Partie 19

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Dans la voiture sur la route du retour Seymin ne parlait pas, il tirait presque la tronche

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Dans la voiture sur la route du retour Seymin ne parlait pas, il tirait presque la tronche.

Moi : Tu m'en veux ?

Seymin : Nan, nan.

Moi : T'es sûre ?

Seymin : Ouais, ouais.

Moi : Excuse-moi, mais Seymin, comprends-moi ! Tu m'as kidnappée, t'es le pire ennemi de mon frère et en plus, les relations hors mariage sont haram ! Imagine que pendant dix ans on soit en couple et qu'on se marie jamais ! T'imagines tous les péchés qu'on va accumuler ?!

Seymin : ...

Il ne répondait pas et je vous jure, j'avais une boule énorme dans le ventre.

Ça me faisait mal de l'avoir braqué comme ça alors qu'on parlait bien. Il doit me voir comme une fille trop chelou.

Moi : Seymin ?...

Pas de réponse.

Moi : Sey... ?

Seymin : Quoi ?! Azy, j't'en veux pas, Neyla, w'Allah. C'est juste que ça me rend fou parce que t'as raison. Mais fais-moi confiance, j'veux changer. J'vais changer. Faut vraiment que tu me laisses une chance...

Moi : Je suis désolée w'Allah mais c'est pas possible. Tu m'as kidnappée, t'es l'ennemi de mon frère, ça sera jamais possible, ça sera jamais possible...

Je voyais ses sourcils ce froncer de plus en plus et son visage s'assombrir.

Seymin : Comme tu veux...

Il avait la haine. Et je le comprenais.

Moi même je me comprenais pas. D'un côté je voulais qu'il m'oublie et de l'autre ça me mettait le mort qu'il me réponde pas quand je parles.

Alors qu'en sah bah, me répond pas en faite cest mieux même. Mais j'sais pas.

Olalalalalala comment je suis indécise dinguerie ! Vraiment le cœur fait faire des choses que la raison ignore. Une folie.

Durant tout le trajet j'ai énormément réfléchi, dans un silence de mort puis ce que Seymin ne parlait plus parce que je l'avais braqué.

Mais de toute façon j'avais beau retourner le problème dans tout les sens, la solution finale était toujours la même : soit prendre la fuite, lui et moi et abandonner tout mon entourage, soit, le zapper lui, et continuer la vie tranquille jusqu'à ce que je trouve un autre homme.

Mon cœur était tiraillé entre ma famille et lui. Mais j'avais fait mon choix : je ne peux pas perdre ma mère, je ne peux pas perdre mes frères. Ils sont toute ma vie.

Jamais je ne pourrais abandonner mon sang.

Quand mon père est mort, ça a été très, très, très dur.

Ma mère a fait une horrible dépression, nous avons été seuls d'un coup, livrés à nous-mêmes. C'est Bilel qui a décidé de prendre les choses en main et de s'occuper de nous.

Il a fini par quitter le lycée et s'est mis à remplir les dossiers CAF, à appeler les mutuelles et les médecins pour nous obtenir des rendez-vous. Il allait voir les assistantes sociales tout seul comme un vrai rajel, alors qu'il venait à peine d'atteindre la majorité.

Et même si j'en veux à Bilel aujourd'hui, w'Allah, je n'oublierai jamais comment il a tenu la famille après la mort de papa. C'est lui l'homme de la famille, tah sah.

C'est lui qui m'a portée sur ses épaules pour que je continue mes études, pour que je sois une fille droite, pour que je me confie à lui sans avoir peur qu'il me frappe pour un rien, comme la plupart des grands frères stupides.

Bilel a vraiment su nous porter sur ses épaules. Il est monté deuxième père d'un côté.

C'est lui qui allait aux courses, qui parlait aux profs de Yassine...

Imaginez : vous êtes un enfant insouciant et, d'un coup, votre père meurt, l'âme de votre mère meurt, votre enfance s'envole et vous vous retrouvez avec deux enfants à charge alors que vous avez à peine atteint la majorité.

C'est fou.

Après deux ans de dépression de ma mère, c'est mon grand-père paternel qui est venu d'Algérie pour nous voir.

Quand il a vu que c'était Bilel qui avait pris le rôle de papa et que maman passait ses journées enfermée dans le noir à pleurer et à ne rien manger, il l'a prise par les épaules, l'a sortie de son lit, lui a mis deux bonnes gifles et l'a confrontée à ses responsabilités.

Il lui avait dit : « Regarde ! Regarde tes enfants ! Regarde ton fils Bilel ! Est-ce que c'est à lui de prendre le rôle de ton mari ? T'es une minable. Tu as eu une épreuve et, au lieu d'être forte et de remercier Allah de t'avoir éprouvée, tu te morfonds et tu abandonnes tes enfants ! Tu devrais avoir honte ! Honte à toi ! »

Ce jour la, Bilel était sortie de l'appartement sans un mot... et moi, je savais qu'il était partie ce cacher pour pleurer...

Les paroles dure de mon grand père on réussi à secouer ma mère. Heureusement.

Le lendemain, elle nous avait préparé à manger, chose qu'elle n'avait pas faite depuis deux ans. C'était mes frères ou moi qui faisions la cuisine, et je me souviens combien c'était dur. C'était une période que jamais je ne voudrais revivre. Pour rien au monde.

Après ça, elle est partie postuler partout et a fini par décrocher un emploi polyvalent à Burger King. Elle s'est battue, a gravis les échelons et est devenue manageuse.

Maintenant, al hamdullilah, elle a un bon salaire, donc nous vivons plutôt bien.

Mais si j'en veux à Bilel, c'est parce qu'il continue ses conneries de la rue au lieu de se trouver un travail honorable.

Je ne le remercierai jamais assez de s'être sacrifié pour nous, mais maintenant c'est terminé. Je ne comprends pas pourquoi il ne passe pas à autre chose.

Je ne connais rien à la rue ni à ses vices, mais je pense qu'il peut quand même s'en sortir...

Enfin bref, c'est pour ça que j'avais fait mon choix : ma famille passera toujours avant mon amour.

En descendant de la voiture, je déposai un baiser sur la joue de Seymin, les yeux pleins de larmes, avant de lui dire :

Moi : Je suis désolée w'Allah. T'es vraiment quelqu'un de bien, mais c'est moi le problème... tu mérites une femme tellement mieux. Prend soin de toi.

J'ai fermé la portière muis, je suis rentrée dans la villa presque en pleurant...

En refermant la porte derrière moi, j'avais une pression sur la poitrine. C'était une sensation horrible, j'avais du mal à respirer.

Avoir ressassé mon passé et avoir abandonné Seymin me faisait tellement de mal. Alors je suis vite partie faire la prière du Icha avant de me glisser dans mon lit en pleure... si seulement les choses auraient pu être différente.

Si seulement c'était pas l'ennemi de mon frère...

❤️❤️❤️
Salam salam.
Vous allez bien ?

Vous êtes en vacances ou pas au moment vous lisez la chronique ?

Bisous

《Neyla : Mon amour interdit.》 TERMINÉE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant