𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Bonus : Leçon

La pluie tombait doucement sur l'école Jujutsu, créant une mélodie mélancolique contre les fenêtres de la chambre de Mei. Le matin était sombre, le ciel couvert de nuages gris, rendant l'atmosphère lourde et introspective. Mei, assise dans un coin de sa chambre, tenait un cahier sur ses genoux. Sa main tremblait légèrement alors qu'elle écrivait, laissant couler sur le papier des pensées qu'elle n'avait jamais osé exprimer à voix haute.

Le stylo glissait sur la page, chaque mot une confession intime, chaque phrase un dévoilement de son cœur. Les gouttes de pluie qui tapaient contre la vitre semblaient accompagner le rythme de son écriture, un son apaisant mais également pesant, comme si le monde extérieur partageait ses émotions.

« Satoru... » commença-t-elle, ses pensées se bousculant pour trouver une forme sur le papier. « Par où commencer ? Peut-être par ces cheveux blancs qui semblent capter toute la lumière autour de toi. Ils sont si... fascinants. J'ai toujours eu envie de les toucher, de les passer entre mes doigts, de sentir leur douceur. Mais je ne l'ai jamais fait, évidemment. Je ne peux pas... Je ne devrais pas... »

Elle marqua une pause, ses yeux se fermant un instant pour visualiser l'image de Satoru, son sourire qui, bien que souvent taquin, avait une façon de la mettre à l'aise, mais aussi de la rendre incroyablement nerveuse.

« Ton sourire... Ce sourire si agaçant parfois, si arrogant. Et ces blagues... mon Dieu, ces blagues les plus nulles que tu sors juste pour me voir lever les yeux au ciel. Mais tu le fais exprès, n'est-ce pas ? Tu sais que ça m'énerve, que ça me fait rougir, et c'est justement pour ça que tu continues. »

Mei sentit son cœur se serrer en écrivant ces mots. Il y avait tant de contradictions dans ce qu'elle ressentait pour lui. Une part d'elle voulait le haïr pour la manière dont il semblait lire en elle comme dans un livre ouvert, mais une autre part savait que cette capacité à la comprendre la touchait profondément.

« Et si je te déteste autant, c'est probablement parce que tu as cette capacité insupportable de voir à travers moi, de lire en moi comme dans un livre ouvert. Même sous ce bandeau que tu portes, tu perces mon âme. Tu comprends ce que je ressens avant même que je le réalise moi-même. Et ça... ça me terrifie. »

Elle continua d'écrire, laissant ses sentiments les plus enfouis remonter à la surface, s'exprimant avec une honnêteté qu'elle ne s'était jamais permise avant.

« Ta voix, Satoru... Quand tu me parles, quand tu me donnes des conseils, il y a une chaleur dans ton ton, une protection que je ressens à chaque fois. Et cette main que tu poses sur mon épaule... est-ce que tu te rends compte de l'effet que ça me fait ? Chaque fois, c'est comme si mon cœur s'arrêtait, comme si le monde entier s'effaçait, ne laissant que nous deux. Ça me rend folle, vraiment. »

Les mots se succédaient rapidement maintenant, comme si elle ne pouvait plus s'arrêter, comme si toutes ces pensées refoulées avaient enfin trouvé une issue.

« Et puis, il y a ta gentillesse. Même si je sais que ce n'est probablement que par intérêt, parce que tu as vu en moi un potentiel à exploiter. Je ne suis qu'une apprentie, après tout, juste une élève avec un potentiel que tu veux développer. Mais Satoru, si je veux devenir aussi forte, si je veux maîtriser ma malédiction, ce n'est pas seulement pour me protéger, ou pour atteindre un objectif imposé par les autres. »

Elle sentit ses yeux s'embuer, ses émotions devenant trop intenses pour être contenues.

« Non, si je veux être forte, c'est pour une raison bien plus égoïste. C'est parce que je veux être digne de toi. Digne d'être à tes côtés. Voilà, le but de ton apprentie, Satoru... C'est ça mon vrai objectif. »