Faisons exploser ce monde, sœurettes.
06:35
Alyne
Je pousse un long soupir lorsque mon réveille sonne, me tirant de mon tendre sommeil. Je déteste le lundi. Je suis à peine sortie de la douceur des draps, qu'une flemme monstre s'empare de moi. Comme chaque matin, j'ouvre les volets et m'empresse de refermer les fenêtres face au froid presque hivernal de Paris. Je regarde la rue, entre un kiosque et un tas de poubelle, il y a foule et tout le monde fait la gueule, ils ont l'air stressé. Certains courent dans tous les sens, il y a beaucoup trop de gens. Leurs vies me semblent banales. Le ciel est incolore, les rues sont grises, je peux entendre le bruit des boulevards. Ce décor est tellement insignifiant, complètement en désordre. C'est profondément ennuyeux. Avant, j'adorais me mêler aux foules et attendre. Je sortais, je vagabondais pour ne plus avoir à penser. Je restais au milieu de ce tumulte, et, en quelque sorte ça m'apaisait. Puis en grandissant, je me suis rendu compte que nous ne sommes jamais aussi seul que dans une foule. Petit à petit, j'ai pris conscience de ma solitude. Du coup, je n'aime plus les foules. Elles sont le reflet de mon propre mal-être. Je suis si bien dans mon lit. Je veux y rester. Cependant, je me force à enlever mon pyjama pour filer dans la salle de bain où je prends ma pilule avant d'aller sous la douche. Une fois que je suis propre et sèche j'enfile des sous-vêtements dépareillés. Devant le miroir, je me trouve affreuse, comme chaque fille en se réveillant, je suppose. Je me maquille avec un simple coup d'eye-liner, suivit d'un peu de mascara. Ensuite, je mets mon slim bleu, ma paire de vans et mon pull blanc oversize. Je croise mon frère dans la cuisine, il sent bon la fraîcheur d'un parfum boisé. Je lui embrasse rapidement la joue avant de faire chauffer de l'eau pour mon café, puis pianote sur mon téléphone en attendant. Je réponds en vitesse au message d'Austin tout en buvant mon café. Je n'ai carrément pas envie d'aller en cours. Je commence donc à traîner nonchalamment dans l'appart et m'allume une clope. Simon m'engueule, il déteste que je fume à l'intérieur. De mauvais poil, je prends mon sac, met un gros manteau et sort de l'appartement. Tout en descendant les escaliers, j'appelle Lydia.
09:48
Charlotte
Enfermée dans cette pièce, mes inquiétudes sont aussi grandes que le monde.
« Ressaisis-toi ! Assumes toi ! Prends des responsabilités ! Arrêtes de jouer à l'idiote ! »
Je me dis que, peut-être, finalement, j'ai toujours été folle. Déjà, petite, je n'étais pas tout à fait normale. Je suis toujours aussi agitée, effrontée. Éternellement déchaînée, je bouillonne intérieurement. C'est comme si un feu ardent me contrôle. Finalement, il est possible que le fait de sombrer dans la folie, ne soit pas forcément une question de fatalité. C'est sans doute un choix. Ai-je vraiment voulu cette folie ? Cette Obsession malsaine qui me ronge, ces idées répétitives, menaçantes. Tout ça s'imposent à moi, je reconnais que c'est irrationnel mais impossible de m'en détacher. Je l'aime ou je le déteste ? Je sais qu'il n'y a qu'un pas entre les deux. Mais j'ai beau le détester, tout en le détestant je l'aime toujours. D'aussi loin que j'essaie de m'en souvenir, j'ai toujours, toujours eu cette Obsession en moi. En fait, ma vie a dû commencer lorsque je l'ai rencontré. Je n'ai pas le moindre souvenir de ma vie d'avant. L'Obsession fait partie intégrante de moi, elle me ronge de l'intérieur et est si profondément ancrée qu'il doit être presque impossible de l'extirper. Elle s'accroche férocement, grogne lorsque l'on s'approche trop près. Elle est incontrôlable, incompréhensible. Je suis devenu folle sans m'en rendre compte. Tout simplement car je ne ressentais aucune douleur physique ni mentale, je pensais que l'Obsession était mon amie, en réalité, je refusais de voir la réalité en face. La chute est dure.
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Alyen
Teen Fiction• Pour eux, adolescence rime avec délinquance. • Le retour au lycée d'Alyne, une jeune adolescente de 17 ans, suscite de nombreuses rumeurs. Suite à son absence de deux mois sans aucunes explications, les élèves se mettent à répandre les rumeurs l...