Chapitre 8

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Louie

J'abuse, et je le sais. 

Mon comportement ne reflète pas la personne que je suis véritablement, il faut que je me reprenne et rapidement. Je suis une personne saine et censée d'esprit, alors les démons qui peuvent me hanter ne doivent absolument pas prendre l'ascendant sur ma personnalité. 

 Faire des crises de nerfs auprès de mon entraîneur, je ne l'avais jamais fait auparavant. Tout a toujours été simple pour moi au niveau professionnel. Avant ce camp, j'étais en étude de sport. J'ai obtenu ma licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives avec mention et félicitations du jury, et après cela, j'ai obtenu un master dans ce même domaine.

 Je pouvais donc, si je le souhaitais, devenir professeur d'EPS ou bien coach sportive, mais ce n'était pas mon rêve. 

En plus de mes études, je m'entraînais constamment pour le concours d'entrée des forces spéciales. Du lever au coucher du soleil, je faisais du sport pour être dans ma meilleure capacité physique lors du concours d'admission. Et maintenant que j'y suis, je fais n'importe quoi. 

J'ai toujours eu des rapports cordiaux avec mes professeurs ou les entraîneurs. J'ai toujours respecté les ordres, et je ne faisais pas de vagues, j'étais respectueuse et consciencieuse. Mais avec Orlando, je ne sais pas. Il y a quelque chose en lui qui me pousse inconsciemment à lui tenir tête et à aller à l'encontre de ce qu'il me dit. 

J'ai au fond de moi, l'impression de le connaître depuis toujours, et je ne culpabilise donc pas de cracher mes maux sur lui.

J'ai explosé, tout ce que je contenais depuis hier, est ressorti sur lui. Il n'y est pour rien, et j'en suis pleinement consciente. 

C'est quelque chose qui m'arrive fréquemment au quotidien, mais habituellement, c'est Tommy qui en fait les frais. Tommy est pour moi un peu comme un point d'ancrage que j'ai depuis toujours, c'est la seule personne en qui j'ai cent pour cent confiance et j'ose donc rejeter tous mes tourments sur lui lorsque j'en ressens le besoin.

 Mais étrangement, ça ne devrait pas arriver avec Orlando, parce que lui, je ne le connais pas.

Nous sommes seulement au jour numéro un.. Les quatre-vingt-onze jours qui suivent, s'annoncent périlleux.

Je décide de me prendre en main et d'arrêter mes gamineries, je sors donc de ma chambre pour essayer de faire plus ample connaissance avec mes camarades, si je dois cohabiter avec eux durant les trois prochains mois, c'est mieux si ça se passe bien. Il faut que je trouve ma place parmi eux.

J'ouvre la porte et je tombe au même moment sur Orlando, la main sur la poignée, qui était prêt à entrer dans ma chambre.

— Le commandant Retty veut te voir dans son bureau, maintenant, me dit-il d'une voix légèrement déstabilisée.

Il ne s'attendait sûrement pas à me voir en face de lui au même moment.

— Pourquoi ?

Je l'interroge car je sais que nous ne sommes pas censés être convoqués dans le bureau du grand chef, mis à part pour des occasions exceptionnelles comme une remise à l'ordre, ou un renvoi.

Aurait-il tout raconté au commandant ?

Je suis en plein doutes et mon coeur bat anormalement vite. Je ne veux pas me faire renvoyer, je n'ai même pas eu le temps de prouver ce dont j'étais capable ni de leur montrer qui je suis vraiment.

Si je rentre maintenant sans avoir réussi, je retourne à ma vie banale, avec Tommy. Je vais devoir me marier et je serai coincée avec lui pour l'éternité. Alors que si j'intègre les forces spéciales, je pourrais prendre mon boulot en excuse pour prétexter ne pas avoir assez de temps pour me marier. Sans cela, il ne lâchera jamais l'affaire.

Une vie à t'attendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant