Chapitre 11

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Orlando

Sept jours.

C'est le temps qui s'est écoulé depuis le début de ce camp d'entraînement. Sept jours que j'essaie de donner le meilleur de moi-même pour former la meilleure des équipes et que je repense sans cesse à la discussion que j'ai eue avec mes camarades autour du feu de camp, "merde Orlando, t'es vraiment tombé éperdument amoureux d'elle", sans blague ? 

Sept jours que je me retiens de recontacter l'orphelinat où nous étions pour essayer d'avoir ne serait-ce qu'un numéro de téléphone. Elle me hante et ça me rend malade.

 Sept jours que je n'arrive pas à ne pas faire le transfert d'elle sur la Louie d'ici, elles se ressemblent tellement que je crois en devenir fou. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux..

Sept jours.. 

Et ce n'est que le début.

Malgré le premier jour plutôt compliqué pour toute l'équipe, la suite se déroule comme sur des roulettes. Les entraînements se passent bien, et les moments de vie commune sont même agréables. Depuis que Larry et Louie sont devenus inséparables, il y a une bonne cohésion d'équipe parmi les nouvelles recrues.

Par ailleurs, ce rapprochement soudain m'a paru étrange. Ils sont devenus cul et chemise dès le lendemain où j'ai surpris le jeune homme sortir de la chambre de Lou. Ce qui m'a grandement étonné car ils avaient passé leur première journée à se disputer publiquement. Y aurait-il plus que de l'amitié entre eux ? Il faut que j'arrête de me poser cette question car ça ne me regarde pas, et je le sais. Mais cette part de curiosité mal placée reste dans un coin de ma tête.

En une semaine j'ai eu le temps d'analyser un peu les profils de chacun, et pour le moment, la meilleure recrue est Louie. Même si ça m'embête de l'admettre, cette femme est forte dans tous les domaines. Lors de nos entraînements cette semaine, elle a su se montrer au-dessus des garçons qui sont avec elle, et de même pour les cours théoriques. 

Gabriel leur a donné comme exercice d'imaginer le plan le plus efficace pour avancer vers les combattants adverses sans se faire repérer, et Louie a répondu en trente secondes. En trente secondes elle a réussi à imaginer un plan fiable et correct, que Gabriel a validé. Alors que ses camarades étaient encore à réfléchir sur la signification de la consigne.

Elle m'a impressionné et j'ai alors compris pourquoi est-ce qu'elle excelle dans tous les domaines : elle a la rage au ventre.

Nous sommes dimanche, et c'est le jour de repos pour tout le monde. Chacun à le droit de recevoir de la visite, ou bien, de partir chez un proche pour la journée.

La maison est vide, toutes les nouvelles recrues, ainsi que mes camarades sont parties.

La bâtisse paraît sans âmes sans tous les cris et les rires des personnes qui l'habitent. Même Retty a pris congé aujourd'hui.

Je suis seul.

Je déambules sans vraiment savoir quoi faire. J'ai toujours détesté les dimanches, car ce sont les jours de repos, de permission, tout le monde s'en va pour se ressourcer auprès de personnes qu'ils aiment. Mais moi, je n'ai jamais eu la chance de faire ça. Je n'ai pas de famille sur qui me reposer. Donc après beaucoup d'années à en vouloir à la terre entière, j'accepte enfin de passer mes dimanches seul, jusqu'à la fin de mes jours.

L'automne s'installe doucement et les arbres du camp où nous nous trouvons commencent à virer à l'orange, les feuilles jonchent le sol et le soleil se couche de plus en plus tôt. Le vent est toujours présent et quelques gouttes de pluie viennent approfondir le stéréotype d'un dimanche pluvieux.

Une vie à t'attendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant