CHAPITRE SEPT

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La vie n'est qu'un jeu. Tu choisis d'être un joueur ou un jouet ?

06:22

Luke

Debout depuis 5h du mat' et extrêmement fatigué, j'ai bien le droit de me faire plaisir. Surtout que ce soir je vais encore devoir enchaîner les petits boulots minables. Je fume une clope tout en préparant le petit dej' des petites. Je ne suis pas censé fumer à côté d'elle, je sais, mais là, j'ai trop envie. Karen, 6 ans, à peine réveillée, court déjà partout dans la maison comme une folle, Lilou, 5 ans débarque dans une drôle de tenue. Une robe de princesse rose et blanche, avec pleins de froufrous, de voile et de dentelle : une robe typique de fille quoi.

« Luke ! » hurle Karen. « Lilou elle a pas le droit d'être déguisée. »

- Si j'ai le droit ! Hein Luke ? » Rétorque-t-elle en me regardant avec des yeux suppliant.

« Tu fais comme tu veux ma puce, puis elle est jolie cette robe.

- Même pas vrai, elle est moche sa robe.

- C'est toi qu'es moche ! »

Je souffle puis me tourne vers elles.

« Arrêtez vos chamailleries. »

Elles se calment et je leur sers le ptit-déj' : céréales et jus d'orange pour la plus petite et tartines avec un chocolat chaud pour Karen. Comme tous les matins, elles me demandent pourquoi je ne mange pas et la même réponse s'enchaîne : je leurs dit que mangerais dehors avec des amis, alors qu'en réalité, j'essaie d'économiser du fric. Tout ça c'est à cause de "notre mère" (n'ayant de mère que le nom) qui ne sait absolument pas gérer la maison depuis que mon père est parti, par sa faute. Tiens en parlant du loup...

« Lulu tiens. » Elle me met le bébé dans les bras, Elliot, qui a tout juste 1 ans. « Occupe-toi du mioche, faut que j'me prépare.

- Ne m'appelle pas comme ça.

- Oui oui Lulu. » Elle ne m'écoute même pas et remonte à l'étage.

Comme le petit se met à pleurer je lui donne son biberon.


Ce n'est qu'une fois la vaisselle et le cartable des filles fait, que ma mère daigne enfin revenir. Elle déboule joyeusement dans le salon.

« Au revoir mes amours, maman part travailler ! » Elle nous envoie un baiser en ouvrant la porte d'entrée.

« Mais tu devais emmener les petits à l'école ! »

Elle m'ignore une nouvelle fois et se casse. Je me retiens de toutes mes forces de ne rien dire de vulgaire devant les enfants.

« Bon venez les filles on y va. »

09:43 
Sugar

« Luke t'es qu'un gros branleur ! »

C'est tous les matins comme ça. Luke arrive au campus avec plusieurs heures de retard et s'ensuit toujours des engueulades avec les autres. Silencieuse spectatrice, j'écoute la conversation.

« Tu te l'as coule douce mec, faut arrêter la grasse mat. Tu ne fous vraiment rien dans la vie !

- Ta gueule, putain. » Il répond.

Je pouffe silencieusement. Ils sont d'un ridicule.

Je les vois soudain arriver, je baisse la tête en leurs jetant tout de même des petits regards en biais. Lydia s'assoit à côté de moi avec son copain :

AlyenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant