CHAPITRE DIX-SEPT

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Ne regarde jamais en arrière, Satan te suit.

08:03
Alyne

Je meurs d'envie de partir en courant. Il y a trop d'élèves en train de franchir les portes du lycée, de crier, de s'esclaffer. Au moment où je pénètre à l'intérieur, une fille piaille à l'intention d'une autre : « C'est elle ! » et là tous les regards se tournent vers moi, pour certains ce fut de l'admiration et pour d'autre de la crainte.

Ouais, ouais, ça va, je suis de retour après avoir fait un tout petit séjour en taule, on ne va pas en faire tout un plat non plus.

Fait chier.

Lydia m'a remarqué et accoure vers moi en criant mon prénom – poussant des gens au passage. Elle porte un short taille haute en jean déchiré et un haut gris, son soutien-gorge bleu dépasse d'au moins 3 cm du t-shirt. Sur son passage, tous les regards des mecs se tournent vers sa poitrine puis sur ses fesses lorsqu'elle a le dos tourné. Arrivée près de moi elle me demande :

« Mais c'est pas notre petite délinquante ? »

Je lui souris, elle me propose ensuite d'aller à la Planque, pour être plus tranquilles. Je la remercie. Ne supportant plus ce lycée. Je suis persuadée que l'école rend les élèves idiots. Mais pourquoi le campus a dû rouvrir ? Je m'y sens oppressé, un peu d'air me fera du bien.

Enfin de retour dans un lieu familier ! Débarquant à l'entrée de notre cachette, nous enjambons un camé à moitié mort. Nous passons devant comme si de rien n'était – ici, on a l'habitude de ce genre de chose. Arrivées au fond, j'aperçois Austin. Malgré moi, je l'avais presque oublié. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ?

Il se précipite vers nous. A peine l'ai-je regardé plus attentivement, que je me rends compte qu'il ne sait pas s'il doit être heureux de me revoir ou énervé face à mon manque de nouvelle pendant tout ce temps. Pour régler une bonne fois pour toute la question, je m'avance pour le prendre dans mes bras. Il répond à mon étreinte avec joie, cependant, après quelques secondes, il finit par dire :

« Mais t'étais où, bordel ?

- Tu m'as manqué. » Je lui murmure discrètement au creux de l'oreille pour que Lydia ne puisse pas l'entendre.

Je fais un pas en arrière et sort mon paquet de clope.

« Tu sais Austin » Commence Lydia « La spécialité de notre Aly, c'est de disparaître pendant des semaines, voire des mois, puis de revenir sans aucunes explications valable. J'te jure, on finit par s'y habituer. » Mon amie vient vers moi pour tirer une latte de ma cigarette et Austin m'en taxe une.

« Ouais, mais t'étais même pas chez toi. » Continu Austin.

« J'ai déménagé. » Je réponds en reprenant ma clope.

08:31 
Sugar

J'essaie de calmer le tremblement de mes mains, j'ai du mal à respirer. Je lâche les sangles du sac à dos, mes mains sont rouges à force de les serrer si fort. Pour occuper mes mains et leur éviter de trembloter, je tripote une de mes tresses bleue avec la main gauche. Je ne me retourne pas lorsqu'on cri mon nom suivit d'une insulte vulgaire. Je ne réagis pas lorsqu'on me bouscule. Je me contente d'avancer en fixant le sol.

Il faut que je fasse le vide dans ma tête.

J'imagine un monde artificiel.

Un refuge.

Une salle vide.

Avec quatre grands murs parfaitement blancs.

Ils m'entourent, me protègent de l'extérieur.

AlyenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant