombre, le regard triste. Elle savait que Satoru l'appréciait, mais il y avait une barrière insurmontable entre eux. La différence d'âge, leur relation mentor-élève... tout cela les séparait. Mais voir Satoru si proche d'une autre femme faisait naître une douleur sourde dans sa poitrine.

Mei se glissa silencieusement derrière une statue massive, sculptée de manière élaborée, qui ornait le couloir juste à côté de la chambre de Satoru. Le tonnerre continuait de gronder dehors, couvrant le bruit de ses mouvements. Elle observa, le cœur lourd, la scène qui se déroulait devant elle.

La porte de la chambre s'ouvrit, et la femme sortit, ajustant sa robe avec un sourire satisfait. Satoru la suivit, et avant qu'elle ne parte, il la prit par la taille et l'embrassa sur les lèvres. Leur baiser était intense, passionné, comme une promesse non dite. "Peut-être plus tard," murmura-t-il, ses yeux pétillant de cette malice familière.

Mei serra les poings, la frustration et la colère bouillonnant en elle. Elle attendit que la femme disparaisse dans le couloir avant de se lever et de se diriger vers une autre pièce. Elle entra rapidement et ferma la porte derrière elle, sa respiration s'accélérant. La pièce était sombre, seulement éclairée par les éclairs qui zébraient le ciel dehors.

Elle s'avança vers la fenêtre et l'ouvrit en grand. La tempête faisait rage, la pluie battant violemment les carreaux. Sans hésiter, Mei grimpa sur le rebord de la fenêtre, se tenant debout face à l'averse torrentielle. L'eau ruisselait sur son visage, se mêlant à ses larmes invisibles.