CHAPITRE VINGT-SEPT

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Pas vus. Pas pris.

15:05

Sugar

Envahis de tristesse, me sentant incroyablement mal, je regarde Adam sur son lit d'hôpital, tremblante. J'ai l'impression d'être dans un état encore plus lamentable que le sien alors que je ne suis même pas blessée - physiquement du moins.

« Ma Suzanne, arrête de t'inquiéter. » Il me chuchote.

Je ne réagis pas au fait qu'il m'appelle par cet horrible prénom et poursuis :

« Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas ? Tu aurais pu mourir ! »

Il ne répond pas et ouvre seulement ses bras en me demandant de m'approcher. Comme un bébé, je viens m'allonger sur son lit étroit en ravalant un sanglot.

« Je ne veux plus que tu te battes Adam. Plus jamais. Je t'aime trop pour risquer de te perdre. »

Charlotte

Jour 20

Cette prison est en train de me consumer. Je passe mes journées à longer de longs couloirs étroits à la lumière blafarde. Mes pas résonnent, le bruit de ma démarche heurte les murs et les portes fermées, se mêlant aux cris et aux vacarmes des autres résidents.

Je suffoque.

Le matin je me réveille, en sursaut, l'oreiller trempé, le corps ruisselant d'une nuit trop chaude. Pourtant, il fait froid dans la chambre. Chaque matin c'est la même chose, les premières secondes de mon réveil, je crois être dans mon lit, puis, je panique en voyant cette chambre qui n'est pas la mienne, je prie pour que ce soit un mauvais rêve. J'ai envie de hurler, de pleurer, de disparaître.

Toute ma courte vie passe en boucle dans ma tête, une sorte de flash d'images, de sons, de visions, de couleurs...

19:45

Alyne

Je n'aurais pas dû accepter. Comment retrouver quelqu'un qui ne veut visiblement pas être retrouvé ?

Nate m'a donné rendez-vous chez lui pour qu'on fasse des recherches. Nous avons épluché son compte Facebook, Instagram, Twitter... Rien. Il n'y a absolument rien de nouveau. Les dernières publications de la folle rousse datent d'il y a plus d'un mois. On a essayé de l'appeler, chacun notre tour et on est tombé directement sur la messagerie.

« Il lui est sûrement arrivé quelque chose de grave. » S'inquiète Nate.

« On parle de Charlotte là, qu'est-ce que tu veux qu'il lui arrive ? Et puis de toute manière on aurait été au courant. »

Je m'allonge sur le lit, cette histoire commence à me fatiguer. Je pensais que ça aurait été un peu plus marrant que ça. Si ça continue comme ça dans 2 minutes je me barre.

« Tu es allé chez elle ? » Je lui demande.

« Bien sûr, sa mère refuse de me laisser entrer. Elle menace d'appeler les flics à chaque fois que je me pointe.

- Alors Charlotte ne veut plus te voir. Fais-toi une raison. Elle a sûrement changé de lycée à l'heure qu'il est. »

Nous nous taisons un instant et il finit par se relever brusquement, avec un regard plein d'espoir.

« Et si on allait vérifier ? »

« De quoi tu parles ? » Je m'impatiente.

« C'est impossible d'aller directement chez elle pour fouiller sa maison et voir si elle y est. J'ai vérifié, sa mère ne sort quasiment plus. Alors, je propose qu'on aille au lycée vérifier son dossier.

AlyenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant