Chapitre 16

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Louie

Un sentiment de sécurité, une sensation de confort. C'est tout ce que je ressens en émergeant dans mon lit ce matin. Je me sens bien, je me sens apaisée, comme cela ne m'était jamais arrivé.

J'ai l'impression d'avoir dormi des jours entiers ou d'être entrée dans une faille spatio-temporelle. Je ne sais plus où je suis ni ce que j'ai fait. 

Dans l'obscurité de la chambre, un bruissement lancinant s'élève comme une marée montante, envahissant chaque recoin de mon esprit. C'est un mal de tête sourd, une pression implacable qui pulse au rythme de mon cœur. Chaque battement semble déclencher une onde de douleur, une symphonie discordante composée d'échos d'ivresse et de regrets. Je me penche sur le rebord de mon lit et j'aperçois sur ma table de chevet un verre d'eau et une boîte de doliprane.

Je n'ai plus aucun souvenir de ma soirée et de ma nuit passée, mais si ce médicament est posé là, c'est que j'ai été prévoyante face à cette gueule de bois. Je frotte mes tempes, cherchant désespérément un apaisement, mais chaque mouvement semble redoubler mon calvaire. La douleur se faufile dans le moindre repli de mon crâne, amplifiant la tristesse de l'instant.

J'avale ce produit pharmaceutique sans trop de problème et décide de m'allonger dans mon lit. Après tout, c'est dimanche aujourd'hui, j'ai le droit de faire la grasse matinée. Je m'enroule dans mes couvertures, espérant que le sommeil, doux et bienveillant, viendra m'offrir un répit de ce tourment qui refuse de me lâcher.

Mais lorsque je repose mon dos contre mon matelas, je suis immédiatement collée contre quelque chose. Quelque chose de chaud, de dur, et qui respire...

Orlando.

Oh mon Dieu.

Qu'est-ce qu'il fait dans mon lit ? Et en plus de ça, torse nu ?

Je ne suis pas croyante, mais je me surprends à prier Dieu pour ne pas avoir fait je ne sais quelle connerie hier soir.

Combien de verres ai-je bien pu boire pour ne rien me souvenir de la sorte ? Pourtant, j'essaie de me remémorer la soirée, mais rien n'y fait. J'étais probablement trop bourrée pour retenir quoi que ce soit. 

D'abord, c'est le vide. Un abîme noir, me contemplant et me défiant alors que je scrute les recoins de ma mémoire. Les éclats de rire, les visages flous, des éclats de voix envolés, tout semble s'évader, tel un rêve dont on peine à se souvenir au réveil. Un frisson parcourt ma peau, et je me force à me concentrer, à reconnecter les fils de cette nuit qui, à présent, semble me fuir. Je prends une profonde inspiration, attendant que la clarté revienne, espérant qu'à mesure que la lumière se lève au dehors, les ombres de la veille s'évanouissent pour laisser place à un souvenir. 

Mais pour l'instant, je reste suspendue entre l'envie de redécouvrir ma soirée et la crainte de croiser les débris de ma propre imprudence.

— Orlando... dis-je en chuchotant pour le réveiller délicatement.

Il entre-ouvre ses yeux et, lorsqu'il m'aperçoit, il me tire contre lui. Je me retrouve alors sur son corps, avec ma tête contre son cou, il me serre de toutes ses forces. Dans un geste tendre et délicat, il me force à poser ma tête contre lui, et il se rendort immédiatement, comme si tout était normal.

Je commence à paniquer, s'il agit comme ça avec moi, c'est qu'il s'est forcément passé quelque chose entre nous hier soir...

Putain...

Et là, je me rends compte de l'état dans lequel je suis : en brassière et en string.

Il me touche, me serre contre lui, alors que je suis en sous-vêtements. Nous avons passé la nuit dans le même lit, l'un contre l'autre, en petite tenue.

Une vie à t'attendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant