Orlando
Je me tiens devant le groupe de recrues, mes yeux observant les fenêtres fermées, dehors il pleut des cordes. Habituellement, j'aime que cet exercice soit fait en plein air, pour donner une sensation de réalisme, qu'ils soient dans les mêmes conditions que sur un terrain de guerre. Mais Retty n'a pas voulu, alors nous sommes dans un garage installé sur le terrain, dans une pièce aménagée. Tout le monde attend que j'explique ce que nous allons faire aujourd'hui, je ressens de l'enthousiasme et de l'inquiétude de leur part, et après ce qui s'est passé hier, je peux les comprendre.
Louie n'est pas loin, mais elle évite mon regard. La tension dans l'air est palpable. Chaque minute qui passe, je ressens un poids dans ma poitrine, comme un morceau de verre coincé quelque part. Je serre les poings, me forçant à me concentrer sur l'exercice d'aujourd'hui. Normalement, ça aurait été Gabriel qui aurait dirigé cette séance, mais après notre altercation de la veille, je suis celui qui se retrouve au front. Son nez est fracassé, et j'espère qu'il se remettra vite.
C'est faux, j'espère qu'il saigne encore.
— Écoutez-moi, commence-je en élevant la voix pour capter leur attention, nous abordons une compétence cruciale ici : l'extraction d'une balle. C'est une des étapes les plus importantes dans un contexte de combat. Vous devez être capables de le faire sous pression, alors écoutez attentivement.
Je me déplace devant eux, sentant leur regard sur moi, c'est comme un mélange d'excitation et de nervosité.
— Si la balle est logée dans le ventre, la première étape est de stabiliser le patient. Ne touchez pas la plaie visible. Examinez l'entrée et préparez-vous à une incision. Vous devez être incroyablement prudents, car il y a des organes vitaux.
Je mime le mouvement, faisant de mon mieux pour rendre les instructions claires.
— Mais comme nous sommes équipés de gilets pare-balles, une balle dans le ventre ne devrait pas arriver. Donc, pour les bras et les jambes, c'est similaire, mais avec quelques différences critiques. Dans un bras, regardez bien les nerfs et les vaisseaux. Pour une jambe, utilisez un garrot si l'hémorragie est sévère. Cela peut faire toute la différence entre la vie et la mort.
Leurs visages sont sérieux, chacun enregistrant mes paroles. Certains même prennent des notes. Je me déplace vers la table où repose le faux corps en silicone, une réplique incroyablement réaliste.
Je prends un kit d'instruments ainsi que des pinces en acier brillantes, que je prends soin de leur montrer.
— Maintenant, regardez bien, dis-je en prenant un scalpel.
Je me concentre, oubliant la tension de la veille. L'exercice demande toute mon attention, je m'approche de la plaie sur le faux corps.
— Une incision propre, puis vous cherchez la balle.
Les gestes viennent instinctivement. Je fais l'incision avec précaution, retirant la balle comme j'ai appris il y a neuf ans : lentement, méthodiquement. Je les observe du coin de l'œil, conscient que leurs attentes sont élevées. Je termine par une suture, expliquant chaque étape alors que je façonne la cicatrice.
— Une fois que la balle est sortie, nettoyez bien la plaie et recousez-la. Vous devez faire des points régulièrement espacés. Chaque point doit être sécurisé, mais il ne doit pas être trop tendu. Vous devez éviter d'ouvrir la plaie au lieu de la fermer.
Je lâche le scalpel, me redressant et les scrutant un par un.
— Vous êtes ici pour une raison, montrez-moi que vous savez ce que vous faites.
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Une vie à t'attendre
RomanceKingston, septembre 2024. Le camp d'entraînement commence aujourd'hui, marquant le premier pas vers le recrutement pour intégrer les forces spéciales de l'armée américaine. Orlando, lui, a déjà tout réussi. Il occupe le poste de capitaine de cette s...