CHAPITRE ONZE

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La Violence est amusante.

07:18

Alyne

Merde, merde, merde. Trouve un mensonge, Alyne... Trouve un mensonge... VITE ! Il me lance un regard particulièrement agressif. Et voilà comment gâcher une journée. Félicitation !

« Oh ça ? » Je prends le ton le plus détaché possible. « C'est rien, rien du tout. En fait, si tu veux quand j'étais petite je suis tombée dans les escaliers et j'ai traversé une fenêtre en verre et comme j'avais mes bras devant mon visage pour me protéger ils ont été coupé... Donc bon... Voilà, voilà. C'est comme ça que j'ai eu les cicatrices. »

Il semble hésiter un court instant et me lâche finalement les bras d'un geste agacé.

« Menteuse. »

Grillée... J'aurais du utiliser l'excuse du chat.

De toute manière, comment peut-il comprendre ce que je ressens ? Je ne peux pas lui expliquer la vérité ! Je ne fais pas partie de ces personnes qui aiment le malheur. J'ai juste besoin de souffrir, physiquement au lieu de mentalement. C'est plus fort que moi. C'est devenu une habitude. Mais quand on se met à bien y réfléchir. Quand je repense à mes vrais moments de bonheur, j'ai envie de revivre ça. J'ai envie d'être à nouveau heureuse. Alors oui, souffrir fais du bien. Mais j'essaie de changer mes habitudes, j'essaie d'être heureuse.

Agacée, je tente de me lever, un vêtement tombe au même moment. Mais attend... Oh putain, je suis à poil ! Je me bouge rapidement pour trouver mes vêtements. Par inadvertance, je frappe Nate. Je l'entends siffler de douleur. Bravo, Alyne ! Où est ma culotte ? J'enfile mon soutif' et l'agrafe en vitesse.

« Je sais que tu t'automutile. Pas besoin de me mentir. » Il me tend ma culotte.

Je me vêtis le plus rapidement possible et sort de la voiture en claquant la portière. N'ayant pas eu le temps de mettre mes chaussures, elles sont toujours dans mes mains. Lui aussi sort, torse nue, en criant mon prénom.

« Putain mais qu'est-ce que tu veux Nate ? » M'époumonais-je en me retournant « Ouais je me suis fait du mal ! Peut-être que je pourrais même recommencer. On fait des erreurs. La vie ne vient pas avec des instructions. »

C'est là que comme un fous il vient vers moi, me prend par les épaules et me secoue.

« Je ne rigole pas avec ça Alyne. Promets-moi que tu ne te recouperas plus. » Sa voix sévère ne m'inquiète même pas. Plus rien de m'inquiète désormais.

« Promis. » Je réponds sèchement avant de m'écarter de lui, décroisant mes doigts de derrière mon dos. « Et toi, promet moi que tu ne le répéteras à personne.

- Promis.

- Parfais. »

Nous retournons sur la plage avec les autres, tous les deux d'une humeur exécrable. Eux aussi sont déjà réveillés. Moi qui espérais souffler un peu, l'ambiance ici aussi a l'air mouvementé. Dès que Charlotte me voit arrivé avec Nate – d'humeur blasé, elle me lance un regard du genre : « Je sais ce que tu as fait pétasse et tu vas souffrir. ». Décidément, je ne peux vraiment pas me la voir celle-là, il y a un truc qui ne colle pas entre nous.

Au bout d'un moment, le silence devenant insoutenable, Johanna finit par dire :

« Suis-je la seule à m'être rendu compte qu'y a un truc qui va PAS DU TOUT avec Sugar ? Elle est toute fine et elle veut perdre du poids ? Non mais elle veut perdre un os ou quoi ? »

AlyenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant