𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Chapitre 12 : Torturée

Le sous-sol était froid et sombre, éclairé seulement par la lumière blafarde d'une ampoule qui pendait au-dessus de Mei. Elle était assise sur une chaise métallique, ses poignets enchaînés, le métal glacé mordant sa peau meurtrie. Son corps était couvert de bleus, des marques violacées et noires qui marbraient sa chair. Seul son visage était épargné, un contraste cruel avec le reste de son corps battu. Son ventre, étonnamment, restait intact, comme s'ils avaient délibérément évité de toucher cette partie de son corps. Elle savait pourquoi. Ils voulaient qu'elle reste consciente, qu'elle sente chaque coup, chaque insulte, chaque mot empoisonné qui sortait de leurs bouches.

Autour d'elle, les hommes en noir s'activaient, leurs visages masqués par des cagoules, ne laissant apparaître que leurs yeux, des regards vides et sans émotion. L'un d'eux s'approcha, une matraque à la main, et frappa brutalement le côté de sa chaise, le bruit résonnant dans le sous-sol étroit. Mei ne réagit pas. Elle avait arrêté d'écouter leurs menaces, leurs injures. Elle ne les entendait plus, ses oreilles bourdonnaient, comme si un voile de brume avait envahi son esprit.

"Réponds !" hurla l'un d'eux, sa voix rauque et déformée par la rage. "Où est Gojo ? Que cache-t-il ? Tu veux qu'on continue ? Tu crois qu'on ne sait pas ce que tu es, hein ? Une putain de sorcière ! Une traînée de maudite !"

Elle ne répondit pas. Elle gardait ses yeux fermés, respirant difficilement, ses côtes la faisant souffrir à chaque inspiration. Sa tête tournait, et elle sentait le goût du sang dans sa bouche, son propre sang, qui coulait d'une coupure sur sa lèvre inférieure. Mais elle ne dirait rien. Elle protégerait son mentor. Elle protégerait Satoru Gojo, quoi qu'il en coûte.

"Réponds, sale traînée !" cracha un autre homme, s'approchant de plus près. Il saisit une poignée de ses cheveux et tira brutalement, forçant son visage vers le haut. "Regarde-moi quand je te parle !" cria-t-il, son souffle chaud contre son visage.

Mais Mei ne réagit toujours pas. Ses yeux restaient fermés, ses pensées s'enfonçant dans un autre monde, un monde où la douleur et les cris n'avaient pas de place. Elle s'imaginait ailleurs, loin de cette horreur. Dans ses pensées, elle voyait Satoru. Il était là, devant elle, ses yeux bleus perçants brillants d'une lumière familière, un sourire moqueur sur ses lèvres.

"Tu sais, Mei," disait-il dans son esprit, sa voix douce et taquine, "tu as toujours été plus forte que ça."

Elle sentait presque sa main se poser sur sa tête, caressant doucement ses cheveux. Ses doigts glissaient à travers ses mèches noires, lui apportant un réconfort qu'elle ne méritait peut-être pas. Elle pouvait entendre ses blagues, ses rires, sentir la chaleur de son corps contre le sien, et pendant un moment, tout le reste s'évanouissait. La douleur, les insultes, les hommes en noir... tout cela disparaissait dans le néant.

"Tu crois qu'il viendra te sauver ?" murmura l'un des hommes à son oreille, sa voix basse et empoisonnée. "Tu crois qu'il se soucie de toi, cette pourriture arrogante ? Il t'a déjà abandonnée, idiote. T'as jamais été autre chose qu'un outil pour lui. Une sale petite salope maudite."

Ces mots pénétrèrent comme des lames, mais Mei s'accrocha à son rêve, à l'image de Satoru la tenant contre lui, la rassurant avec ses paroles pleines de sarcasme et de douce ironie. Elle imaginait ses bras forts l'envelopper, la protéger de tout le mal qui l'entourait. Mais elle savait aussi, quelque part au fond d'elle, qu'il ne pouvait pas être là. Pas maintenant. Pas comme ça.

Elle pouvait les tuer. Elle le savait. La malédiction en elle frémissait, bouillonnait, comme une bête enchaînée qui ne demandait qu'à être libérée. Si elle laissait cette noirceur se répandre, si elle lâchait prise, ils mourraient tous. Leurs corps seraient déchiquetés, réduits en lambeaux, leurs cris étouffés par l'horreur qu'elle libérerait. Elle les détruirait, ces hommes qui avaient osé poser la main sur elle. Ils paieraient tous, dans un bain de sang et de douleur.