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J'avais le cœur qui battait si fort qu'on aurait dit qu'il allait exploser. L'angoisse se formait dans le creux de mon ventre, me donnant des nausées. J'essayais de me calmer en regardant les paysages défilés, mais rien ni fait, le stress était bien trop présent.

J'étais seule dans la voiture, Jordan n'avait pas pu m'accompagner dans la même, car ça aurait fait parler. J'étais donc seul dans la voiture qui m'amena au tribunal, je savais qu'une armée de journalistes m'attendait devant.

Je penche la tête en arrière en soupirant, quand j'y repense : il y a un an, je devenais la secrétaire du Premier ministre et je ne savais pas où j'allais, et maintenant, me voilà à affronter ma famille. La vie est parfois surprenante. Mon téléphone se mit à vibrer dans mon sac que je serrais fort contre moi.

《 je suis en route, on se retrouve à l'intérieur du tribunal, ça ira, je serais là. »

Mes lèvres ne peuvent s'empêcher de sourire, Jordan savait à quel point j'étais anxieuse à l'idée de passer devant tout le monde. Je me sentais si seule pour affronter mes parents, mais une part de moi était déterminée, il y avait trop de blessés pour ça.

Indirectement, Thomas, Nolween et Jordan sont impliqués dans ça. Si ma famille n'avait pas fait de telles atrocités, Nolween n'aurait jamais menacé Jordan en utilisant Thomas. Cette histoire avait fait trop de mal, et je n'osais pas imaginer la réaction des parents d'Alexandre. Apprendre que leur fils n'était pas mort d'un accident de voiture, mais victime d'un meurtre, et de plus qu'il n'était pas mort seul.

On m'avait dit qu'ils n'avaient pas voulu apparaître à l'audience, disant que ce serait trop douloureux et qu'ils voulaient simplement que justice soit faite.

La voiture ralentit soudain, mon regard se porte sur l'extérieur, une foule de journalistes se regroupe autour de la voiture. Les flashs me faisaient plisser les yeux tellement que leurs lumières étaient intenses. L'angoisse qui s'était légèrement dissipée reprit le contrôle.

La portière s'ouvrit, les gens autour criaient mon nom, prenant des photos de moi. J'aurais voulu que le temps s'arrête, que je puisse traverser cette foule.

- Iris Maréchal, comment vous sentez aujourd'hui ?

- Iris, vous ne trouvez pas que vos accusations sont très lourdes ?

- Mme Maréchal, êtes-vous réellement sûre de vos intentions ?

Les questions des journalistes me criant en tendant le micro me créent encore plus d'angoisse. Je cachais mon visage avec ma main, éblouie par les lumières des appareils photos.

Sortez-moi d'ici.

Je sentis soudain une main s'appuyer sur mon épaule, me rapprochant de quelqu'un. Je redresse la tête que je venais de baisser et vois Gabriel. Il avait le visage fermé, regardant les journalistes sérieusement.

- Mademoiselle Maréchal ne fera aucune déclaration, veuillez nous laisser passer, je vous pris.

Gabriel me fit avancer à travers la foule, les gardes du corps écartant les journalistes de nous. Je me sentais plus légère à ses côtés, même si j'avais peur que son intervention soit mal vue. Les cris des journalistes derrière nous, appelant le Premier Ministre à faire lui aussi une déclaration, mais Gabriel continua, ignorant.

Une fois à l'intérieur avec Gabriel, je soupire de soulagement. Je regarde alors Gabriel.

- Merci, j'avais l'impression d'étouffer..

Il me sourit doucement en posant sa main sur ma tête, la frottant légèrement.

- Je savais que tu aurais besoin d'un ami aujourd'hui.

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