30

1K 37 243
                                    

Je le regardais s'éloigner.

Une part de moi lui en voulait, pourquoi ne parlait-il pas ?

Mon corps avait été pris d'un grand froid, les larmes longeant mes joues, je me sentais si vide à cet instant, si idiote. 
 
Ça ne pouvait pas être vrai, il y avait forcément une explication, ce baiser ne pouvait pas signifier rien à ses yeux. Je l'avais senti, il y avait des sentiments, mais alors pourquoi les cachait-il..
 

Mon téléphone se mit à vibrer. Je le sortis de mon sac qui était tombé par terre.

Gabriel m'appelait.

Il devait sûrement me demander où j'étais passé. Je me sentais nulle, j'avais l'impression de l'avoir trahi, que je venais de jouer avec lui. Je réponds alors.
 
- A-allo ?
 
- Iris ? Tu es où ? Je te cherche partout.
 
- Excuse-moi, je me suis un peu éloigné dans les jardins, je n'ai pas vu le temps passer. 
 
– Est-ce que tu vas bien ?
 
– Oui, oui, j'arrive. 
 
Je me dépêche de raccrocher les mains tremblantes, j'essuie alors rapidement mes larmes de mon visage en reniflant. Je devais avoir l'air pathétique.
 
Je me dépêche de retourner à la demeure.
 
___
 
Une fois que j'avais retrouvé Gabriel, j'avais pris le temps de me repoudrer le nez pour éviter qu'il pose des questions. J'étais silencieuse dans la voiture, je ne savais plus quoi dire, j'avais l'esprit ailleurs.
 
- Iris.
 
Je tourne alors la tête vers Gabriel qui conduisait le regard sur la route, il avait un air sérieux.
 
- Cette soirée m'a fait prendre conscience de beaucoup de choses.
 
- C'est-à-dire ?
 
Il ne dit rien pendant un temps, puis tourne la tête. 
 
– Sortons ensemble officiellement, Iris.
 
J'entre-ouvre la bouche, ne réalisant pas ce que Gabriel venait de dire. Était-il sérieux ? Ces derniers mois étaient des amusements pour la presse, mais officialisés ? Je n'aurai jamais pensé atteindre ce cap à un moment.
 
Il soupire en regardant la route.
 
– Pour moi, c'est une suite logique, mais je ne te force pas, je te laisserai le temps de réfléchir.

Je jouais avec mes mains nerveusement, je ne me doutais pas que cela prendrait une tournure ainsi. Cela me rendait nerveuse, car je ne savais pas même moi ce que je souhaitais.
 
Une fois que nous étions garé dans le parking de la résidence. Gabriel et moi étions montés à l'appartement sans un mot, le silence régnait depuis qu'il m'avait dit ça. 
 
Je lui souhaite alors bonne nuit et il me fit un baiser sur la joue. Je me dirige vers ma chambre.
 
Fixant le plafond dans mon lit, je me retournai dans tous les sens.

 
- C'est dommage, car moi non.

 
Je fronce les sourcils, en fermant les yeux. Ça faisait si mal.

 
– Sortons ensemble.

 
J'étais comme prisonnière de deux situations : je venais de dire mes sentiments à l'homme que je pensais aimer et celui à qui je tenais le plus venait de m'avouer ses sentiments. Quelle soirée.
 
Malgré mon agitation, je finis par réussir à m'endormir, le sommeil m'emportant dans les bras de Morphe.
 

___
 

- Iris.. 
 
Cette voix, j'entrouvre alors les yeux. Gabriel était là, allongé dans mon lit, torse nu. J’ouvre totalement les yeux, surprise, m’écartant légèrement.
 
– Ne t'éloigne pas..
 
Il passe alors sa main dans mes cheveux, avant de replacer une mèche derrière mon oreille. Je clignais plusieurs fois les yeux pour être sûr que j'étais bien éveillé.
 
- Gabriel qu'est-ce que tu fais là.. 
 
- Tu es venu dans mon lit hier soir en me disant que tu avais besoin de compagnie. Tu pleurais beaucoup.
 
Je secoue la tête, je ne me souvenais absolument pas de ça, qu'est-ce qui se passait. 
 
- Iris, est-ce que tu m'aime ?
 
Je le regarde surprise par sa question, était-elle vraiment appropriée dans cette situation. 
 
— Bien sûr qu'elle ne t'aime pas, Attal, elle aime le seul homme de sa vie.
 
Cette voix
 
Je me retourne rapidement de l'autre côté du lit.
 
Jordan.

Secret Politique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant