Chapitre 31

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Louie

Je me réveille dans une pièce blanche, capable de ressentir chaque détail, mais tout semble flou comme un rêve dont je ne peux saisir les contours. L'odeur antiseptique me prend à la gorge, une odeur désagréable qui me laisse un goût amer sur la langue. Mes lèvres sont sèches, et ma gorge me brûle, comme si un feu consumait chaque recoin. Je bouge doucement, réalisant avec un frisson que je suis attachée à cette perfusion.

Des flashbacks de la soirée me reviennent en tête, la musique forte, l'attroupement de personnes qui me bousculent dans tous les sens, et mes lèvres sur ce cocktail.

Un frisson d'angoisse m'envahit, et je sens mon cœur battre la chamade dans ma poitrine. Mes pensées m'entraînent sur le fil des souvenirs. Une dispute avec Orlando émerge comme une image vive. Je me souviens de l'avoir vu sortir d'une chambre, son expression troublée, et juste après, une femme blonde en sortir, riant, l'air complice. J'ai ressenti un coup de poing dans le ventre, un mélange de douleur et de trahison. C'était censé être le moment où je lui avouerais mes sentiments, où je lui poserais des questions sur nous deux, sur notre histoire, mais je n'ai pas pu trouver les mots. Pendant que je lisais sa lettre, il couchait avec elle. Et je ne peux qu'admettre que ça me fait beaucoup plus de mal que je n'aurais pensé.

L'audace m'a trahi, comme les agrumes qui m'ont trahie.

La réalité de l'hôpital s'impose à moi. Les bruits de chariots, les murmures lointains, et cette lumière blafarde ajoutent à ma confusion. Une lourdeur pèse sur mes membres, une fatigue que j'ai du mal à expliquer. Mes pensées s'emmêlent comme une pelote de laine défaite. Pourquoi suis-je ici ? Quels autres souvenirs me hantent ?

Quand je tourne la tête, je tombe sur Tommy, assis là sur une chaise en train de dormir. Sa présence est comme une ombre dans cette chambre stérile. Mon cœur ne s'emballe pas à sa vue comme il le devrait. La tristesse s'ajoute à la confusion, un sentiment douloureux d'abandon. Il est là, mais je me sens si seule, emprisonnée dans cette situation. J'aurais aimé qu'Orlando soit là, même s'il a fauté, pas Tommy, et cette réalité est encore dure à accepter.

Je n'arrive plus à réfléchir de manière lucide, j'en veux à Orlando d'être allé vers une autre femme, mais je ne peux rien lui dire, car je suis moi-même en couple avec un autre homme.

Et après les aveux que j'ai lus, je peux comprendre la douleur qu'il a ressentie ce matin lorsque je l'ai délaissé au profit de Tommy, alors qu'il essayait seulement de m'aider.

Chaque nouvelle sensation me chagrine : la pression sur ma poitrine, l'agitation de mes pensées, et maintenant, l'inquiétude de ne plus savoir où je me situe. Je lutte pour rassembler les morceaux, la colère de la dispute, la honte de ma vulnérabilité, et maintenant, la tristesse de réaliser que je ne peux même pas compter sur celui qui devrait être à mes côtés.

Mais qui devrait être à mes côtés ?

Je plisse les yeux, laissant les larmes brûlantes s'échapper. J'en ai marre d'être perdue, j'en ai marre de souffrir.

L'infirmière entre doucement dans la chambre avec un air chaleureux, elle fait le moins de bruit possible afin de ne pas réveiller Tommy. Ses yeux bienveillants se posent sur moi. Elle semble avoir l'habitude de ce genre de situation. Elle prend quelques instants pour évaluer la pièce, puis se tourne vers moi.

— Bonjour, Louie, comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

Sa voix est douce et rassurante, mais je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'elle pense de mon état. Je sens alors une once de panique m'envahir lorsque je reste en boucle sur le mot "aujourd'hui" qu'elle vient de prononcer.

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⏰ Dernière mise à jour : 2 days ago ⏰

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