𝐋'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭𝐬 (𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐱 𝐎𝐜)

• Chapitre 23 : Assistante

La classe des premières à l'École de Jujutsu était baignée dans une lumière chaude et tamisée, filtrée à travers les rideaux tirés à moitié sur les fenêtres. Il faisait anormalement chaud pour un jour d'automne, l'air légèrement étouffant, créant une atmosphère presque lourde et chargée d'électricité. Le silence régnait dans la salle, un silence tendu, presque palpable, interrompu seulement par le léger grincement d'une chaise qui se balançait doucement sur ses pieds arrière.

Mei était la seule élève présente, assise au milieu de la classe sur une chaise en bois qui craquait sous ses mouvements. Elle se balançait doucement d'avant en arrière, ses pieds effleurant à peine le sol. Ses yeux ne quittaient pas Satoru Gojo, qui se tenait devant elle, dos au tableau. Il avait retiré sa veste, la suspendant négligemment à l'un des crochets près de la porte, et se tenait maintenant en chemise blanche, le col légèrement ouvert, laissant apparaître une fine ligne de peau. Son bandeau noir, bien en place, couvrait toujours ses yeux, mais même sans voir ses prunelles, Mei pouvait sentir l'intensité de son regard fixé sur elle.

Ils se regardaient en silence, un jeu silencieux de tension et de défi se déroulant entre eux. Satoru affichait son habituel sourire narquois, ses lèvres étirées en une courbe qui laissait transparaître son amusement et sa confiance inébranlable. Mei, de son côté, souriait nerveusement, incapable de briser ce moment de confrontation silencieuse. Il y avait quelque chose dans l'air, une sorte de défi tacite, une énergie brute qui les liait dans ce moment unique.

Satoru s'avança lentement vers elle, ses pas presque inaudibles sur le plancher en bois de la classe. "Tu sembles un peu tendue, Mei," murmura-t-il, sa voix douce mais teintée d'une arrogance qui lui était propre. "Est-ce que je te rends nerveuse?"

Mei avala avec difficulté, son sourire nerveux s'élargissant malgré elle. "Pas du tout, sensei," répondit-elle, mais sa voix trahissait une légère tremblement. Elle savait qu'il jouait avec elle, qu'il testait ses limites. Et elle était prête à jouer.

Satoru continua de s'approcher, un éclat espiègle traversant son visage. "Bien," dit-il doucement, se penchant légèrement en avant, ses mains glissant sur le bureau juste devant elle. "Parce que je pensais qu'on pourrait jouer à un petit jeu aujourd'hui. Quelque chose de... plus amusant que ces cours théoriques ennuyeux que tu n'as pas besoin d'apprendre, puisque tu es un prodige, n'est-ce pas?"

Mei ne répondit pas tout de suite, son regard fixé sur ses lèvres, ses doigts serrés contre le bord de sa chaise pour se stabiliser. Elle savait que Satoru ne prenait pas son rôle de mentor très au sérieux, pas avec elle en tout cas. Il la voyait plus comme un défi, un jouet intellectuel avec lequel il pouvait s'amuser. Et aujourd'hui ne faisait pas exception.

"Quel genre de jeu?" demanda-t-elle finalement, sa voix plus douce, presque hésitante.

Satoru sourit plus largement, un sourire qui ne présageait rien de bon. "Oh, tu connais ce jeu, Mei," dit-il, sa voix devenant presque un murmure intime. "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette... Tu connais la suite, n'est-ce pas?"

Mei sentit son cœur battre plus vite. Elle connaissait le jeu. Un jeu enfantin, simple, mais ici, sous le regard intense de Satoru, il prenait une tout autre dimension, une teinte dangereusement intime. "Le premier qui rira... aura une petite tapette," continua-t-il, se penchant encore plus près, son souffle chaud caressant doucement la peau de son cou.

Mei sentit un frisson la traverser malgré elle, mais elle ne se détourna pas. "Très bien," murmura-t-elle, un sourire défiant se formant sur ses lèvres. "Je suis prête."

Satoru se redressa légèrement, sa main droite se levant doucement pour effleurer son menton, ses doigts caressant la ligne de sa mâchoire avec une délicatesse inattendue. "Tu es sûre, Mei?" demanda-t-il, ses mots lents, presque traînants. "Parce que je ne suis pas facile à battre, tu sais."