Chapitre 27

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Louie

Je crois que je viens de faire la pire connerie de ma vie. Ils étaient là, tous les deux face à moi, j'avais juste à donner raison à Orlando, mais je suis trop conne et je n'ai pas eu assez de courage pour dire non. Je reste dans cette boucle sans fin, et je continue à tourner en rond dans cette putain de relation. J'ai au moins réussi à "annuler" le mariage. Enfin... annuler est un bien grand mot, j'ai seulement réussi à le décaler à l'année prochaine... Néanmoins, ça me laisse au moins le temps de trouver une autre alternative et de ne pas voir le piège se refermer complètement sur moi.

Mais ce qui me fait du mal, là tout de suite, ce sont les paroles qu'il a eues envers moi... "J'aurais tout fait pour toi, mais tu viens de tout gâcher." Ce qu'il pense de moi n'est pas censé m'affecter, mais bordel, ça me tue de l'intérieur. Je sais que je fais les choses mal, que je ne suis pas logique dans mes décisions, mais c'est plus fort que moi, quand je suis face à la situation, je ne sais plus réfléchir correctement.

Je les ai laissés entre eux, je n'avais plus rien à dire ni à l'un, ni à l'autre.

Dos contre la porte dans le hall d'entrée, je reprends mon souffle et tente de calmer la cacophonie que je subis dans ma tête. Le hall est sombre, les nuages cachent le soleil, le vent fait grincer les portes et la pluie commence à tambouriner contre les carreaux. Cette ambiance morose n'arrange pas les choses. J'entends des bruits de pas derrière moi, et je comprends rapidement que c'est soit Orlando, soit Tommy qui s'apprête à entrer dans la maison.

Ou peut-être les deux...

Je cours jusqu'aux escaliers où j'enjambe les marches deux par deux, et je me précipite devant ma chambre. Je ne me sens pas prête à avoir une nouvelle discussion avec l'un d'entre eux, j'ai eu ma dose de problèmes pour ma journée.

J'inspire et essaie d'ouvrir ma chambre, mais la porte est fermée...

Mince, Larry !!

Je l'ai laissé enfermé dans la pièce au moins vingt bonnes minutes...

Il va me tuer.

Je récupère rapidement la clé dans ma poche et ouvre en trombe à mon ami, qui est assis sur mon lit, les bras croisés et le regard noir.

— Tu as de la chance Louie Flores. De la fenêtre de ta chambre, on aperçoit l'entrée de la maison, donc j'ai pu tout voir.

Soulagée qu'il ne soit pas en colère contre moi, j'ose passer le pas de porte et m'installer près de lui.

Je sens alors mes yeux larmoyants et ma gorge se contracter. Si je parle, je risque de fondre en larmes, et j'en ai assez de pleurer. Je suis une femme forte, pas une pleurnicheuse. Mais depuis que je suis dans ce camp d'entraînement, j'ai l'impression de ne faire que ça : pleurer, me plaindre, chouiner... Ça ne me ressemble pas...

— J'ai tout vu, mais je n'ai rien entendu, alors tu m'expliques tout de A à Z.

Je n'ai pas envie de ressasser ce qui vient de se passer, mais après l'avoir séquestré, je lui dois bien quelques explications.

Je lui fais donc un récit complet de ce qui vient de se passer, et je finis avec la phrase déchirante que m'a dite Orlando.

Larry m'écoute attentivement et ouvre la bouche avec étonnement.

— Lou...

— Non, s'il te plaît, ne me dis pas que j'ai fait de la merde, parce que je le sais.

— Oui, mais je suis ton ami. Et un véritable ami n'est pas censé te brosser dans le sens du poil, alors si tu fais de la merde, je me dois de te le dire, parce que tu le ferais pour moi.

Une vie à t'attendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant