CHAPITRE TRENTE

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Vous auriez dû lui dire au revoir

Extrait d'un article de journal du 15 Mars 2015 :

« Début janvier, Charlotte L., une jeune élève de 3em âgée de 15 ans, se retrouve, contre son gré et face aux demandes insistantes de sa mère, prise en charge par l'hôpital psychiatre 'Sainte Hélène'. Les médecins estiment alors que l'état dramatique de la dépression de la jeune fille nécessite une hospitalisation immédiate. Cependant, au moment de sa prise en charge à la clinique, Charlotte est dans un état second, shootée. Elle fume régulièrement du cannabis et boit de façon démesurée. Après deux mois d'enfermement, elle décide de s'échapper et y parvient. Malgré les nombreuses recherches de l'établissement, ils ne parviennent pas à retrouver la jeune fille qui s'est enfui avec un ami et ne sonnent pas encore d'alertes officielles.

La nuit dernière, elle a été retrouvé morte dans un parc. Selon les rapports de police, elle a été poignardé avec un couteau. Cependant, nous ne savons pas encore s'il s'agit d'un suicide ou d'un meurtre. Tandis que son ami est toujours fugitif. La mère de Charlotte refuse de répondre aux interviews, mais cet événement nous pousse à nous poser des questions sur les conditions d'hospitalisation des mineurs dans les asiles psychiatriques. »

09:41

Alyne

Ce matin, nous avons tous vu à la télé, sur Facebook ou dans le journal, l'horrible nouvelle :

Charlotte est morte.

Partout, on voyait son visage, tous ceux qui l'avaient connu de près ou de loin lui faisaient des éloges, disant à quel point c'était une fille bien, qu'ils ne comprenaient pas, etc... C'est fou quand même, j'ai l'impression que les gens se préoccupent plus de nous lorsque nous sommes morts que vivant.

Je n'ai pas su comment réagir lorsque je l'ai appris, j'étais figée, incapable de bouger devant ma télé. Je pensais à elle. D'accord, je ne la connaissais pas vraiment, elle passait son temps à me faire chier, elle était carrément folle, mais elle n'avait que 15 ans. 15 ans ! Je ne l'ai jamais apprécié, l'ai même détesté mais ce n'était qu'une gamine paumée qui avait besoin d'aide. J'ai pensé à sa mère aussi, je n'osais même pas imaginer ce qu'elle pouvait vivre. Lydia et Sugar m'ont appelé, pour être sûre que j'étais au courant, en revanche, je n'ai aucune nouvelle de Nathan. Etant plutôt inquiète à son sujet, je me suis rendue chez lui dès que j'ai pu.

10:09

Nathan

Je ne comprends pas. C'est impossible. Je n'arrive pas à y croire.

En allumant mon portable ce matin, j'ai reçu un tas de messages de condoléances que je ne comprenais pas : « Désolé pour toi mec, c'était une chouette fille. », « Toutes mes condoléances pour le décès de Charlotte. », ou « Je suis désolée pour Charlotte, je la connaissais pas mais elle avait l'air cool. » Et j'en passe...

C'était trop, trop d'un coup. J'ai eu l'impression de sortir de mon corps au moment où l'information est parvenue jusqu'à mon cerveau. Je pensais que le premier message était une blague de très mauvais goût mais non. C'est réel. Je ne rêve pas.

Ma respiration s'accélère, ainsi que mon cœur. Mon rythme cardiaque est ingérable, je suis submergé par un trop plein d'émotions contradictoires. Une rage incontrôlable s'empare de moi. Je commence à gueuler, à frapper contre le mur, à pleurer. J'ai envie de vomir. Je suis choqué, énervé, anéantis. Elle était ma meilleure amie depuis toujours et ma petite sœur.

AlyenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant