Chapitre 4

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Louie

C'est en étant très gênée que je m'allonge sur ce petit lit froid. Cette première journée ne s'est vraiment pas déroulée comme j'aurais pu l'espérer. Je veux juste être la meilleure de cette équipe et me faire remarquer, mais dans le bon sens. Et ce n'est malheureusement pas ce que j'ai fait aujourd'hui.

Le seul point positif pour le moment, c'est cette chambre. Étant donné que je suis la seule femme ici, c'était logique que je ne partage pas l'espace commun des garçons, et pour une question d'intimité, j'ai même ma propre salle de bain.

C'est mieux pour moi, je pense avoir cerné le genre d'hommes qu'ils sont et si j'avais dû partager ne serait-ce qu'une salle de bain avec eux, j'aurai été un agneau blessé entouré d'une meute de loups.

Cet endroit est petit et sans décoration, mais pour trois mois, ça fera largement l'affaire. Puis, je dois me mettre en tête que je ne suis pas à l'hôtel, mais en camp d'entraînement militaire, avec pour objectif d'entrer dans les forces spéciales. C'est important que je me remémore mon but assez souvent pour ne pas flancher ni oublier.

J'ai un simple lit en bois posé contre le mur, et une armoire pour ranger mes vêtements, juste en face de ce lit, c'est tout ce qui compte.

Il faut que je trouve le sommeil, demain les entraînements vont commencer, et j'avoue que je me mets vraiment une pression immense. Je dois être la meilleure, et montrer de quoi je suis capable. C'est pourquoi il est important d'avoir une bonne nuit de sommeil, mais je n'y arrive pas. Je me retourne depuis plusieurs minutes dans mes draps et mon cerveau ne cesse de réfléchir. Ce n'est pas facile de dormir dans un lit dont on n'a pas l'habitude et sur des oreillers qui ne nous appartiennent pas.. Mais je vais m'y adapter.

Ça va être très dur pour moi ici, je le ressens. Dès le premier jour, il y a déjà eu deux altercations avec des hommes, juste parce que je suis une femme. Même si le premier a été renvoyé immédiatement, j'ai l'impression que ce Larry ne va pas me laisser tranquille d'aussi tôt. Il n'a pas aimé mon humiliation, mais c'est pourtant lui qui a commencé. Si je n'avais pas répliqué face à lui, devant le reste du groupe, ça aurait été fini pour moi et j'aurai été leur souffre douleur pendant ces trois mois à venir.

Je me suis faite la promesse de ne plus jamais me laisser faire, on m'a assez traîné dans la boue étant plus jeune, ce n'est pas pour que je reproduise le même schéma dans ma vie d'adulte. Le harcèlement peut détruire des vies, et malgré toutes les formes qu'il puisse prendre, je continuerai de me battre contre lui.

Je m'allonge sur le flanc et serre de toutes mes forces ma peluche entre mes bras. Cette peluche qui m'a valu des moqueries quelques heures plus tôt.

— Tu as vu ça, Winnie, ils ont voulu se moquer de moi, à cause de toi, dis-je en regardant cet ourson de couleur lilas illuminé par de petites étoiles jaunes. Sauf qu'ils ne savent pas que je n'aurais jamais honte de toi, tu es tout ce qu'il me reste d'eux, et je ne me séparerai jamais de toi.

Je n'aurai plus jamais honte de qui je suis, ni de ce que je fais.

Sur ces belles paroles positives, je sens mes paupières s'alourdir. Le sommeil me gagne enfin et je me dois de l'accueillir. Je me redresse donc rapidement afin de jeter un dernier coup d'œil au petit réveil qui est situé sur la petite table de nuit placée à côté de mon lit. Nous n'avons plus nos téléphones, nous y aurons le droit seulement le week-end lors de nos jours de repos. Pour nous réveiller à l'heure, nous avons donc tous dans nos chambres ce petit réveil électronique.

Mon réveil est bien programmé pour six heures, comme nous l'a ordonné le commandant Orlando plus tôt dans l'après-midi. Et il a été clair, aucun retard ne sera toléré.

Une vie à t'attendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant