𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

•• Chapitre 28 : Mei la bénite

L'école de Sosuke était un établissement simple mais bien entretenu, nichée au cœur d'un quartier résidentiel paisible. C'était une petite école primaire avec une cour de récréation verdoyante, bordée de bancs où les enfants s'asseyaient souvent pour discuter ou échanger des cartes de jeu. Les bâtiments, peints en blanc et bleu pastel, respiraient une ambiance accueillante. La cloche de l'école, un peu usée par le temps, sonnait chaque jour à 15 heures, annonçant la fin des cours.

Sosuke, fidèle à lui-même, sortait souvent en dernier, préférant rester dans la cour pour jouer seul ou discuter avec son enseignant préféré. Ce jour-là, cependant, il se trouvait à l'extérieur un peu plus tôt, assis sur un banc sous un grand chêne. Ses joues étaient légèrement gonflées par des bonbons qu'il mâchait lentement, son regard perdu dans le ciel alors qu'il réfléchissait à tout et à rien.

Les autres enfants étaient déjà partis ou attendaient leurs parents, mais Sosuke restait là, calme et détendu, son sac d'école posé à ses pieds. Il était un garçon débrouillard, mature au-delà de son âge, et il aimait prendre son temps avant de rentrer chez lui, savourant ces moments de liberté après une journée d'école.

"Les filles sont tellement ennuyeuses," marmonna-t-il pour lui-même en croquant un autre bonbon, un sourire en coin. "Elles ne savent rien faire d'amusant, juste des jeux stupides."

Alors qu'il méditait sur ses pensées d'enfant, il entendit des pas approcher. Sosuke leva les yeux et vit une silhouette familière s'approcher de lui. Satoru Gojo, toujours aussi imposant dans son long manteau noir, se dirigeait vers lui, ses lunettes de soleil cachant une partie de son expression mais laissant entrevoir un sourire amusé.

"Yo, Sosuke," lança Satoru avec un ton décontracté, levant une main en signe de salut. "T'es prêt à rentrer chez toi ?"

Sosuke, sans se lever du banc, regarda Satoru avec une légère curiosité. Il connaissait cet homme, bien sûr – qui ne le connaissait pas ? C'était Satoru Gojo, l'exorciste légendaire dont on parlait souvent à la télé. Mais que faisait-il là, à venir le chercher ?

Il plissa les yeux en mâchant un autre bonbon, son regard scrutateur. "T'es pas un peu vieux pour venir chercher des gamins à l'école ?"

Satoru éclata de rire, se frottant l'arrière de la tête comme s'il n'avait pas pensé à ça. "Touché, petit. Mais Mei m'a demandé de venir te récupérer aujourd'hui. Ça te dérange ?"

Sosuke haussa les épaules, se levant enfin du banc pour enfiler son sac à dos. "Pas vraiment. Tant que t'es pas aussi ennuyeux que les filles de ma classe."

Satoru arqua un sourcil, amusé par la réplique. "Oh ? Et qu'est-ce qu'elles ont de si ennuyeux, ces filles ?"

Sosuke fit une grimace exagérée, comme si la simple pensée des filles était trop pour lui. "Elles parlent tout le temps de trucs bizarres... des poupées, des vêtements, et elles n'aiment pas les bagarres. Où est le fun là-dedans ?"

Satoru éclata de rire à nouveau, trouvant la franchise de Sosuke rafraîchissante. "T'as l'air d'avoir tout compris, dis donc. Tu es sûr que t'as vraiment six ans ?"

Sosuke leva les yeux vers lui, ses yeux brillants d'une maturité étonnante pour son âge. "J'en ai peut-être six, mais ça veut pas dire que je suis un bébé. Mei dit toujours que je suis plus malin que la plupart des adultes."

Satoru s'arrêta un instant, surpris par les mots du garçon. Il connaissait cette attitude, cette confiance tranquille... Il se revoyait un peu en lui, à vrai dire. Mais entendre Sosuke parler de Mei de cette façon, avec autant de familiarité, le touchait d'une manière inattendue.

"Mei, hein ?" dit-il doucement, un sourire tendre sur les lèvres. "Elle a raison, tu sais. T'as de la chance d'avoir une mère comme elle."

Sosuke hocha la tête en grignotant un autre bonbon, l'air de rien. "Ouais, Mei est super. Elle cuisine bien, elle me laisse jouer dehors tant que je veux, et elle est cool avec mes amis... enfin, quand j'en ai. Mais elle peut être un peu... stricte parfois. Elle dit que c'est pour mon bien, mais bon... elle est comme ça."