Une vie à t'attendre

Chapitre 6

Louie

Je ne saurais décrire les émotions qui me traversent actuellement, la rage, le questionnement, l'injustice ? Je ne sais pas.

Il n'y a qu'une seule chose que je sache pour le moment : c'est que tout bouillonne à l'intérieur de moi. Je deviens alors une boule de nerfs prête à exploser.

Si cet imbécile de première qu'est Larry n'avait pas éteint mon réveil ce matin, je ne me serais pas fait remarquer une nouvelle fois auprès d'Orlando.

Je passe vraiment pour une putain d'écervelée depuis le début de ce camp !

Mais comme rien ne peut être simple dans ma vie, il a fallu que ce moins que rien soit sur mon chemin. Si c'est dans des actions vicieuses qu'il souhaite que notre guerre se déroule, je vais devoir rapidement répliquer, dans son dos. Tout comme le coup bas qu'il m'a fait ce matin. J'ai l'impression d'être retombée à l'école élémentaire..

J'arrive d'un pas déterminé devant la porte de sa chambre et entre sans toquer. Par chance, il est seul.

Allongé sur son lit, les bras croisés derrière sa nuque, il m'observe avec un sourire vainqueur. Il savait pertinemment que je n'allais pas en rester là, je pourrai même penser qu'il m'attendait.

— Alors ma loulou ? Le réveil a été compliqué ce matin ?

Ses yeux couleur métal sont remplis de fierté et j'ai envie que d'une seule chose : les lui arracher.

— Mais à quoi tu joues putain ? On est censé être une équipe, et ne pas se tirer dans les jambes ! Si tu veux entamer une guerre stupide, soit, mais ne mets pas en jeu nos avenirs s'il te plaît.

Je préfère dans un premier temps utiliser la manière douce et civilisée, s'il recommence, je n'hésiterai pas à lui casser les dents.

— Je refuse de faire équipe avec toi, et je vais tout faire pour que tu craques et abandonnes.

Ces paroles me blessent plus que je ne voudrais l'admettre, pourquoi ma présence est-elle autant insupportable pour les autres ici ?

— C'est une peine perdue Larry, je n'abandonnerai jamais. Peu m'importe ce que tu comptes me faire endurer, je ne vais pas renoncer.

Alors qu'il s'apprête à me répondre, j'entends que quelqu'un crie mon prénom dans le couloir et la porte de la chambre s'ouvre en trombe.

— Larry dépêche toi, on...

Le garçon s'arrête de parler dès l'instant où il me voit dans cette pièce.

C'est vrai que la situation porte à confusion, je suis debout face à Larry qui est allongé sur son lit, les bras derrière la tête, et surtout, nous étions enfermés dans la chambre, rien que tous les deux.

Décidément je les enchaîne..

— Les gars arrêtez de chercher Lou, elle est enfermée dans la chambre avec Larry..

Cet homme dont je ne connais pas le nom se montre tout fière de dire ça à voix haute, voilà maintenant une nouvelle façon de me chambrer.

Si c'est une réputation qu'ils veulent me faire, qu'ils me la fassent. Moi qui pensais que c'étaient les femmes les pestes..

Je pousse un soupire et sort de la chambre en le bousculant pour lui montrer mon mécontentement.

Mais quand je sors, je tombe sur la salle de vie proche des dortoirs, où tout le monde est réuni. Le capitaine Orlando est là, entouré de Gabriel et d'autres hommes dont je ne connais pas encore l'existence.