Chapitre 7

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Orlando

Louie se lève du canapé d'un air contrarié, tout en pinçant ses lèvres qui tremblent. On dirait qu'elle cherche à contenir des larmes qui menacent de couler à tout moment. Elle ne regarde personne et fonce vers sa chambre avant d'y claquer la porte. La jolie brune a préféré fuir, encore une humiliation publique qu'elle doit supporter.

Cette fille attire vraiment les problèmes, qu'est-ce qu'elle foutait enfermée dans la chambre avec ce type ? S'est-il passé quelque chose d'intime entre eux ? Ça ne me regarde pas, mais s'ils ont des relations sexuelles, ils dérogent à la règle qui stipule de ne pas fréquenter quelqu'un de son groupe. 

Règle qui, évidemment, vient d'être inventée à l'instant par moi-même.

Je prends une grande inspiration et me décide à la rejoindre, si un membre de l'équipe va mal, le chef se doit d'être là pour le rassurer. Mais alors que je fais un pas en avant, un bras me barre la route.

— Laisse Orlando, je vais aller lui parler.

Gabriel ne me laisse même pas le temps d'approuver cette décision qu'il se précipite dans le couloir qui mène aux chambres.

Étrange comme initiative, j'espère sincèrement qu'il n'a pas une idée derrière la tête et qu'il fait ça seulement par empathie envers elle.

Je me retrouve face aux hommes qui ne comprennent vraiment pas ce qui se passe, et tout le monde tourne son regard vers Larry.

— T'es vraiment un con toi alors ! Lui dit un de ses camarades.

— Vraiment, tu n'as aucun respect ! Entre ce que tu lui a fait ce matin, et là maintenant, c'est quoi la prochaine étape ? Lui dit un autre.

Ce matin ? Parce qu'il y a eu une altercation ce matin aussi ? Je n'en suis pas au courant.

— Que s'est-il passé ce matin ?

Plus personne n'ose parler après ma question, alors que moi, j'attends des réponses. Une fois que cette histoire sera réglée, je pense sincèrement à en toucher un mot à Retty concernant les admissions, car je ne peux travailler dans des conditions pareilles avec une équipe comme celle-ci.

 Une équipe de branquignoles.

— Larry, qu'as-tu fais à Lou ce matin ? Ne m'oblige pas à répéter une troisième fois ma question sinon ça risque de très mal se passer pour toi.

Je me sens obligé de hausser le ton avec lui, depuis hier, il tire sur la corde de mes nerfs. La tête baissée, il ne prend même pas la peine de me regarder droit dans les yeux et devient assez rouge.

— J'ai éteint son réveil.

Pardon ? J'espère avoir mal entendu.

— Tu as fait quoi? Dis-je en essayant de contenir la colère dans ma voix.

Il reprend son souffle et cette fois-ci, lève le regard vers moi.

— Je me suis introduit dans sa chambre très tôt pour désactiver son réveil dans le but qu'elle ne vienne pas à l'entraînement.

C'était donc pour ça. C'est pour cette raison qu'elle était en retard et d'une humeur massacrante, parce que l'erreur ne venait pas d'elle, mais elle ne m'a rien dit. Elle a préféré encaisser pour son bourreau.

Et je perçois là un second trait de sa personnalité : ce n'est pas une balance.

J'avoue avoir été surpris de son absence ce matin, parce qu'hier, j'ai cru cerner en elle une personne véritablement motivée, donc cette action ne collait pas. Et j'ai vraisemblablement eu raison.

Une vie à t'attendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant